Tentative avortée

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Harry renifla, méprisant.

— Peter est en sécurité. Chez lui, avec sa famille.

La femme couina, prenant la parole pour la première fois.

— David ! Mon garçon s'appelle David.

Harry la fixa un instant, puis il secoua la tête avec un rictus mauvais.

— Le petit garçon que vous avez jeté à la rue, alors qu'il avait à peine six ans n'existe plus. Il ne veut pas être appelé ainsi. Il s'appelle désormais Peter.

Quelque chose passa dans les yeux de la femme, peut-être des regrets, mais Harry n'était pas certain. Il se demanda si cette personne avait le moindre instinct maternel en elle. Elle avait abandonné son petit garçon dans la rue et elle ne s'était pas préoccupé de lui durant les neuf années suivantes. Puis, elle avait vu son visage dans la Gazette — Harry ne savait même pas comment elle avait pu le reconnaître après toutes ces années — elle avait découvert qu'il était désormais proche de célébrités, et elle revenait dans sa vie espérant récolter quelque chose. Elle ne s'était pas une seule seconde demandé si Peter souffrirait de son retour ou de ses exigences... elle ne pensait qu'à elle et à l'argent qu'elle pourrait extorquer.

L'homme à ses côtés n'avait pas plus de scrupules. Son regard était calculateur et froid. Il tentait juste d'obtenir le maximum de choses de la situation, prêt à demander de l'argent sans se préoccuper de la façon dont il parviendrait à ses fins.

Il sortit un morceau de parchemin froissé et taché de sa poche et il le plaqua sur la table en bois avec un rictus satisfait.

— Voilà. L'acte de naissance du môme. Qui prouve qu'on est ses parents. Paraît qu'on peut même vérifier avec une potion si y'a un doute. Ça coûte quelques galions, mais j'suppose que vous avez les moyens.

Harry leva un sourcil moqueur.

— Je n'ai pas besoin de ça. Vous avez abandonné un enfant il y a bien longtemps. La loi est claire et vous n'avez plus le moindre droit légal sur lui.

L'homme serra les poings et en une fraction de seconde, Harry eut sa baguette dans les mains, la tournant doucement entre ses doigts agiles. Il ne la pointait pas sur le couple directement, mais la menace était claire et le jeune homme prouvait une fois de plus qu'il méritait parfaitement son titre de sauveur du monde magique.

Après un long moment, Harry eut un sourire froid et ses yeux prirent un éclat métallique.

— J'ignore ce que vous espérez. Mais je suis venu aujourd'hui vous dire que vous n'obtiendrez rien de moi ou de mon compagnon. Ni de Peter.

L'homme se leva brusquement, renversant sa chaise, tendant devant lui sa baguette. La seconde suivante, la baguette de Drago s'enfonçait dans sa gorge, sans qu'Harry ait eu la moindre réaction.

Autour d'eux, les autres clients du Chaudron Baveur avaient cessé toute conversation et ils regardaient ce qui se passait juste sous leurs yeux sans bouger.

D'une voix claire qui porta dans la taverne, Drago grogna.

— Nous ne vous laisserons pas profiter de notre garçon. Vous l'avez abandonné. Maintenant, il est heureux et il veut rester près de nous.

La femme regarda autour d'eux, visiblement effrayée, espérant probablement trouver un regard de sympathie, ou même un peu d'aide. Cependant, personne ne semblait prêt à prendre parti pour les inconscients qui avaient tenté de s'en prendre au sauveur du monde magique et à son compagnon.

Après un long moment où la situation semblait figée, l'homme grogna et abaissa lentement sa baguette, visiblement à contrecœur. Il transpirait abondamment et ses yeux allaient et venaient autour de lui comme s'il cherchait une issue de secours.

le parfait coéquipierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant