le parfait coéquipier

Un plan parfait

La voix de Lucius porta immédiatement, en bon habitué des discours. Le séjour de l'homme à Azkaban ne lui avait pas fait oublier comment s'adresser aux foules ou comment captiver son auditoire.

Fasciné Harry l'écouta confesser ses fautes, avouer les erreurs qu'il avait commises, regretter certains de ses actes. Sans la moindre hésitation, il assura que la punition reçue était méritée, bien qu'il se soit repenti.
Il glissa habilement dans son discours qu'il avait choisi de dédier sa vie à aider les autres, et qu'il était décidé à tendre la main à ses camarades en souffrance. Ceux qui avaient commis des erreurs, et qui souhaitaient reprendre une vie honnête sans se voir rappelé leurs fautes. Ceux qui avaient pour famille d'anciens Mangemorts et qui se voyaient mis au ban de la société, injustement.

Drago grogna discrètement en roulant des yeux, faisant presque sursauter son compagnon.
- Il met le paquet...
Harry masqua son sourire amusé, alors que Lucius concluait son discours grandiloquent, et récoltait un tonnerre d'applaudissements et d'acclamations. Royal, l'aristocrate s'approcha de la foule, et s'y plongea, s'arrêtant ici et là pour échanger quelques mots avec ceux qui étaient venu l'écouter. Arrivé près des deux jeunes hommes, il se pencha vers Harry, avec un sourire agréable. Bien plus agréable qu'il ne l'avait jamais été.

Le jeune homme ricana discrètement, acceptant la comédie de l'homme.
- Magnifique performance d'acteur Lucius. Jusqu'à laisser croire que vous êtes proche de moi...

L'aristocrate garda son air avenant mais ses yeux gris étaient durs.
- Puisque vous vivez avec mon fils, vous faites partie de la famille, jeune homme.

Ils se défièrent un instant du regard, jusqu'à ce que Drago intervienne, l'air furieux, et attrapa le bras de Harry.
- On rentre. On n'a plus rien à faire ici, visiblement.

Face à la tension qui montait entre le père et le fils, Harry attira Drago contre lui, passant son bras autour de sa taille avec affection, caressant son flanc du bout des doigts en une caresse apaisante. Puis, il haussa les épaules.
- Si vous devez faire semblant d'être ami avec moi pour convaincre de votre bonne foi et ramener la paix dans cet endroit, ça ne me pose pas de problème. Cependant, évitez de jouer la comédie lorsque nous sommes seuls.

Lucius cligna des yeux, déstabilisé, puis il se redressa, gardant un air illisible. Il hocha sèchement la tête.
- Vous avez changé Potter.
- De toute évidence. Je ne suis plus le petit garçon que vous aviez essayé d'effrayer.

Notant que Drago était crispé contre lui, Harry hocha la tête une fois de plus en signe de salutation et s'éloigna de quelques pas en compagnie du blond, lui murmurant une excuse pour avoir défié son père de cette façon.
Ce dernier lui jeta un coup d'oeil incrédule.
- Sérieusement ? Ça serait plutôt à moi de m'excuser de son comportement, ou de te dire "Je t'avais prévenu". C'est un foutu manipulateur.

Se moquant qu'ils soient en public, et que Lucius soit probablement en train de les observer, Harry s'arrêta pour déposer un baiser tendre mais bref sur les lèvres de Drago.
- Ne t'en fais pas, je savais exactement comment était ton père. Je dois avouer que j'avais imaginé qu'il ferait plus de difficultés pour... agir.

Ils échangèrent un sourire complice, et au moment où ils reprenaient leur marche, il y eut un terrible bruit de déflagration ainsi qu'un souffle puissant qui les fit vaciller, s'agrippant l'un à l'autre pour ne pas tomber. Conditionnés par leur entraînement d'Auror, ils se retournèrent d'un bond, baguettes en mains, se couvrant mutuellement, prêt à agir, malgré leurs oreilles bourdonnantes et le choc subi.

Harry jura brusquement en découvrant qu'il n'y avait plus qu'un tas de gravats là où se trouvait autrefois la boutique de Barjow et Beurk. Juste avant de se précipiter dans le chaos pour porter les premiers secours, Harry envoya un patronus à Ron, pour le prévenir de la situation. Drago avançait déjà, aux aguets, visiblement en état de choc.