Our Broken Love [Terminé]

Chapitre 16

Nastia

    C'est la fin de semaine, je suis épuisée et toujours sous anti-douleur à cause de mon bras. La scène sans queue ni tête qui se déroule devant moi est forcément le résultat de tout cela. Il est impossible que ce soit réel, je dois être en pleine psychose.

    Je cligne des yeux plusieurs fois, mais rien à faire, l'image ne disparait pas. Et puis c'est fou ce que l'expression dédaigneuse que m'adresse le parasite fictif ressemble à celle de l'original.

- Tu comptes répondre ou tu es en train de faire un AVC ? me lance la voix de l'abruti devant moi.

    Donc c'est vraiment en train d'arriver. Il faut croire que je ne suis toujours pas bonne à interner, en revanche pour Alex, c'est une autre histoire.

- Est-ce que tu prends de la drogue ? Parce que c'est la seule explication plausible à la brutale disparition des trois derniers neurones qu'il te restait, rétorqué-je.

    Il grommelle quelque chose que je n'entends pas et tire un des petits poufs blancs dans lequel il se laisse choir.

- Mes neurones vont bien, merci de t'en inquiéter, mais je suis très sérieux. Il faut que tu sortes avec moi, reprend-il.

    Il se fou ouvertement de moi, mais je n'ai pas envie de rentrer dans son jeu. Je me lève sans même lui adresser un regard et pars dans ma chambre. Mais il est plus rapide que moi et m'attrape le poignet pour m'arrêter.

- Ecoute moi jusqu'au bout, Nastia. Je ne te parle pas de sortir ensemble pour de vrai, mais simplement de faire en sorte que les autres y croient, explique-t-il.

- Mais qu'est-ce que tu racontes ? Je savais qu'il te manquait une case, mais je pensais pas que c'était grave à ce point, dis-je en tentant de me libérer.

    Mais il ressert sa prise et se rapproche encore plus près de mon visage.

- Mon plan est parfait. Si on fait semblant de sortir ensemble ça nous arrangerait tous les deux. Réfléchis-y deux secondes, tu veux que ton ex te laisse tranquille, non ? Et quel meilleur moyen de le dissuader de s'approcher de toi que de lui faire comprendre que tu es sous ma protection ? énonce-t-il.

    C'est surréaliste. Tout ce qu'il dit me dépasse. Je savais que j'aurais mieux fait de rester au lit ce matin. Si je ne m'étais pas levée, rien de tout ce qui s'est passé aujourd'hui n'aurait eu lieu. Il n'aurait pas assisté à ma crise d'angoisse, et il ne serait pas là en train de me parler de lui. J'ai atterri dans le multivers sans que personne ne me prévienne.

- Eclaire moi sur quelque chose, mais qu'est-ce que ça t'apporterait à toi ? Parce que je ne pense pas que tu fasses tout ça par bonté d'âme, puisque pour ça il faudrait déjà en avoir une, souligné-je.

- Tu n'as pas besoin de connaitre mes raisons, objecte-t-il sèchement.

    Si je comprends bien, il s'attend à ce que j'accepte gentiment de faire semblant de sortir avec lui sans comprendre dans quel but je le ferais. C'est vrai que c'est tout à fais mon style de foncer dans le tas sans réfléchir !

    Il me connait tellement mal que cela en est ridicule. Je ne sais même pas pourquoi je continue de l'écouter. Il a l'air de voir que je suis sur le point de l'envoyer bouler, puisqu'il me prend de cours en me balançant un argument qui fait mouche.

- Si tu acceptes, je ne dirais rien à ton frère à propos de ta situation.

    Je dois vraiment me retenir de ne pas lui foutre un coup de boule.

- Tu m'as promis de ne rien lui dire. On a déjà un accord là-dessus, contesté-je.

- Je n'ai pas le souvenir d'avoir signer quoi que ce soit, réplique-t-il.

- Tu es vraiment un...

    Je me contiens de toute mes forces pour ne pas finir cette phrase, et continue sur un ton plus calme.

- Je ne comprends pas pourquoi tu tiens tant à ce qu'on fasse semblant. Demande à n'importe quelle autre fille, tu en as des tonnes à tes pieds, y en aura forcément une prête à rentrer dans ton petit jeu, tenté-je.

- Je ne veux pas d'une autre fille, ce sera toi ou personne. Pour la simple et bonne raison qu'entre nous il ne risque pas d'être question de sentiment. Je ne veux pas d'une nana qui finira par me déclarer son amour, où je ne sais quelle connerie. Je veux que cet arrangement soit clair et sans confusion, il ne sera jamais question d'une vraie relation.

    Il m'expose cela comme si tout était parfaitement logique. Il n'y a définitivement rien d'agréable chez cet homme, et je ne comprends pas comment certaine peuvent s'amourachées d'un mec comme lui.

    Toutefois j'entends ses arguments et les prend en considération car Tristan et...Sean sont dans l'équation. Voyons voir, faisons les pours et les contres. Pour : C'est vrai que si Sean pense qu'on est ensemble il y a moins de risque qu'il m'approche, et Alex ne révèlera rien de tout cela à mon frère. Les contres : Alex, Alex, Alex et Alex. Pour l'instant les contres l'emportent.

- Cela durerait combien de temps ? demandé-je.

- Aussi longtemps que nécessaire, répond-il du tac au tac.

- Et on devrait jouer la comédie devant qui, exactement ? continué-je.

- Tout le monde. Sans aucune exception. Il suffit d'une personne au courant pour que tout parte en couille, alors si on le fait c'est tout ou rien, dit-il placidement.

    J'ajoute ses nouveaux facteurs à mon pour/contre, et si c'était quelqu'un d'autre je serais tenté d'accepter. Mais c'est Alex. Dès quon se retrouve dans la même pièce trop longtemps, elle se transforme en champs de bataille. Même un aveugle verrait qu'on na rien à faire ensemble. Alors nos amis, et plus particulièrement mon frère, je ne vois pas comment on arriverait à les duper.

- Personne n'y croira, indiqué-je.

- Si on donne l'impression d'y croire, les autres nous suivront. Je te rappelle que tout à l'heure tu as dit à ton frère qu'on avait « réglé nos différents », grâce à cela tu nous as déjà tendu une perche.

    J'en dis des choses connes, mais alors cela, c'est le pompon dans le couscous. Je me suis tiré une balle dans le pied toute seule, félicitation Nastia, la prochaine fois tu réfléchiras avant de débiter des trucs pareils.

- Mais il y a une nuance entre réglé ses problèmes avec quelqu'un et sortir avec cette personne ! Si on le fait il faudrait qu'on y aille crescendo pour que ce soit crédible, pensé-je à haute voix.

- J'en déduis que tu acceptes ? me questionne le parasite.

    Je réfléchis intensément. Une minute, puis deux, et il commence à s'impatienter.

- Tu comptes y passer la nuit ? Ce n'est pas compliqué, c'est oui ou non ? reprend-t-il.

    C'est une très bonne idée cela. La nuit, c'est bien le minimum qu'il me faut pour y penser. Si je refuse, il va tout dire à Tristan et je ne peux pas laisser cela arriver. Mais si j'accepte, je vais devoir passer tout mon temps avec lui, et je ne suis pas sûre d'y sur-vivre. Alors, je prends la décision qui me semble la plus juste sur le moment.