Chapitre 14

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Nastia

Si vous me permettez de donner mon avis, la personne qui a inventé les vendredi matin devrait être emprisonné pour torture (au même titre que celui qui est à l'origine des lundi). Je crois qu'il n'existe pas pire ambiance que celle présente dans un amphithéâtre à huit heures le dernier jour de la semaine.

J'écoute les explications du professeur avec le plus d'attention dont je suis capable. De toute façon qu'est-ce je peux faire de mieux, alors que je suis incapable de prendre des foutues notes ? Cela fait moins d'une semaine que je porte mon attelle et ma patiente est déjà arrivée au bout de sa limite. A ma droite, je vois que Simon tape frénétiquement son cours. L'avantage c'est que je pourrais lui piquer ses notes qui, je dois bien l'avouer, sont beaucoup plus propres que celles que je prends habituellement.

Lorsque la pause repas arrive, j'hésite presque à rentrer chez moi. Je ne suis obligé d'être là que pour les cours obligatoires, alors pourquoi diable est-ce que je m'inflige cela ? La réponse est simple : mes parents. Ils attendent de moi une conduite scolaire exemplaire. Etant donnée qu'ils payent pour mes études, ils s'attendent à ce que je rentabilise chaque euro dépensé en assistant à chaque cours. Et j'ai promis à ma mère de ne pas les décevoir, alors adieu canapé confortable et bonjour les rangs de la fac. Qu'il pleuve ou qu'il vente, je serais là !

Joy et moi, cherchons une table de disponible lorsque deux options s'offrent à nous. La première, aller avec Tristan et ses potes et devoir se coltiner Alex. La deuxième, rejoindre Simon qui est assis tout seul.

Attention plot twist : j'ai choisi l'option deux. Plutôt mourir que de me taper une heure de plus avec le parasite. J'ai l'impression que peu importe ce que je fais, il est là. Je veux manger des pâtes ? Trop tard, il a fini le paquet. Je veux aller me promener ? Je vais le croiser entrain de courir. Je tente de respirer ? Trop tard, il a déjà pompé toute l'air présente. Cela dit, je dois avouer que depuis l'incident du week-end dernier, il m'a laissé un peu de répit – si on omet le débat sur Roméo et Juliette. Cette semaine a été plutôt tranquille, aucune confrontation à signaler, ce qui est peut-être dû au fait qu'il a recommencé à m'éviter. Mais passons, je n'ai pas envie de perdre mon temps en pensant à lui.

Mon camarade de littérature nous accueille chaleureusement, comme il l'a fait toute cette semaine. J'ai encore du mal à aller vers lui de moi-même, de peur de le déranger, mais Simon a surement dû voir mon trouble et esquisse toujours le premier pas. Donc le midi, cest moi qui me force à aller à sa rencontre pour essayer de combattre cette impression de ne jamais être à ma place.

Bon, j'admets que Joy m'aide aussi pas mal, de par sa nature extravertie. J'envie tellement la façon dont elle interagie en société. Elle parle sans se poser un million de question et ne passe pas ses nuits à repenser à chaque phrase qu'elle a dite dans la journée. Avec elle pas de « jaurais dû » elle fait absolument tout ce qu'elle a envie de faire. Plus les jours passent, et plus je me rends compte que son indifférence vis-à-vis du regard des autres est la clef du bonheur.

- Bon, parlons sérieusement. Qu'est-ce que vous faites ce week-end ? J'ai envie de faire quelque chose mais je ne sais pas quoi, lance Joy.

Je lui lance un coup d'oeil suspicieux et elle s'empresse de me répondre qu'elle ne parle pas d'une soirée.

- J'ai envie de prendre l'air, on pourrait faire du camping ? suggère-t-elle.

- Je ne suis pas contre l'idée, répond Simon.

- Moi non plus, ça pourrait être symp... Ah non ! Excusez-moi, j'avais oublié mais je dois aller manger chez mes parents ce week-end, me rappelé-je soudain.

Our Broken Love [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant