Our Broken Love [Terminé]

Chapitre 47

Nastia

— Ta chambre est prête. Tu verras, rien n'a bougé depuis que tu es partie, m'informe ma mère.

    Depuis que nous sommes arrivés dans la demeure familiale, mes parents ne me lâchent pas d'une semelle. Surtout ma mère, mon père se contente de m'observer silencieusement. Mon frère est resté manger avec nous avant de repartir, et j'ai senti sa réticence à l'idée de me laisser ici. Il s'inquiète énormément, et mes récentes révélations n'ont fait que renforcer ce sentiment.

    Il m'a assuré qu'il passera me voir aussi souvent qu'il le peut. Je crois qu'il a compris que je ne comptais pas revenir de sitôt, il me connaît trop bien pour ne pas avoir percer à jour mes intentions. Maintenant qu'il est parti, je devrais raconter à mes parents les événements récents, mais je me sens trop épuisée pour le faire ce soir. Tristan m'a fait promettre de leur dire, et je tiendrais parole, seulement ça attendra quelques jours. Me confier à lui était assez éprouvant pour aujourd'hui.

— Merci maman. Si ça ne te dérange pas, je crois que je vais aller me coucher.

— Bien sûr, mais tu n'as pas besoin de me demander la permission. Tu es chez toi, ma chérie.

    Elle m'adresse un sourire sincère et m'embrasse avant de sortir de la pièce. Elle sait que quelque chose ne va pas, je ne serais pas venus passez du temps chez eux en plein milieu de l'année sans raison, mais elle ignore de quoi il en retourne. Alex m'a dit qu'il devait appeler mes parents, mais que dans le tourbillon d'évènements auxquels nous avons dû faire face, il a oublié.

   Revenir vivre ici après plusieurs mois dans mon appartement est étrange. Je ne me sens pas chez moi, contrairement à ce que ma mère m'a dit. Il me manque quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. Et je ressens ce manque à chaque geste que j'effectue. Habituellement, Alex aurait râler parce que je prends trop de temps dans la salle de bain, je l'aurais envoyé se faire voir et il aurait sourit. Mais ce soir, aucun signe de lui.

    Quand je me glisse dans mes draps, je les trouve trop froids. Hier encore, les bras de mon parasite seraient venus se refermer sur moi. Je hume mon oreiller, et là encore, une grande déception m'habite en constatant qu'il ne sent pas son odeur. Mais c'est pour le mieux, je ne dois pas l'oublier. Tous ceux qui entrent dans ma vie sont condamnés à en sortir d'une manière ou d'une autre, autant les éloigner maintenant. Parfois, la plus belle preuve d'amour est de laisser l'être aimé partir.

    Le sommeil finit par me trouver, mais il n'a rien de réparateur ou d'agréable. Sous mes paupières closes, c'est un théâtre cauchemardesque qui se met en scène. Mon passé et mon présent fusionnent, laissant place à mes souvenirs les plus durs. Certaines personnes imaginent des scénarios horrifiques, mais pour ma part, je n'en ai pas besoin.

    J'envie ceux qui ont peur des films d'horreur, car dans mon cas, pas besoin d'une fiction pour être terrifiée. Il me suffit de me remémorer mon passé, et le tour est joué. Cette nuit-là, je revis tous mes plus gros traumatismes, mon esprit décidant de les réunir dans le même cauchemar.

    Quand j'ouvre les yeux, je suffoque. L'air me manque et les larmes affluent sur mon visage. Je crois que je suis en train de mourir, je ne parviens plus à prendre la moindre respiration. La seule chose que je perçois, c'est Alden gisant dans son propre sang, Sean tentant de me violer et Stefan me fixant avec son sourire mortel.

    Je fais une crise d'angoisse, mais celle-ci est différente de d'habitude. Cette fois, j'ai envie de mourir pour de vrai. Je ne hais pas les sensations qui me tourmentent, je les embrasse. Je mérite ce qu'il m'arrive, et cette souffrance et encore trop maigre comparé à celle d'Alden.