8. Pissenlits

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Gabriela

Hier j'ai discuté jusqu'à tard dans la nuit avec Simon et je lui ai dit que si c'étais réellement ce qu'il voulait alors j'étais d'accord pour gérer le projet dans le Maine. C'est un projet plus petit que les autres et pour une première c'est ce qu'il me faut. Je lui ai aussi dit que j'aimerais beaucoup accompagner le projet de Southampton. Mais c'est déjà celui de Noah.

Aujourd'hui j'ai demandé un jour de congé à Simon. Je fais l'aller-retour entre New York et Cleveland. Je dois singer des papiers pour vendre les parts de Dylan à son ancien associé. Je sais que c'est ce qu'il aurait voulu. Il le considéré comme son frère. Et je compte aussi rendre visite à Dylan.

Il est 10h40 quand j'arrive devant l'entreprise. Je ne me sens pas bien. Je me sens oppressée et j'ai du mal à respirer. J'entre et je demande à la réceptionniste si elle peut dire à Sam que je suis là. Elle me toise de haut en bas, elle est surprise de me revoir mais ne me dit rien. Elle appelle Sam et me fait signe d'entrer.

Je vois que le bureau de Dylan n'ait plus là. Sam m'attend assis derrière son écran. Il se lève dès que je passe la porte, s'approche de moi et me prend dans ses bras. C'est la première fois qu'on se revoit depuis l'enterrement. Jusqu'à maintenant on a tout fait par téléphone ou par mail. Il me rappelle trop de chose, je deviens de plus en plus anxieuse, j'ai peur de son jugement, je ne suis plus du tout sur de ce que je fais, j'ai la tête qui tourne et des palpitations. Il me relâche mais continue a me tenir par les épaules :

-Comment vas-tu ?

-Bien, j'essaie de refaire ma vie, de passer à autre chose.

-Tu y arrives ?

-Je bosse beaucoup et j'évite de rester seule trop longtemps pour ne pas y penser.

-Tu nous manques, Gabriela. À tous ! Dès que je revoie le groupe ils me demandent de tes nouvelles.

-Tu les embrasseras pour moi. Je ne suis pas capable de revenir ici. Il faut que je tourne la page. Cette vie n'existe plus pour moi. Je veux signer ces papiers et partir Sam. Ne m'en veux pas mais je veux vraiment avancer.

-Viens, assied-toi. Voilà les documents. Je vais te laisser les lire.

-Merci.

Il s'assoie à nouveau derrière son bureau et continu de travailler. Je n'ai rien à changer à l'offre alors, je signe les documents. Voilà, c'est fait, je l'ai vendu. Tout à coup un poids énorme sort de ma poitrine. J'espère que c'est ce tu voulais Dylan...

-Tu veux déjeuner ?

-J'ai 30 minutes, après je vais le voir et je repars.

-On va se prendre un sandwich et je t'emmène au cimetière et en suite je te ramènerai à l'aéroport.

-D'accord, je te remercie Sam. Il t'aimait beaucoup...

-Il était fou de toi Gabriela.

-Tu sais ce n'était pas tout rose.

Je suis entrée dans sa voiture et nous nous sommes arrêtés pour prendre un sandwich au poulet. Cette ville n'était plus ma ville. Je me sentais comme une étrangère ici. Les gens connaissaient tous Dylan, alors maintenant ils ne me quittaient pas des yeux. Je les voyaient parler de moi et de Sam, leurs regards n'étaient pas bienveillants.

-En entrant dans la voiture tu as dit que ce n'était pas tout rose. Il se passait un truc entre vous ? Tu ne m'as jamais dit ça avant.

-Sam, c'était compliqué. Tu le connaissais bien. Il n'en faisait qu'a sa tête, je passée souvent en second plan à cause de l'entreprise ou de ses hobbies et les derniers temps avant l'accident on se disputait beaucoup. On n'arrivait pas à se projeter ensemble sur le long terme. Nos ambitions n'étaient pas compatibles. Alors maintenant je m'en rends compte, oui, mais je l'aimais tellement. Tu sais que j'ai sacrifié beaucoup de choses pour lui et j'aurais continué à le faire.

-Je sais que tu étais souvent seule et que tu attendais qu'il veuille bien rentrer à la maison. Je lui ai souvent dit que un jour il s'en mordrait les doigts.

-Et toi ? Comment vas ton cœur ?

-Il va bien, j'apprends à connaitre une fille.

-Je suis heureuse pour toi Sam, tu mérites un bel amour.

-Merci, vu que tu ne veux pas de moi j'ai dû commencer à ouvrir mes horizons.

-Ne sois pas bête, ils peuvent t'entendre et y croire, chuchotais-je, tu peux m'emmener au cimetière.

-Oui, je voudrais juste ajouter de ne pas t'enfermer, on est jeune et tu as beaucoup d'amour à donner Gabriela.

Nous n'avons pas dit un mot pendant tout le trajet. Mais je commencer enfin à me sentir mieux. J'avance en direction de sa tombe et je n'arrive pas à contrôler mes émotions, les larmes dévalent mes joues, j'ai cette douleur dans la poitrine qui revient et m'empêche de respirer, mes mains trembles et mes jambes avancent en pilote automatique. Puis j'arrive devant la tombe et je n'arrive plus à me retenir, j'éclate en sanglots. Sam ne m'a pas suivi je lui ai dit que je veux être seule.

-Bonjour mon amour, tu me manques tous les jours. C'est tellement dur sans toi. J'ai perdu tout mes repères. Personne n'est là quand je dois lutter contre moi-même. Tes bras me manquent, tes lèvres ne sont plus là pour me rappeler que je compte pour quelqu'un, tes mots ne sont plus là pour me rassurer et je me sens abandonnée. J'aurais préféré y rester avec toi. J'ai inspiré profondément et j'ai repris, mon amour j'ai vendu tes parts à Sam comme tu m'avais dit un jour de le faire s'il t'arrivait quelque chose. Je ne veux pas de cet argent, c'est le tiens. Je vais acheter une maison à tes parents avec un beau jardin comme en rêve ta mère. Et ils pourront louer leur appartement et avoir un autre revenu pour vivre un peu mieux leur retraite. Il faut que je te dise quelque chose même si tu le sais déjà, on dit que vous savez tout là-haut, je l'ai revue et il a toujours un effet sur moi que j'aurais préféré ne pas ressentir. Je ne te trahirais jamais alors envoie moi un signe si un jour, tu penses que je peux m'autoriser à refaire ma vie, si tu pense que je peux revoir quelqu'un et que je suis prête pour ça. Protège-moi et veille sur moi s'il te plait. – je dépose un baiser sur mes mains pour le poser sur ça tombe.

Une bourrasque fait et les akènes des pissenlits qui se trouvent près de nous s'envole. Et mon téléphone, je ne connais pas le numéro et normalement je ne réponds jamais mais là je me dis que c'est peut-être un prestataire pour l'inauguration qui a lieu demain.


📚Note de l'auteur:

J'espère que ce chapitre vous plait!

Saviez-vous que le pissenlit  symbolise l'imaginaire, l'émerveillement. C'est un symbole de liberté, de voyage lointain et d'aventures.

N'hésitez pas à liker ou commenter, ça me fait vraiment plaisir!

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Morpho For The MoonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant