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Andrew

Je me défoule dans ma salle de sport, sur le sac de frappe. Mes coups sont de plus en plus violents, et ma rage ne fait que d'augmenter. J'essaye d'oublier celle qui occupe mes pensées, mais les images de notre chamaillerie tournent en boucle dans ma tête. Et sa tête ébahie, quand elle a senti mon érection. Je n'avais pas particulièrement envie de la prendre sur le moment, j'étais juste apaisé d'être à ses côtés. Mais voir son visage innocent... Mais il ne faut pas, je ne peux pas. Alors j'ai fui. La faim m'appelle, et je décide d'arrêter mon activité pour aller cuisiner. Je vois Lexie manger ce qui ressemble être une ratatouille avec du poulet, elle est seule sur l'immense table de la salle. Son regard se perd dans son assiette, dans laquelle elle joue avec sa fourchette.

- Ça va ? Lui dis-je. Elle relève la tête, et me matte. Tu aimes la vue ? Gênée, elle se renfrogne et continue l'analyse de son plat.

- Va te mettre un tee-shirt sur le dos. Tu es mon supérieur, je te rappelle.

- Tu ne penses pas pouvoir te contrôler à cette vue ?

- Quoi ?! Mais pas du tout ! C'est juste un savoir vivre, je ne me balade pas en sous-vêtement. Alors fait de même, s'il te plaît.

- C'est chez toi maintenant, tu peux même te balader nue si ça t'enchante.

- Tu me saoules putain. Ce n'était pas marqué dans le contrat que tu étais bipolaire, autrement, je n'aurais jamais accepté. Un coup tu me rassures, un autre tu m'engueules, ensuite quoi ? Tu me dragues ?

- Tu as fumé ! Premièrement, excuse-moi. C'est vrai je n'aurais pas dû te repousser quand tu as gentiment fait le déjeuner le week-end dernier. C'est juste que, je déteste le changement. Ensuite, je ne te drague pas. Je te taquine, nuance. Mais n'attends rien de moi, on a signé ce foutu contrat. Et c'était clair. Tu es une amoureuse de l'amour ça se voit, et moi un tue l'amour. Tu vois, incompatible. Et, je ne t'ai pas protégé ! Autrement, tu n'aurais pas toutes ces marques sur ta peau, et tu... Bref. Chacun sa vie, ok ?

Je sens son regard à bout de nerf brûler sur moi, et un sourire narquois étire mes lèvres. Je ne veux pas être avec elle, mais rien ne m'empêche de m'amuser un peu.

*

Nous sommes vendredi soir, et je suis déjà à la maison car les gars viennent chez moi. J'ai été récupérer Malou à la sortie du Bus, pour lui faire la surprise. Elle m'a demandé si elle pouvait passer la soirée avec Lexie, et je n'ai pas pu lui refuser quand elle m'a fait son regard du Chat Potté. Ça me fait un pincement au cœur, car je ne l'ai pas vu de la semaine, mais je suis heureux qu'elle ait enfin une présence féminine dans sa vie. Je ne dis pas que Victoire n'est pas bénéfique pour l'éducation de la petite, mais elle est un peu vieille école. J'entends des rires à l'étage, et le pincement de mon cœur est remplacé par une caresse chaude. Ma fiancée est joviale, et ne se laisse pas marcher dessus quand elle le peut. Mais je ne sais pas si elle réalise que toutes les nuits, elle pleure dans son sommeil. Dès le premier jour, je me suis précipité dans le couloir pensant que c'était Marie-Louise. Mais les cris et les larmes provenaient de la chambre de Lexie. Je me suis assis à côté d'elle, et j'ai caressé ses cheveux pour l'apaiser. Depuis, c'est devenu une habitude quand je l'entends. Le cerveau humain est d'un complexe... Ses traumatismes restent liés à son subconscient, mais malgré ça, quand le soleil pointe le bout de son nez et que ses paupières vacillent pour s'ouvrir, elle redevient la femme pétillante et forte. Je le vois. Elle se façonne un masque qui prend réalité, à force de jouer la comédie même devant son propre reflet. Mais les masques solides ou non, finissent toujours par tomber et nous briser.

Fleur Bleue ( Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant