Lexie est une femme rayonnante, bien qu'elle soit plongée dans un monde chaotique depuis sa majorité. Mais son quotidien bascule, quand son patron va se mêler de sa vie privée.
Va-t-elle le pardonner ?
Andrew est un homme meurtri dans l'âme, qui ne...
- Je regrette et je culpabilise, de ne pas avoir sauvé Malou. Et toi.
- Nous sommes encore là, tu ne pouvais pas savoir. Au contraire, tu as su rebondir, tu es le meilleur grand frère qu'elle pourrait avoir. Elle le dit, et je suis d'accord. Tu veilles sur elle, et tu contribues à son épanouissement personnel. Et pour moi, si tu n'étais pas intervenu au chalet, je ne serais sans doute pas ici devant toi. Malgré tout, tu as su voir que je n'allais pas bien et tu m'as donné confiance pour que je puisse m'exprimer librement à tes côtés.
- Non. Tu ne comprends pas putain. J'aurais dû être là, j'aurais dû le remarquer plutôt. Je ne vous mérite absolument pas. C'est pour ça que je ne peux pas être dans une relation, je ne sais même pas protéger les femmes que j'aime ! Dit-il d'une colère noire.
Il vient de dire qu'il m'aimait, en face, pour la première fois. Vu sa réaction, il vient de comprendre les mots qu'il m'a jeté au visage. Il se relève brusquement, secouant la tête en passant ses mains dans ses cheveux.
- Fait chier. Dit-il dans un soupir. Je me casse. Voilà, maintenant tu sais tout. Tu pourras pardonner à tes frères. Du moins essaye. Et pour ce qui est de nous, enfin de notre contrat. C'est terminé. Je te remercie de m'avoir aidé. On se verra au bureau.
Décontenancée, je ne réagis pas. Je sursaute, quand la porte d'entrée claque. Je me suis autorisée à l'écouter pour potentiellement y voir plus claire, mais c'est encore plus le chaos. Je sais que je vais leur pardonner, l'amour que je leur porte est bien trop fort. Pour autant, je ne cautionne pas leurs actes. La cause est juste, mais la façon dont c'est fait me retourne l'estomac. Mais d'un autre côté, c'est bien fait pour ces pourritures. En vérité, j'accepte. C'est juste que mon éthique me pousse à ne pas trouver ça ok. Je me ressers un café, et pars cette fois-ci m'installer dans mon canapé.
*
Je me réveille courbaturée, et me lève du sofa pour m'étirer. Quelques heures sont passées, depuis le départ de mon ex fiancé. Il a remis son masque de tête de con avant de partir. Notre dialogue m'a appris qu'il m'aimait. Mais il finit, en disant implicitement que notre échange était purement pour que je pardonne à nos amis. Il pense ne pas mériter l'amour d'une femme, alors que c'est faux.
Le passé de sa sœur a brisé sa confiance en soi. Mais il n'empêche que c'est un homme généreux, attentionné, marrant, et bon très sexy. Il se fait passer pour un mec beau, mais connard. Facile de le faire, mais quand il laisse tomber sa coquille je vois une personne douce, et inquiète du bonheur de son entourage. Il n'a pas le droit de se saboter ainsi.
*
Vu la journée de dingo hier, mon mardi est dur. Je me concentre sur mes missions, mais mon esprit est ailleurs. Je n'ai aucune nouvelle de mon patron malgré mes appels incessants, et il n'est pas présent à l'entreprise. Je commence à angoisser, regardant mon portable toutes les minutes pour voir s'il m'a répondu. Décidé, je pars à l'étage du dessous pour aller voir Nico. C'est la première fois que je m'en rends compte, je prends l'ascenseur sans stress. Ma vie a tellement changé depuis le Canada. La présence d'Andrew, m'a fait accepter tous ces changements avec plus de facilité. Comme ci, j'avais toujours vécu une vie paisible à ses côtés. C'était naturel.
Je rentre sans courtoisie dans le bureau, et referme la porte sans ménagement.
- Il est où ?!
- Ma chérie, qu'est-ce qui se passe ?
- Tu as vu Andrew, oui ou non ?
- Non, il a pris sa journée. Il doit être chez lui.
Je repars directement sans le remercier, ce n'est pas juste mais j'ai envie de le faire mijoter un peu avant de lui pardonner. Après avoir pris mon sac, je sors de l'entreprise pour rejoindre le métro. Ce n'est pas la meilleure manière d'être rapide, mais ça me laisse au moins le temps de réfléchir à ce que je vais lui déclarer. Je prends place en cogitant. C'est sûr, il ne me laissera pas le temps de lui dévoiler mes sentiments. Je décide donc de prendre mon bloc-notes, et de lui faire une lettre. Ce sera plus simple, pour nous deux. Je m'affaire à ma tâche, et j'essaye le plus possible d'être transparente et honnête. Chose faite, je patiente jusqu'à mon arrêt. Le froid m'enveloppe, et je marche en direction du penthouse. J'aimerais courir, mais je me retiens pour éviter d'attirer les regards vers moi. Je sais que personne ne me verra, et ce n'est pas ça qui manque des gens pressés. Mais mon assurance, n'est pas encore à son max pour que j'ose. Arrivée à bon port, je dis bonjour au gardien et continue mon chemin. Les étages défilent, et quand il s'arrête sur le dernier numéro mon cœur s'emballe par ma peur et mon excitation. Les portes s'ouvrent, et je me dirige en premier lieu au salon. Au fil des pièces que j'arpente, je ne le trouve pas. Je prends les escaliers, avec ma lettre froissée au creux de ma main. J'entends quelques bruits dans sa chambre, et je me dirige naturellement vers celle-ci. Je frappe, et rentre sans attendre son approbation.
La scène qui se déroule devant mes yeux, me coûte mon cœur. Je lâche ma feuille, et mes jambes deviennent du coton. Je me retiens au chambranle de la porte. Andrew est en boxer, et embrasse le cou d'une femme qui est positionnée au-dessus de lui. Elle aussi en sous-vêtement, ses gémissements me donnent des nausées. Comme paralysée, je le regarde avec amertume.
Encore une fois, j'ai du mal interpréter les choses.
Ses yeux s'ouvrent, tombant dans les miens. Il stoppe ses mouvements, et repousse sa greluche.
- Ce n'est pas ce que tu crois... Dit-il la voix enrouée.
- On ne se doit rien.
C'est un miracle que j'arrive à faire fonctionner ma bouche, pour lui répondre. Sans doute mon ego. Je me défais de ma léthargie, et pars avec dignité en refermant la porte. Une fois chose faite, je me mets à courir les yeux brûlants. Cette fois-ci, je ne m'arrête pas malgré la population qui m'entoure, plus rien n'a d'importance.
Pourquoi j'ai attendu ? Ça ne serait jamais arrivé, je suis conne.
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