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🎧: It's Not So Bad - Dybbukk

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Andrew

Douloureux, impuissant, en colère, ce sont les émotions qui se déferlent en moi quand je vois celle que j'aime se briser au sol. Comment lui en vouloir, personne ne s'attend à trainer avec des meurtriers. Mais j'ai peur, peur qu'elle ne veuille plus de moi. Mais encore une fois, comment la blâmer. Qui veut un homme avec les mains rouges ? Je suis d'accord avec Riven, on ne peut pas la laisser s'en aller avec ses doutes, ses questions, et sa peur. Le risque qu'elle nous abandonne, qu'elle nous livre aux autorités, qu'elle se blesse en étant plus maître de soi-même ou par manque de vigilance comme la foi où j'ai failli l'écraser. Mais aussi pour nous, pour qu'elle puisse nous laisser le bénéfice du doute.

Elle se relève, et plante son regard noir sur moi. Sa haine m'est particulièrement destinée, et j'ai une pointe dans le cœur. Lexie s'éloigne, et part en direction de la salle de bain.

-        Je vous rejoins dans la cuisine après. Allez-y.

Je monte, et je dresse l'oreille sur l'eau qui se déclenche en me tenant devant la porte. Je l'entends hurler, et saccager la pièce. Des pleurs, ma pointe est devenue un déchirement. c'en est trop, je décide de la rejoindre. Elle a ôté le jogging de mon ami, mais demeure en tee-shirt. Je la prends dans mes bras, pour soulager sa peine. Elle se débat, et je reçois ses petits coups comme mon châtiment. La douleur, malheureusement, n'est pas physique. Elle s'attache à mes yeux, et j'affuble mes lèvres aux siennes. Ses yeux s'écarquillent le temps d'une seconde, et avec surprise, elle me rend mon baiser. Il est pressé, et punitif. Elle s'accroche à mon cou, et moi je plisse son vêtement pour me retenir. Malgré sa rancœur, ma masculinité se réveille. Je l'attrape par les cuisses et la soulève pour l'installer sur le meuble vasque. J'écarte ses jambes et me positionne entre celle-ci. Notre baiser amer, s'éternise. Je fais glisser ma main sur son épaule, puis sur sa poitrine que je presse avidement. Je continue mon chemin, et m'arrête sur la dentelle de son sous-vêtement trempée. J'effectue des mouvements circulaires, et ses gémissements tarissent dans ma bouche. Elle prend également le contrôle de son corps, pour passer ses doigts entre mon jean et mon caleçon. À mon tour, je grogne. Je retire mes lèvres des siennes, pour sillonner son cou. Sa tête bascule en arrière, et elle m'offre une vue sur son visage parfaitement dessiné, les yeux fermés et la bouche entrouverte.

-        Arrête. On ne peut pas faire ça. Dis-je en la reposant sur le sol.

-        Andrew... Continu, j'en ai besoin. Dit-elle les larmes aux yeux.

-        Désolé fleur bleue, c'est non. Pas comme ça.

Je vois à travers ses pupilles, qu'elle vient de prendre conscience de la situation dans laquelle nous sommes. Elle hoche la tête, et se retourne pour laisser échapper sa tristesse et son désarroi que me reflète le miroir.

-        Nous t'attendons en bas, prends ton temps.

Je sors à la hâte, et redescends en explosant les objets décoratifs trônant sur le mobilier.

-        Arrêtez de me regarder, et allez-vous changer. Ne restez pas comme ça devant elle, et essayer de travailler proprement à l'avenir.

Ils savent que ce n'est pas le moment de répliquer, et je me maudis de devoir remettre ma carapace de gros con pour ne pas dévoiler ouvertement mon chagrin. Triste réalité.

*

Je patiente nerveusement, et plus personne ne parle attendant le verdict. Allons-nous la perdre ? Comment je pourrais lui offrir ce monde, si nous le voyons pas de la même façon... ?

Les cheveux trempés et le regard vitreux, elle s'assoit sur l'une des chaises hautes.

-        J'ai des questions. Dit-elle fermement. Vous êtes quoi au juste.

-        Notre poste dans l'entreprise d'Andrew, tu le connais déjà. Commence Nico, les larmes aux bords des yeux. Mais à côté de ça, nous sommes tueurs à gages.

-        Orignal. Et vous connaissez vos victimes, ou vous êtes juste en soif de meurtre.

-        On étudie. Dis-je peu sur de moi, en me concentrant sur les futurs mots qui sortiront pour éviter de la brusquer sans effacer la réalité de notre profession nocturne. Lexie, ce sont de mauvaises personnes qu'on abat. Nos clients nous demandent justice, pour ce que la loi n'a pas su faire. Des pédophiles, des trafiquants, des violeurs, des tueurs en séries,... La liste est longue. On venge leurs victimes.

-        C'est juste de bonnes paroles pour vos éventuels remords, vous êtes sans doute pire qu'eux. Il suffirait de les tuer, mais vous torturez !

-        On n'a pas dit que nous étions dans les règles. Ce n'est pas l'objectif. Soufflais-je. Tu ne comprends pas.

-        Non je ne comprends pas, éclaire-moi car comme tu peux le constater je suis à fleur de peau. Un euphémisme, tu ne trouves pas mon cher fiancé.

-        Putain, mais réveille toi. On ne va pas les laisser s'endormir à jamais, dans le respect. Il faut multiplier leurs actes, contre eux-mêmes. Bien sûr qu'on n'est pas doux, on veut qu'ils soient à l'agonie pour qu'ils regrettent. Pour qu'ils puissent comprendre.

-        Jack, qui a mit un contrat sur lui ? Ce que j'ai vu, ce n'était pas de la simple torture. Il est encore là-bas ? C'est quoi d'abord, un repère comme pour les superhéros ?

-        Personne n'a mit de contrat sur lui, on a prit tous seul la décision. Et on l'a emmené dans l'endroit où nous traitons nos affaires, avec discrétion. Répond Nico.

-        Pas si discret apparemment.

-        Il est mort. Crache Riv.

Je la regarde, et son visage n'exprime rien. Elle nous observe un à un.

-        Très bien, je vais m'en aller. J'ai besoin de temps.

Déboussolés, on la laisse faire. Ses questions, son intonation, sa communication non verbale, ... Rien ne m'aide à y voir plus claire. Sans doute qu'elle-même, ne sait pas non plus comment réagir.

-        Je vais rejoindre Marie-Louise. Je lâche cette phrase, et récupère ma veste avec empressement.

Fleur Bleue ( Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant