Mission réussie ?

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⚠️contenu sensible qui peut heurter la sensibilité de certains d'entre vous.

Hope

Mes battements de cœurs deviennent incontrôlables et mon organe vital semble vouloir sortir de ma cage thoracique.
Je suis accrochée aux mots qu'il vient de me dire. Il sait que je cache quelque chose.
Putain ! Ma marque, me crie mon cerveau. Je jette un coup d'œil à ma jambe gauche mais contre toute attente celle-ci n'est pas visible.
Je réfléchis alors à la vitesse grand V.
M'a-t-il vu avec Hayden ?
Il répond à mes interrogations sans que je n'ai à lui demander.

-Tu veux du pognon, hein ? Je le sais. Toute les petites pestes innocentes dans ton genre en veulent. Mais tu sais quoi ça me plaît, je vais te payer, mais seulement après que tu ais posé ta belle bouche sur ma bite.

Je ne peux pas me retourner, je reste donc face à la porte, outrée par ces mots. Mes yeux sont écarquillés, et je suis complètement écœurée. Mais je ne sais pas si je dois être soulagée ou encore plus paniquée.
Il n'a pas découvert ma couverture mais il me prend pour une prostituée qui, d'après ses dires, va lui procurer beaucoup de plaisirs.

Je reprends mes esprits avant de me souvenir que je dois le faire boire. Plus vite je le fais, plus vite je sortirai de cette chambre.

Alors, je me retourne comme si je n'avais rien entendu, et de ma voix la plus charnelle je déclare :
-Il n'y a pas de mal à vouloir se faire un peu d'argent, si ?
-Tu as raison et crois-moi, ce corps me dit-il en reluquant ma poitrine, vaut des millions.

J'aurais aimé que le premier homme qui complimente mon apparence, ne soit pas un pervers de la sorte.
Je cache mon dégoût et avance vers le meuble télé, en face du grand lit, en sentant son regard sur mes fesses, ce qui me crispe aussitôt. Hazel ne semble absolument pas percevoir tous ces signaux d'angoisse.

Je me saisis de la bouteille en me retournant dans sa direction, et je lui montre fièrement.
-Un petit peu de vin rouge ? Je lui propose avec un faux sourire affiché aux lèvres.
-Du vin rouge ?
-Oui.
-Je n'ai pas très soif, si on passait directement aux hostilités ?
Eh merde ! Je perds totalement mon calme, et ma main qui tient la bouteille est à deux doigts de la lâcher.

Il faut qu'il boive ! Moi, je ne peux pas, car tout le vin rouge est empoisonné.
-Allez juste un verre ! Je suis sûr qu'il doit être très bon.
Je ne dois jamais travaillée pour une société de porte-à-porte, car mes conseils de vente sont tout bonnement nuls et je le sais.

-Tu veux me bourrer la gueule, ma chérie ?
Ce surnom me répugne. Il ressemble à celui d'un père pour sa fille, et dans cette situation, c'est juste immonde.
-Je suis sûre que tu es meilleur au lit alcoolisé, tous les hommes sont comme cela.
Alors là, même moi je m'étonne. Qu'est ce que je raconte ?

Il ne me répond pas et son regard perçant m'analyse jusqu'à la moelle.
Il m'a démasquée, je pense. Non, j'en suis sûre. Il faut que je parte, tant pis pour Hayden, je réussirais à ne pas me faire tuer. J'espère.
Trouve une excuse Hope, tu peux le faire.
-Il faut que j'aille aux toilettes.
Alors là, c'est de pire en pire. Je ne vais absolument pas partir mais encore plus m'enfermer.
Tant pis, je me dirige vers la pièce, et passée la porte, je m'enferme à clé.

J'expire un grand coup, tout en laissant glisser mon corps contre le mur. Comment je peux faire ?

-Tout va bien Hope ? Me questionne Nate à travers mon oreillette, ce qui m'octroie un sursaut.
-Non ! Il ne veut pas boire. Je fais comment ? Je chuchote à une vitesse folle, c'est exceptionnel qu'il arrive à me comprendre.
-Merde ! Il doit absolument boire.
-Je sais.

-Trouve un moyen Hope. Ah ! Cette voix là je la reconnais. Ce n'est autre que l'enfoiré en personne.
-Merci du conseil, ça m'aide beaucoup. Je réponds ironiquement.

Je ne peux pas restée assise ici pour toujours. Si il n'a pas encore découvert le pot aux roses, ce n'est qu'une question de minutes.
Je dois y retourner. Alors je me relève difficilement dû à mes jambes tremblantes et je me dirige vers la porte. Au moment où je vais me saisir de la poignée je réalise : il faut que je tire la chasse d'eau, je le fais donc.

Si il veut croire que je suis une impostrice. Ok ! Mais pas que je ne tire pas la chasse d'eau, quand même.

J'ouvre la porte, et quel n'est pas ma surprise lorsque je le vois boire la bouteille à grande gorgée.
Il en a au moins avalé la moitié.
Il voit mon regard choqué sur lui et me dit :
-Ça avait l'air de te tenir à cœur, mais je ne veux pas que tu crois que je suis un super coup uniquement grâce à l'alcool.
Le stress disparaît aussitôt de mon corps et sans que je ne puisse le contrôler, je me mets à sourire de toutes mes dents.

-Allez ! Maintenant on peut y aller me dit-il.
Merde j'avais oublié. La mission ne se joue pas uniquement sur le fait qu'il boive ou non mais aussi sur sa résistance aux somnifères.

Soudain, il se précipite sur moi et me plaque sur le lit. Mon dos contre le matelas, son torse sur mon ventre.
Je peux sentir son haleine alcoolisée près de mon visage, son ventre dodu écrasé sur le mien mais surtout, son pénis dur contre ma cuisse.

Je n'arrive plus à respirer, mon corps n'est plus l'hôte de lui-même. J'ai l'impression d'être une poupée qu'on utilise pour combler des désirs obscènes. Je ne peux plus bouger. Pourquoi ?
La seule chose que je suis capable de faire c'est pleurer, je pleure à chaudes larmes, comme une enfant en détresse. Et leurs rythmes ne fait qu'augmenter lorsque qu'il lèche mon ventre. Du milieu de ma poitrine jusqu'en bas de ce dernier.
Et pendant cette descente, je ne fais rien, je ne bouge pas, j'en suis incapable. Je suis spectatrice de cet horrible spectacle.
Je sens sa bouche remonter près de mon oreille et me chuchoter :
-Je vais te baiser jusqu'à la mort.
Des sanglots bruyant sortent alors de ma bouche, de plus en plus fort. Ma respiration devient incontrôlable et haletante. Je suis dans un état second mais ses mains continuent de se balader sur mon épiderme.

Tout d'un coup, un gros poids s'écrase sur moi. Je ne comprends pas, qu'est ce que c'est ?
Puis soudain, de gros coups se font entendre qui brisent le silence étrange de la chambre.
On dirait que quelqu'un tape à la porte, non, plutôt qu'il la fracasse. Je ne comprends rien, tout va trop vite.

J'entends des pas se diriger vers nous, et lorsque je croise le regard inquiet de Hayden je suis soulagée. Si soulagée, que mes sanglots redoublent, comme si j'étais libérée.
Il s'approche de moi, et retire le poids chaud qui était sur moi. Il s'agit enfaite du corps inconscient de Hazel Turner.

-Hope, c'est moi, regarde moi. L'ordre d'Hayden n'a rien d'agressif bien au contraire. Il semble agité, il parle vite et semble même trembler.
Il enlève sa veste de costard et la place sur mon corps presque nu.
Il m'aide à m'asseoir sur le lit en plaçant délicatement sa main sous moi, avant de me tirer vers lui. Puis, sans enlever sa main, il caresse mon dos. Doucement, très doucement, d'un geste presque maternel.
C'est étrange, mais à cet instant je me sens enfin en sécurité.

Hopeless romanticOù les histoires vivent. Découvrez maintenant