Hopeless romantic

Provocations

Hope

Hayden est parti à toute vitesse hors de la chambre, m'y laissant seule à repasser en boucle les évènements qui viennent de se produire.
A-t-il vraiment rêvé de moi ?

Je suis allongée sur le lit, les pieds vers les oreillers et ma tête qui tombe au niveau des pieds du lit.

Je ferme les yeux pour mieux me recentrer :
-- Mais qu'est ce que tu t'en fous sérieux Hope ! Cet homme est le plus gros psychopathe qu'il existe, ce n'est pas un cauchemar qui va y changer quelque chose. Non mais vraiment, reprends tes esprits Hope, respire doucement... souffle...

J'ouvre un instant les paupières pour reprendre mes esprits, mais je tombe face au corps de Hayden à l'entrée de la chambre qui me fixe, visiblement surpris.

-- Ahh ! Je m'écris paniquée. Et mon corps glisse du lit, la tête en première avant de s'échouer lamentablement sur le sol, au pied du voyou.

Oh putain ! Qu'a-t-il eu le temps d'entendre ?

-- Je peux tout t'expliquer Hayden !
-- Je ne veux absolument rien savoir Hope, si tu veux parler toute seule fait le, et si tu veux le faire dans cette position rien t'y empêche. Renchérit-il rapidement.
Je continue sans prêter attention à ses paroles :
-- Me parler à moi-même permet de réduire mon stress et on adore avoir la tête à l'envers, Mia et moi...

Mia... elle me manque tant. S'est-elle rendue compte de ma disparition ? Ou a-t-elle simplement cru que je m'étais organisée des vacances surprises ?

-- Bon... tiens prends ça. Dit presque timidemement Hayden.

Je me saisis de la boîte en carton qu'il tient et je l'ouvre faisant apparaître de magnifiques donuts.

Je le hais du plus profond de mon cœur mais à cet instant c'est mon sauveur, une minute de plus et je frôlais le malaise, et j'exagère à peine.

Je me saisis d'un qui est recouvert d'un glaçage rose et l'empiffre à une vitesse folle, avant d'en prendre un deuxième au chocolat que je finis à la même vitesse.

Je remonte le regard et vois Hayden qui m'observe les yeux surpris.
-- Ah oui pardon, merci pour les donuts ! Je prononce ces mots la bouche pleine mais je pense qu'il a compris puisqu'il se met à éclater de rire.

Hayden qui rigole, c'est si rare mais si... mignon ? Il semble si innocent.

-- Oh attends tu as du chocolat ici dit il avant d'approcher doucement sa main de ma bouche.

Je m'arrête instantanément de mâcher et mes yeux suivent le mouvement de ses doigts qui se posent tout près de ma lèvre avant de glisser doucement sur ma peau. Je déglutis maladroitement et manque de m'étouffer avec la nourriture dans ma bouche.

Je pensais que lorsqu'il réaliserait ce qu'il vient de faire il serait gêné mais pas du tout. Au contraire, il porte ses doigts recouverts de chocolat à sa bouche avant de les lêcher, tout en ne me lâchant pas une seule seconde du regard.

-- Tu perds tes moyens princess ?

Il pense sûrement cela puisque je suis incapable de bouger voir même de respirer.

-- Tiens habille-toi, on doit aller quelque part. Ajoute-t-il en me tendant un sac blanc.
Je le saisis, me remettant peu à peu de tout ce qui vient de se passer et lui demande :
-- Pour aller où ?
-- À une réunion importante, pose pas plus de question j'y répondrai pas.

Hayden le gentleman, le retour !

Je sais que ça ne sert à rien d'insister plus, je vais donc dans la salle pour enfiler ce qu'il m'a donné.
Un blazer et un pantalon noir, une chemise blanche. Voilà avec quoi je me retrouve.

Mais il a bien dit "une réunion importante" ? On va voir qui va perdre ses moyens.
En effet, je ne pense pas que la chemise soit vraiment nécessaire, j'enfile donc simplement le pantalon et le blazer que je ne ferme pas jusqu'en haut.
Une assez grande partie de ma poitrine, c'est à dire l'espace entre mes deux seins est donc visible.
Je laisse mes cheveux lisses au naturel car je n'ai rien pour faire autrement.

Je m'apprête à sortir jubilante de voir la réaction de Hayden quand celui-ci s'écrit :
-- Je pars maintenant, un de mes Hommes viendra te récupérer dans dix minutes.

Un instant après la porte de la chambre claque violemment.
Parfait, il aura une super surprise quand j'arriverai.

✦

*toc toc*

-- Hope Anderson ? S'écrit une voix masculine derrière la porte.

Dix minutes tout pile, c'est impressionnant.
Je saute du lit pour aller ouvrir la porte, mais quelle n'est pas ma surprise quand je ne vois absolument personne.
Pour autant, le moteur d'une voiture m'indique que quelqu'un doit m'y attendre.

Je me dépêche donc de sortir du motel, après avoir jeter un coup d'œil en direction de l'homme de l'accueil qui dort comme un ogre.

C'est une berline noire qui m'attend à l'entrée, je m'y engouffre donc et en un instant elle démarre sa course.

✦

La voiture s'arrête après environ vingt minutes devant un bâtiment noir très haut mais peu large.
Le conducteur ne semble pas vouloir m'y accompagner, c'est donc seule que je m'avance vers l'imposant portail noir. Celui-ci est décoré par le même symbole qui est maintenant gravé sur ma jambe; deux serpents entourants un "M".

Deux gardes armée jusqu'aux dents m'y attendent. Mais sans que je n'ai besoin de me présenter, un d'eux ouvre la barrière avant de me dire :
-- Je vous accompagne madame Anderson.

Je hoche la tête et le suit jusqu'à l'intérieur du petit immeuble. Je suis toutefois un peu déçue d'à quel point il semble miteux. En effet une vieille tapisserie beige couvre les murs et un parquet en sapin, le sol.
En voyant mon visage, l'homme à mes côtés me précise :
-- Il est en travaux.

Pas un mot de plus, je reconnais bien pour qui il travaille.
Nous montons des escaliers en bois foncés qui craquent à chacuns de mes pas. Mes escarpins haut noirs doivent y être pour quelque chose.

Puis soudain, cet hôtel ne me semble plus si délabré que ça quand on arrive face à une imposante porte en bois noire.
-- C'est ici.
Je hoche de nouveau la tête puis en un instant, l'homme à mes côtés a disparu.

Je suis beaucoup moins confiante qu'auparavant mais Hayden doit bien payer pour tout ce qu'il m'a fait, et ce n'est que le début...

Je saisis donc les poignées en métal et tire de toutes mes force pour ouvrir cette maudite double porte qui pèse approximativement une tonne.

Quand je relève la tête je tombe sur une dizaine d'homme d'âge différent, en costume qui sont assis autour d'une table ovale. Leurs regards sont tous braqués sur moi. Je me sens infiniment petite mais c'est surtout quand je croise les yeux de mon bourreau que je sais que je suis en mauvaise posture.
Il est quant à lui en bout de table, à l'opposé de la porte où je me trouve.

Mais son regard en dit long; il est furieux. Il se lève brusquement, la mâchoire serré et avance doucement, tout doucement en ma direction.
Puis il prononce :
-- Je veux voir tous vos putains de yeux changer de direction. Personne ne la regarde, personne ! À moins que vous vouliez que ce soit la dernière chose que vous puissiez percevoir de toute votre putain de misérable vie.