Hayden Miller

474 19 4
                                    

Hope

Hayden Miller, ce nom résonne dans ma tête. C'est impossible ! C'est le plus grand dealer du pays et il ose utiliser le jet privé d'une si grande compagnie qui n'est autre que NY airlines.
-Non Mia, ce n'est pas possible ! M'exclamai-je paniquée.
-Je te jure Hope.
Elle ne ment pas et je le sais. Néanmoins il m'est difficile de me dire que je vais devoir être au petit soin pendant plus de 6 heures pour une ordure de son genre.
La peur, l'angoisse, mais surtout la haine prennent possession de mon corps.
Malheureusement, c'est notre premier vol, et nous ne pouvons absolument pas le refuser.
Mon corps, adossé contre le mur ne tarda pas à trembler sans que je ne puisse le contrôler.

Les deux hôtesses de l'air qui partagent notre vol, ressortent des toilettes le sourire aux lèvres et les yeux pétillants.
Comment est-ce possible d'être admiratives devant un trafiquant de drogue qui tue des centaines de gens ?

Malgré tout le dégoût que je ressens, Mia et moi nous dirigeons vers le jet privé sans aucune envie de ma part. Nous montons les escaliers pour y accéder et à peine arrivées, ma bouche s'entrouvrit; le lieu est si luxueux et impressionnant.
Le salon surtout est l'endroit le plus spectaculaire. Les grands hublots de part et d'autres des murs et les trois immenses canapés beiges doivent en être la cause.
Entre ces sofas disposés en U, une magnifique table en bois foncé s'y trouve. Une bouteille de champagne qui me semble très coûteuse est disposée sur celle-ci.

Les avions et les jets privés ont toujours été une passion pour moi. C'est d'ailleurs le seul lieu renfermé où ma claustrophobie ne se pointe pas et où je me sens à ma place.

En tout, nous sommes quatre hôtesses de l'air, le pilote et le copilote viendront plus tard.
Ce qui est le plus choquant, c'est la cuisine se trouvant à l'intérieur de l'avion dans laquelle un chef étoilés français, très réputé et ses commis commencent à préparer les ingrédients.
Quant à nous, nous nous sommes vêtu de notre calot (chapeau) de couleur pourpre comme le reste de notre uniforme.

10h30
On aurait dû décoller il y a déjà environ une heure. Mais la ponctualité ne doit pas être une des rares qualités de ce bandit.

Je prépare le vin, quand tout d'un coup j'entends les talons de quelqu'un qui accoure. C'est Mia qui me regarde les yeux ouverts et pétillants :
-Hope, je n'ai jamais vu un homme aussi beau de ma vie !
-Ah ! Il est enfin là on a failli attendre, et Mia par la même occasion tu répètes cela à chaque nouvelle rencontre.
-Non mais je te jure que tant de beauté doit être illégal ! Je n'ai jamais vu ça ! Répéta-t-elle en boucle.
Je vais devoir aller vérifier les affirmations de mon amie en sachant pertinemment qu'elle exagère.
Lors de notre conversation, nous somme prévenue du décollage.
La nouvelle annonçant le départ est faite par une hôtesse de l'air qui modifie sa voix pour la rendre la plus mielleuse possible. C'est répugnant !

Après quelques minutes, je viens apporter les plats disposés sur un chariot à ce petit brigand.
Je lis la pancarte posée sur ce dernier : chouquette morille farcie à l'ail des ours accompagnée par sa sauce au vin blanc.
Tournedos de pigeon au foie gras, chou et truffe.
Fondant au chocolat garni d'une crème anglaise avec sa glace au chocolat praliné.
Uniquement des plats qui inspirent la richesse.
Je prends mon courage à deux mains et après une grande et longue expiration je sors de la cuisine en empruntant le couloir afin de rejoindre le salon, où se trouve apparemment Hayden et quelques uns de ses hommes et de ses associés.

Je vois les deux autres hôtesses de l'air observer le moindre de mes gestes, sûrement jalouses de la "super" chance que j'ai.
La porte me séparant de ces malfrats est ouverte, je pénètre donc dans la pièce et lorsque j'observe celle-ci je vois : qu'une dizaine de gardes du corps sont présents, deux hommes aux cheveux gris sont positionnés dos à moi et enfin un homme que je reconnais comme étant Hayden Miller est face à eux.
Quelques boucles noirs tombent sur son front et cachent ses yeux.
Il est avachit dans son siège tandis que les deux hommes essaient de le convaincre comme ils le peuvent.
Leur position les trahit; les deux associés sont penchés en avant en remuant sans cesse leurs mains, et leurs pieds ne cessent de s'exciter sur le sol.

Je m'approche doucement d'eux , ils ne prennent pas la peine de lever les yeux vers moi et cela m'arrange.
Je me place entre les associés et les gardes du corps, puis je dépose les plats devant Hayden Miller.
Ce que je ne comprends pas, c'est qu'à part lui personne n'a le droit à un repas. Je ne me pose pas plus de questions.
Il a demandé à n'avoir aucune interaction avec le personnel ce qui m'arrange fortement. Je dépose donc simplement la carte détaillant le contenu des plats et je reprends mon chariot pour m'échapper à toute vitesse.
Mais bizarrement j'ai l'impression que quelqu'un observe chacun de mes gestes. Cette personne s'avère être la personne pour qui je ressens le plus de mépris à ce jour.

Je profite de sortir du salon pour fermer la porte derrière moi.
Je m'empresse ensuite de rejoindre Mia qui discute avec une autre hôtesse de l'air. Lorsque je me trouve à leur niveau, je peux lire le prénom Lola sur son badge.
Leur conversation a pour sujet le grand Hayden Miller. Tiens je ne m'y attendais pas !
Sabrina en fait l'éloge comme si ce bandit était un Dieu. Lorsqu'elle remarque enfin ma présence, elle ne prend même pas la peine de me saluer, tout ce qu'elle veut c'est le récit de ma "rencontre" avec son idol.
Je lui explique simplement que je suis entrée dans la pièce, que j'ai déposé les plats et que je suis sortie.
Rien que ces informations lui a suffit pour que ses yeux surplombés de cils (ressemblant à des pattes d'araignées tant ils sont longs), se mettent à briller.
Je suis désespérée !

Sabrina et Mia se sont limite chamaillées pour savoir qui allaient chercher les assiettes du voyou. Au final, Mia a réussi à faire preuve d'assez de maturité pour laisser cette femme que je qualifierai de pétasse y aller.
Au moment où celle-ci revient, sa chemise est ouverte jusqu'au commencement de sa poitrine et sa jupe est remontée.
Qu'est ce qu'elle ne ferait pas pour attirer l'attention de celui qu'elle admire ?
Mais l'autre chose que je remarque, c'est que le brigand n'a pas touché à un seul de ses plats.
Lola me jette violemment le chariot et avec un sourire qui cache peu ses intentions, elle s'engouffre dans une pièce qui semble être le vestiaire. Je ne cherche pas à comprendre et je continue ce que j'ai à faire

Je renvoie les plats en cuisine et je décide d'aller discuter avec le chef afin de lui expliquer la situation.
Mais à la vue du chariot encore plein, sa mine enjouée laisse place à ce qui semble être de la déception et de la peine. Au moment où son visage s'est décomposé, la colère que je ressentais pour ce malfrat ne cessa d'augmenter.
Lorsque ses yeux croisent les miens pleins de compassions il m'adressa un léger sourire.
-Je vous offre ces plats mademoiselle... Hope. Déclara le chef en lisant mon badge.
-Oh non ! Ne vous inquiétez pas, gardez-les pour vous.
-Je n'oserai pas, cela me fait plaisir, vraiment. Partagez-les avec votre amie si ça vous chante.
-C'est adorable, merci beaucoup ! Avouais-je.

Après avoir savouré les plats du chef et n'en avoir laissé aucunes miettes nous sommes adossée au mur du couloir avec Mia :
-Mais tu te rends compte il n'a même pas pris la peine de goûter, protestais-je.
-Oui, je sais Hope.
-Il n'a même pas essayer le dessert, un gâteau au chocolat, qui n'aime pas ça ? En plus il était excellent ! M'emportais-je.

En parlant de lui, Mia ne put commencer sa phrase car nous sommes interrompues par Hayden. Il sort du salon et tourne immédiatement sur sa droite sans nous adresser un seul regard.
C'est étrange; c'est exactement la même pièce dans laquelle Sabrina est entrée.

Mon amie et moi nous échangeons un regard surpris et étonné.
Mia, curieuse, insiste pour que nous nous approchions. Avide d'informations, je ne tarde pas à la suivre.
Après quelques pas sur la pointe des pieds en direction de la porte de cette mystérieuse pièce des bruits malsains se firent rapidement entendre.
-On dirait des grognements. M'exclamais-je innocemment.
-Oh putain, ça me rappelle un certain film. S'esclaffa Mia.
-Nonnn ce n'est pas ce que je crois...
-Si Hope, elle au moins, elle a mangé son dessert ! S'époumona-t-elle.
-Miaaa !

Hopeless romanticOù les histoires vivent. Découvrez maintenant