Hopeless romantic

Cri libérateur

Hope

-- Hayden ! Je m'écris aussitôt en m'agenouillant à ses côtés.
-- Ne reste pas statique Hope, je ne suis pas gravement blessé, la balle n'a fait qu'effleurer mon tibia...
Avant qu'il ne finisse sa phrase une autre balle nous effleure. Il se relève donc rapidement, saisit ma main et m'entraîne de plus belle au fond de la forêt.

Nous courons pendant plusieurs centaines de mètres et lorsque nous sommes enfin hors de portée du sniper, nous prenons quelques secondes pour que je puisse souffler un coup.
-- Nate avait raison. Prononce Hayden.
Je regarde dans la direction de ses yeux et effectivement il y a bien quelque chose; une moto, et près d'elle une route, ou plutôt un sentier.
-- Monte, on n'a pas le temps de réfléchir.
-- Tu penses vraiment pouvoir conduire avec une balle dans la jambe ?
-- Il en faut bien plus pour m'arrêter princess.
Cette homme n'est définitivement pas humain, la balle qui m'a effleuré le bras plus tôt reste douloureuse pour moi, comment fait-il ?

-- Bon tu viens ou je me barre sans toi et je laisse les chiens de Blake te trouver.
Je me précipite donc directement sur le véhicule et me retrouve, malgré moi, collé au corps du voyou. Je me recule donc pour laisser le plus d'espace possible mais il m'interrompt :
-- Tu devrais te rapprocher si tu ne veux pas t'envoler.
J'écoute ses conseils et comme si notre proximité n'était pas assez forte, il saisit mes mains et les entoure autour de son ventre.

Le vrombissement violent du véhicule entièrement noir a pour effet de redéclencher les battements de mon cœur, choqués par le geste d'Hayden.

Il prend soudain de la vitesse ce qui a me colle encore plus à lui, et lorsque nous arrivons sur une route à peu près bétonné, il active les pleins gaz.
Pourtant cette pleine vitesse ne m'est pas vraiment angoissante, elle m'est libératrice.
Je relâche la forte étreinte que j'ai avec Hayden pour reculer mon dos et ressentir l'effet du vent.
Celui-ci fait tourbillonner mes cheveux, car oui, aucun de nous deux ne portons de casques. Ma grand-mère me tuerait si elle me voyait sur une moto avec un homme de son genre sans protection.

Mais pour l'instant personne ne peut me dire quoi faire, et bordel, j'en ai marre d'être faible. C'est le moment de dire adieu à cette ancienne Hope. Comme pour exprimer cette décision au Monde entier je me mets à crier de toute mes forces. Nous sommes assez éloignés pour que personne excepté Hayden, puisse m'entendre et lorsque je croise le visage de cet homme dans les rétros un sourire arbore ses lèvres.

Je pose le côté de ma tête sur son dos comme si il pouvait me protéger des dangers de ce monde sombre alors que c'est lui-même qui m'y a emmené mais oublions cela juste pour aujourd'hui.

Après ce que je pense être une heure, nous sommes sur une route totalement désertique et seul un vieux motel s'y trouve. Hayden ralentit pour s'y arrêter, il m'aide à descendre du véhicule et nous marchons vers l'entrée du bâtiment.
Soudain, je sens un poids sur mes épaules, Hayden met sa veste sur mes épaules. Lorsque je le regarde, lui, semble vouloir éviter tout contact visuel avec moi.
-- Merci...
Comme à son habitude il ne répond pas mais je sais qu'il a fait cela pour camoufler mon corps très exposé, vu l'état dans laquelle est ma robe.

Nous rentrons et un homme au cheveux gris qui semble aussi vieux que ce motel gère l'accueil.
Hayden s'approche avant de demander :
-- Une chambre avec deux lits.
La politesse n'est pas son fort.
-- Désolé monsieur mais il ne me reste qu'une chambre avec un lit double. Vous allez devoir partager votre lit avec cette charmante demoiselle. Prononce l'homme en me fixant comme si je n'étais qu'un bout de viande. Son sourire pervers avec ses dents jaunes me provoque des frissons dans le dos.

Un rire coupa notre échange de regard. C'est en me tournant vers Hayden que je m'aperçois de sa mâchoire tendue et de ses yeux qui ne demandent qu'une chose : tuer.
-- Regarde la encore une fois comme tu viens de le faire et je te promets que ce sera la dernière chose que tu ne verras jamais plus.

Le vieil homme semble aussi apeuré que moi, il tend rapidement les clés au psychopathe avant de rapidement s'excuser tout en baissant les yeux.

-- Allez Hope on y va !
Je le suis sans oser prononcer le moindre mot car je sais que la pression n'est pas descendue. Ses points sont si serrés que je peux percevoir la jointure blanche de ses doigts.

Nous entrons dans la chambre qui est plutôt miteuse mais ce qui retient le plus mon attention c'est la taille du lit; celui-ci est si petit et bien sûr il n'y a pas de canapé où je pourrais dormir dans la pièce.
-- Je vais me doucher. M'indique froidement Hayden avant de fermer la porte.
Je m'allonge sur le lit en observant le plafond plein de pourriture. La nuit va être longue...
-- Hope ?
-- Oui ? Dis-je en tournant la tête vers la porte de la salle de bain.
-- Va demander à l'autre pervers si il n'a pas des vêtements de rechange.
-- C'est demander si poliment, comment puis-je refuser ? J'exprime sarcastiquement.

Je sors de la chambre et rejoins l'homme du motel. Celui-ci semble encore traumatisé par Hayden car il n'ose pas poser ses yeux sur moi et m'indique juste un placard du doigt.
Je l'ouvre et saisit deux t-shirt ainsi que deux joggings.
Je retourne dans la chambre et j'entends Hayden me crier :
-- Donne !
Si il croit que c'est comme cela que je vais les lui donner il se ment à lui-même.
-- Dans tes rêves !
-- Hope... Prononce-t-il doucement, ce ton de voix fait vraiment froid dans le dos mais je ne cède pas.
-- Viens les chercher !
-- Si tu insistes.

Il ouvre la porte et lorsque je le regarde mon visage devient soudain brûlant.
Ses cheveux bruns encore trempés tombent sur ses yeux.
Son torse est quant à lui humide et brillant. De très nombreuses roses qui perdent leurs pétales parsèment cette partie de son corps. Mais lorsque mon regard descend je me rends compte qu'il est totalement nu.
-- OH PUTAIN !