Cours de danse

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Hope


Un second coup de feu résonne dans la pièce.
Mon corps s'affole et mon cœur bat à la vitesse grand V.
Le tir a traversé la porte de ma chambre avant d'atterrir dans le mur en face.
Je ne bouge plus au point de couper ma respiration, sous peine d'être repérée.
Mais lorsque j'entends :
-Debout clocharde ! D'une voix enjouée, mon angoisse redescend mais ma colère, elle, ne peut pas être plus haute.
-Oh putain l'enfoiré.
Je reconnais aussitôt la voix de Hayden qui est apparemment très fier de sa petite blague matinale.

Je sors rapidement de mon lit et d'un pas déterminé je me dirige vers la porte.
Je l'ouvre et je tombe nez à nez avec le visage ravi de cet enfoiré.
Ma colère est apparemment très apparente sur mon visage car le sien s'amuse de la situation.
-Je voulais juste voir ce que tu faisais sans avoir à ouvrir ta porte, donc je me suis dit qu'un judas de porte pouvais être pratique.
-Tu n'as que ça à faire de ta misérable petite vie, enfoiré ?
Je garde une certaine distance de sécurité parce que je n'oublie pas que cet homme est un vrai psychopathe dénué de toutes émotions rationnelles.

Mais j'ai à peine sortie ma phrase, que sa main rejoint brutalement l'épiderme de mon cou.
Ma respiration se retrouve donc entravée par sa poigne féroce.
La proximité est telle que je peux sentir son souffle chaud sur la peau de mon visage.
-Je te rappelle ce que tu es ? Tu n'es rien ! Juste une fille qu'il y a encore un jour je torturais.
-VA TE FAIRE FOUTRE ! Je m'écris, avec le plus de confiance que je peux utiliser à cet instant. C'est à dire très peu.

Un rire strident et machiavélique se fait entendre, et je peux presque voir ses yeux verts devenir noir de haine.
Sa mâchoire carrée se crispe et j'ai même l'impression d'entendre ses dents grincer. Sa poigne se resserre et je commence à ressentir le besoin urgent de respirer.

À ce moment précis, je ne fais plus du tout ma maligne. Il continue à rapprocher son visage haineux près du mien et lorsqu'il se retrouve à quelques centimètres de ma bouche j'ai même l'impression qu'il va m'embrasser. Les battements de mon cœurs deviennent si irréguliers que je peux les sentir à travers tous mes muscles.

Mais sans crier garde, Hayden se recule, avant de lâcher mon cou et de tourner le dos.
Il se dirige vers les escaliers mais s'arrête brutalement avant de me lâcher :
-Tu vas t'entraîner avec Winter, elle t'attends dans la salle de danse.

M'entraîner !? Je n'ai pas le temps de lui poser la moindre question qu'il a déjà disparu.
Ils ont une salle de danse ? Pourquoi je suis étonnée ? Leur maison est si luxueuse que ça me paraît presque normale.

Je décide donc de partir à la recherche de cette fameuse Winter. Est-elle sans cœur comme Hayden ou plutôt cinglée comme Nate ? Je ne pense pas qu'elle se trouve à l'étage puisqu'il semble être uniquement rempli de chambres et de salles de bains.
Je descends donc prudemment les escaliers pour le bien-être de ma jambe.

Des dizaines de détails que je n'ai pas remarqués hier à cause de la pénombre me sautent aux yeux.
Le plus impressionnant c'est le nombre d'homme en costume qui semble garder l'endroit. Ceux-ci, suivent le moindre de mes mouvement. Je peux facilement en déduire que Hayden leur a ordonné de me surveiller. Ma potentielle future fuite vient de tomber à l'eau.

Ensuite, comme je l'avais prédis tous les meubles, murs, et sols de la maison sont noirs. Pourtant celle-ci ne semble pas sombre, grâce aux énormes baies-vitrées qui ornent les murs.

Soudain une main sur mon épaule vient me couper à ma réflexion. Je sursaute tout en lâchant un énorme cri.
Je me retourne brusquement, affolée, et je tombe face à une jeune fille, aux cheveux noirs coupés au carré, et aux magnifiques yeux bleus, de la même couleur que la mer des Caraïbes. Mais un détail sur son visage retient mon attention. C'est une énorme cicatrice verticale qui traverse son œil gauche.
Ça la rend encore plus effrayante.

-Suis-moi m'ordonne-t-elle.
-Euh... je suis désolé mais je cherche Winter. Tu connais ?
-C'est moi. Ça fait 20 minutes que je t'attends.
J'aimerai lui répondre sèchement que ça fait 2 minutes que je suis au courant que je dois la rejoindre, mais pour une fois, je décide de me taire.

Je la suis, et on arrive dans une grande salle, bien évidemment noire. Mais tous les murs sont remplis de gigantesques miroirs. Et au centre de cette pièce, 2 barres de pole dance trônent.

-Tu n'as jamais fait de pole dance ? M'interroge-t-elle.
Je secoue négativement la tête.
-D'accord je vois, on va y aller progressivement. Déshabille toi.
-D'accord. Quoi !?
Elle éclate de rire, comme si j'avais fait la blague la plus drôle du monde. Pourquoi sa froideur a soudainement disparue de la sorte ?
-Tu ne peux pas faire de pole dance habillée de la sorte, bella.

Combien de fois vais-je devoir me mettre en sous-vêtement devant des gens. Je n'en peux plus moi, je déteste ça.
Elle me voit hésiter et me propose d'une voix douce :
-On le fait en même temps ?
Je réfléchis à cette proposition plutôt rassurante et je hoche la tête.
Elle commence à retirer son legging et je fais la même chose avec mon jogging, puis elle retire son T-shirt et je fais de même.

Soudain elle regarde ma poitrine avant de se mettre à sourire de nouveau.
Je récupère machinalement mon haut déposé au sol, et m'en sert pour me cacher. Mes joues rougissent directement. J'ai si honte de moi.
Elle se stoppe net en comprenant ce qui se passe.
-Oh non ma belle ! Je ne me moque pas de ton corps, qui en passant est très sexy. C'est juste que tout ce que tu portes sur toi m'appartient. Dont ce soutien gorge qu'adore Nate.

Cette réflexion me fait sourire. Cette fille qui semble déborder de confiance en soi et je la comprends. Elle est terriblement belle, mais aussi tellement séduisante. Mais je n'oublie pas qu'elle vit dans l'illégalité la plus totale entouré par le plus grand mafieux des États-Unis. Elle virevolte autour de cette barre avec une grâce folle.
Elle essaie de m'apprendre les premiers mouvements mais ma souplesse et ma blessure encore fraîche me freinent.
-Putain ! Hayden ne t'a pas loupé ma pauvre. Mais je te jure qu'au fond du fond, c'est une bonne personne.
-Si tu le dis, mais ne m'en veut pas d'en douter.
Elle rigole de nouveau. Pourtant chacun de ses sourires et de ses rires me paraissent cacher quelque chose de moins bien drôle. C'est juste une impression, mais cela m'intrigue énormément.

Nous avons passé toute la journée à m'entraîner. Pas uniquement à la pole dance aussi à la danse heels.
Celle-ci dépend surtout de la confiance que l'on possède envers soi-même. Les encouragements incessants de Winter m'ont tellement aidés même si j'ai dû me tordre les chevilles 5 ou 6 fois.
On a aussi pratiqué un peu de yoga pour pratiquer ma souplesse.
Malheureusement, je ne suis pas au maximum de mes capacités suite à ce coup de poignard dans la jambe.
Pourtant il va vite falloir que je sois de nouveau d'aplomb car je joue ma vie pour cette performance.

Lorsque nous finissons il est 22h et nous reprendrons à 7h le lendemain. Mon corps et mon mental ne sont absolument pas près à assumer tout ce que je lui fait endurer. Je me traîne comme je peux jusqu'à la cuisine en ayant l'impression que mes jambes sont faites de béton.
Lorsque j'y arrive, je me dépêche de manger les restes d'un contenant dans le réfrigérateur où il y a inscrit : "mange bien ma jolie".
Je remercie intérieurement Nate pour sa bienveillance.
Je monte ensuite dans ma chambre, je me précipite dans la douche pour enlever toute la sueur accumulée aujourd'hui, avant de sauter dans mon lit pour passer ce que j'espère être la plus reposante de ma vie.

Je ferme les yeux mais je suis directement interrompu par les même bruits malsains que la veille.
Il ne va pas baiser toutes les nuits quand même ?
Je décide d'être patiente, de respirer calmement et de maintenir des oreillers sur mes oreilles. Mais les minutes passent et les cris s'amplifient de plus en plus contrairement à ma patience.
Je boue de rage. J'en ai assez ! Et sur un coup de colère, je dégage brutalement ma couette, je me lève, sort de ma chambre d'une démarche colérique et je vais face à celle du voyou.
Je ne prends pas la peine de toquer, ce serait bien trop gentil de ma part, et j'ouvre la porte avant de rentrer dans la pièce.
-PUTAIN !?

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