Le début de la fin

462 20 4
                                    

⚠️contenu sensible (torture) qui peut heurter la sensibilité de certains d'entre vous.

                                                                                            ✦
Hope

De l'obscurité. C'est la seule chose que je perçois lorsque je parviens enfin à ouvrir les yeux.
Je suis perdue et totalement désorientée. Je suis assise sur un sol dur mais je n'ai aucune idée de l'endroit où je me trouve, et la douleur que je ressens derrière le crâne semblable à des coups de marteaux n'améliore pas mon état. Un gémissement de douleur parvient à franchir la barrière de mes lèvres qui sont d'une sécheresse désertique. Ce qui traduit un grand manque d'hydratation mais surtout le long moment durant lequel j'étais inconsciente. Pour autant, la vive douleur que je ressens se trouve autour de mes poignets, puisqu'ils sont attachés entre eux à l'aide de menottes en fer reliées au mur au dessus de ma tête. Cette position est loin d'être agréable.
Je n'ai à peine le temps de reprendre totalement connaissance, que la lumière de ce que je pense être un couloir vient de s'allumer, ce qui permet à la légère ouverture en bas de la porte de laisser s'infiltrer un rayon de lumière qui malgré sa petite taille, me permet de mieux entrevoir la pièce.
Mais les effets de la drogue sont toujours actifs sur mon corps, et je ne parviens ni à bouger ni à avoir une bonne perception de ce qui m'entoure.
J'arrive tout de même à discerner une silhouette s'approcher. En plissant les yeux pour obtenir plus de détails sur la personne qui avance en ma direction, j'aperçois un homme qui me semble assez jeune, blond. Il est vêtu de ce qui me paraît être un simple T-shirt blanc et d'un jean bleu clair. Son style plus décontracté et son visage souriant me donne l'impression que je risque moins ma vie à ses côtés qu'avec les autres molosses.

Il arrive à ma hauteur et s'écrit d'un coup :
-Salut ma jolie je me présente, moi c'est Nate ! J'ai 20 ans et je suis chauffeur de taxi. Fait pas cette tête poulette, c'est faux, je suis seulement tueur à gage.
Ma tête se décompose, et mon petit sourire qui était apparu disparaît instantanément. Il s'en rend compte puisqu'il enchaîne avec :
-Ah ça n'a pas l'air de te rassurer. Mince ! Mais bon j'espère que tu ne vas pas trop faire de la merde pour que je n'ai pas à presser la gâchette sur ton joli minois.
Mes yeux entrouverts traduisent la peur mais surtout la surprise que je ressens face au comique de cette scène. Je ne peux pas croire que ce gamin soit un tueur à gage qui travaille pour Hayden Miller.

-Bon sinon je suis là parce que les gars m'ont dit qu'il avait un beau bolide qui venait d'arriver au garage ils ne se sont pas trompés.
Nan je déconne, ma pauvre t'inquiète je ne suis pas aussi beauf que les autres.
Mais bon c'est dommage qu'un être aussi sublime soit aussi stupide.
Tu as vu la rime, admire. Je me suis trompé de métier j'aurais du devenir poète.
Mais qu'est ce qui se passe ici ? Ça n'a aucun sens; je me suis fait menacer par le plus grand mafieux des États-Unis, on m'a kidnappée avant de me menotter et de m'envoyer cet énergumène.
Sans qu'un seul mot ne parvienne à s'échapper de ma bouche, il s'est retourné et est parti à vive vitesse.

Cette situation plus que cocasse a permis de me rendre compte d'une chose : je suis foutue. Grâce à ce fameux Nate et à la lumière du couloir qu'il a allumé j'ai pu analyser la pièce dans laquelle je vais sûrement finir mes jours. Les murs et le sol sont fait de béton qui va pouvoir masquer tous mes cris de détresse. La porte qui, malgré qu'elle soit en bois est suffisamment solide pour empêcher toute tentative de fuite de ma part. Ensuite, l'humidité et la chaleur qui réside dans cet endroit sont à ce point extrêmes qu'elles peuvent faire suffoquer n'importe qui qui y resterait trop longtemps. Bien qu'une heure serait assez suffisante vu l'ambiance plus qu'effrayante de la pièce.
Je pousse soudain un cri de sursaut :
-Putain ! C'est du sang ?
Donc oui, maintenant je le reconfirme, je suis foutue !
Les traces de sang encore rouges et liquides étalées sur les murs et le sol montrent que je ne suis pas la seule à être passée par ici et que je ne serai pas la seule à jamais n'en sortir.
Un détail me surprend lors de mon inspection. Le ménage devait être dur après la torture car ils ont pris la peine d'installer une trappe pour tout évacuer sous une table au milieu de la pièce. Quels génies !

Je suis si fatiguée que je me sens partir malgré l'endroit dans lequel je suis retenue prisonnière. Autant dormir, qu'est ce que je peux faire à part attendre ? Rien.

Je sursaute et me réveille rapidement en entendant la porte blindée claquer, ce qui annonce la venue de quelqu'un que je peux voir grâce au faible filet de lumière qui pénètre ce tombeau.
J'aperçois en premier les chaussures de mon bourreau qui s'avèrent être des mocassins noires. Je retiens que les mafieux, peu importe leurs actions prennent le temps de bien s'habiller.
Mes yeux remontent ensuite pour découvrir un pantalon noir, une chemise noire et enfin des cheveux bouclés noirs. Hayden Miller.
Si j'avais encore un doute sur qui m'avait kidnappée je n'en ai plus aucun.
Il est seul et se dirige vers moi d'une démarche lente et angoissante.
Sur son chemin, il se saisit d'une chaise qu'il laisse traîner derrière lui et qui provoque un fort crissement. Quel enfoiré !
Il la place juste devant moi et s'assoit sur celle-ci en se penchant en avant pour être le plus proche de moi. Hayden est tout de même plus haut puisque je suis assise par terre.
Il commence la conversation d'une voix rauque qui traduit la forte colère qui le ronge apparemment vu sa mâchoire contractée.

-J'espérais n'avoir plus jamais à te revoir. Exprime-t-il d'un ton qui semble bizarrement sincère.
-Peut-être que si tu ne m'avais pas fait kidnappée ce serait le cas.
-Peut être que si tu n'avais pas trahi le peu de confiance que je t'avais accordé on en serait pas là.
-Je ne t'ai pas trahi ! Je n'ai rien dit à personne. Je m'écris.
-Tu as un don pour le mensonge princess mais ce ne sera pas suffisant pour sauver ta misérable vie.
-Je ne te mens pas ! Ce n'est pas moi qui est divulgué ton petit secret ce doit être un de tes petits copains voyous.

Eh merde j'y ai été un peu fort là. Trop tard la lame d'un couteau est maintenant posée contre ma gorge.
Je ne l'ai même pas vu le sortir tellement sa rapidité est impressionnante.
Je déglutis et tremble en sentant l'objet tranchant effleurer ma peau. C'était une très mauvaise idée de le chercher de la sorte.

-C'est que tu as du répondant mais n'oublie pas que c'est moi qui mène le jeu. Si j'ai envie de te torturer je le fais, si j'ai envie de t'égorger avec ce couteau je le fais. Tu es à ma merci !
Mais pour le moment je vais me contenter de ça pour te faire réfléchir.
Il retire la lame de mon épiderme avant d'appeler quelqu'un; Neil plus précisément. Le fameux jeune homme rentre dans la pièce avec une énorme bassine d'eau qu'il ramène dans notre direction.
Je ne pense pas qu'elle va servir à nettoyer la tâche de sang sur laquelle je suis assise. Mais d'un seul coup je comprends.
-Non ! Non ! Je t'en supplie ne fait pas ça ! Je le supplie en me débâtant sans aucune échappatoire possible à cause de ces menottes.
-Ils réagissent tous comme ça. S'amuse Hayden de la situation.
-Je te jure que je ne sais rien putain ! Je m'écris désespérée, en pleurant à chaudes larmes en imaginant le sort qu'il va me faire subir.
-C'est ce qu'on verra princess.

Hopeless romanticOù les histoires vivent. Découvrez maintenant