Légendes Tome 1 eau, feu, vent et terre

L'examen

Natacha se préparait mais n'avait aucune idée de ce qui l'attendait. Une opération à l'épaule, une piqûre, peut être allaient- ils lui recoudre la peau? " Beurk !" pensa elle avec dégoût.
La jeune élémentaire attendait avec impatience les gens qui ne venaient pas. Peut-être ses amis étaient-ils partis trop tôt? Ils s'étaient peut-être trompés d'horaire?

- Tu sais de quoi s'agit l'examen? 
- Une radio, je pense. Certainement une petite opération pour ton épaule et des vérification de ton corps. Des spécialistes vont venir. Lui répondit Peter.
- Génial!

Une opération à l'épaule, ça s'était presque sûr. Et il devrait l'endormir avec une sorte de masque.
Elle n'était pas rassurée et attendait dans son lit, allongée à regarder le plafond. Elle attendit encore une bonne quinzaine de minutes. Quand tout à coup, on frappa à la porte. Ils étaient là.

Natacha prit un coup de stress en les entendant entrer. Elle voulut faire semblant de dormir mais se dit que  se serait pire.
Elle resta alors immobile. Guettant l'entrée. Elle croisa soudain le regard de Peter qui avait l'air aussi effrayé qu'elle.

A ce moment, ils entrèrent et d'un coup, elle tourna sa tête en direction de la porte. Les personnes étaient vêtues d'une combinaison bleu clair. Ils avaient amené une valise entière d'équipement de médecine. Visiblement, ils ne rigolaient pas ceux là!

Ils n'avaient pas l'air méchants mais Natacha ne disait pas un mot. Elle voulait éviter de leur parler. Alors elle ne fit que les suivre du regard.
La jolie brune fut presque surprise, mais rassurée de voir qu'ils ne se dirigeaient pas vers elle. Mais son soulagement ne dura pas longtemps car Mme Primevère arriva aussitôt.

Elle était habillée d'une robe vert pomme et d'un châle en vair.
"Espèce de riche!" pensa Natacha. En effet, peu de gens avaient assez d'argent pour ce payer une telle étoffe. Mais, elle était quand même venue à Silverstar, elle travaillait. Pas comme d'autres qui se prélassaient en buvant du vin autour d'une grande table d'invité.

Mme Primevère s'approcha d'elle gentiment.
- Sors du lit, suis moi. lui chuchota-t-elle.
- D'accord.
C'était la seule réponse potable qu'elle pouvait dire.

Elle se leva et l'infirmière l'emmena dans le couloir. Elle referma le rideau. Natacha avait froid. Elle alla alors essayer de blottir son regard dans celui de Peter, mais d'autres médecins s'occupaient déjà de lui. Elle baissa ses yeux jusqu'au moment où Mme Primevère l'entraîna dans une autre salle qui lui était inconnue auparavant.

C'est alors qu'elle comprit. Les médecins étaient masqués, charlottes et bonnets bizarres étaient sur leur tête. Il portaient des gants aux mains.

Ils l'opéreraient maintenant. Natacha fit un pas en arrière. Elle s'arrêta net pendant un instant.
Elle avait un peu peur. Voyant qu'elle n'avait pas le choix, elle entra dans la pièce. Elle était sombre au fond et sur les côtés, mais très éclairée au centre. Où se trouvait d'ailleurs un siège très bizarre. On aurait dit qu'il était difforme. Peut-être, ou bien c'était fait exprès.
Ils la regardèrent puis lui dirent de s'asseoir sur le banc à côté.

Elle dut enlever la moitié de ses vêtements. Tout le haut en fait.
Elle était nue comme un ver. Sauf son sous-vêtement du bas, et un soutient gorge asymétrique assez transparent.

Ils l'observèrent pendant un moment puis elle s'allongea sur le siège bizarre. En fait, il était penché pour qu'ils puissent plus facilement atteindre son épaule.
Elle voulut leur dire d'arrêter car elle n'aimait pas ça du tout. La lumière au-dessus d'elle l'éblouissait et lui brouillait la vue. Un médecin lui passa un fil gris autour du cou et fit quelque chose derrière, elle ne voyait rien de ce qu'il faisait mais elle savait ce qui allait se passer.
Tout à coup, on lui mit un masque pour l'endormir sur le nez et la bouche. Pendant quelques secondes, elle essaya de se débattre, elle parlait incompréhensiblement et puis petit à petit, elle voyait de moins en moins bien et n'entendait plus. Plus rien.

Elle refit surface sans aucune douleur, mais toujours dans la même salle, sur un autre lit. La couverture était sur elle, et sa blessure à l'épaule était recouverte d'un énorme pansement.

Elle commença par regarder autour d'elle. Personne.
Ils devaient attendre dehors. Elle n'était pas accrochée par une sangle, mais avait une perfusion, elle était accrochée par un patch blanc collé à son bras. Elle voulut l'arracher, mais la fatigue l'en empêcha, elle avait l'impression d'avoir couru pendant 15 kilomètres sans s'arrêter. Mais son épaule, elle, était guérie.

La lumière du centre était éteinte, on ne voyait que la lueur que la porte entrouverte  laissait entrer.
Natacha scrutait les environs. Elle voulait sortir mais ses muscles ne lui permettaient pas. Elle se rendormit et à son réveil, huit médecins étaient devant elle, la lumière allumée et plein d'outils dans leur mains.

Elle les regarda un instant. Elle se demandait quelle heure il était.
Puis elle perçut une horloge accrochée au mur qu'elle n'avait pas vue avant. Il était 14 heures . Les médecins ne remarquèrent pas sa présence, ils ne voyaient pas qu'elle était réveillée. Tant pis pour eux!

Elle ne put s'empêcher de leur crier dessus.
- Eh oh! dit-elle en grommelant.
Ils se retournèrent tous dans sa direction. Et ils coururent droit sur elle. Natacha n'aimait pas ça. Il lui enlevèrent la perfusion, retirèrent sa couette et lui appliquèrent une pommade sur la peau. Il retirèrent ensuite l'énorme pansement qui était sur son épaule et ils passèrent une autre crème dessus.

Natacha les dévisageait. Elle ne se doutait pas que l'effet de la  pommade serait aussi rapide et efficace. La fatigue qui l'empêchait de bouger était partie comme elle était arrivée.
Elle sentait que ses jambes pouvaient de nouveau la porter et que ses bras pouvaient onduler dans tout les sens.
- Levez-vous, s'il vous plaît.
Natacha fut surprise par cet ordre bizarrement donné par le plus petit. Natacha exécuta la demande lentement. Elle avait froid car ils ne lui avaient enfilé aucun habit, et la culotte restait le seul élément qui la couvrait. Ainsi que les bandages qu'ils lui avaient mit au niveau de là poitrine. Ils observèrent de partout. Sans exception.

Natacha était très gênée, ils étaient bizarres à la regarder comme ça.
Ils lui touchaient la peau par endroit et l'auscultaient.

Pendant au moins une heure, Natacha se faisait regarder le corps. En fait c'était pour voir si elle n'avait pas d'autre blessure, mais elle s'en contre fichait, puisqu'elle détestait ça.
Aussi, si des infections n'étaient pas entrées dans son corps, ou des maladies.

Elle n'aimait pas trop ce genre de médecins. Elle ne savait même pas leurs noms et ne les connaissait pas, et Mme Primevère l'avait décidément abandonnée. Sympa.
Elle était bien décidée à se rhabiller, mais ils continuaient tant bien que mal à la regarder comme une poule qui aurait trouvé un couteau. Sans rien pouvoir y faire, elle les regardait. Elle s'ennuyait à mourir et pensait au combat qu'elle avait mené.

Peter devait subir quelque chose comme ça, lui aussi, mais pas tout à fait pareil, vu que sa blessure était aux poumons.

Il était 17 heures quand elle sortit du bloc opératoire. Elle retrouva son lit caché par les rideaux. Mais Peter était toujours en salle, lui. Quand elle se mit dans son lit, assise, elle vit des petits cadeaux sur la table à côté. Un pot de fleur, des chocolats, des bonbons et une lettre. Elle ouvrit la lettre. Elle s'adressait à elle, seulement à elle. Elle l'a lut.

" Natacha, tu as réussi. On a réussi grâce à toi. J'espère que ton opération s'est bien passée. On est désolé que tu aies dû la faire.
Bon, bisous à demain. Stéphanie, Laura, Esteban, Titouan, Amy, Tina et Jany."
Elle avait beaucoup de chance de les avoir comme amis. Ils étaient précieux à ses yeux, elle tenait à eux plus qu'à n'importe quoi, hormis Rose et sa famille.

Soudain, Peter entra dans la salle depuis le fond de la pièce, son rideau était fermé mais elle entendait ses pas. Déjà, cela voulait dire qu'il pouvait marcher, ce qui était une bonne nouvelle.
Quand elle le vit, elle se rendit compte à quel point lui aussi il comptait pour elle. Il comptait énormément. Elle l'aimait beaucoup.

Il arriva et elle ouvrit le rideau pour lui parler.