Chapitre IX. Respect.

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Le temps est si doux à Amoris. Nous ne sommes que fin janvier mais, pourtant, quelques bourgeons commencent à pointer le bout de leur nez au bout des branches des arbres. Le soleil se lève dans un ciel sans nuages. Je suis en avance ce matin. Je n'arrivais plus à dormir, stressée par l'exposé d'anglais que j'ai à rendre avec Castiel. J'en profite alors pour traverser le parc plutôt que le longer. C'est un peu plus long, mais je profite de pouvoir me dégourdir les jambes. Un léger vent fait ciller mes cheveux. Je peux entendre l'océan qui se trouve juste derrière le bois. Il y a une agréable odeur d'iode et de pin. J'ai l'impression que les embruns caressent mon visage. Je marche seule et me sens invincible.

Agata a fait le bon choix en décidant d'emménager dans cette ville. Malgré les doutes que j'ai pu avoir, aujourd'hui je suis bien. J'ai enfin réussi à prendre du recul sur les dernières semaines qui viennent de s'écouler. Je ne veux plus penser comme si j'étais le centre du monde, nous sommes tous des adolescents avec nos propres histoires. Je suis disposée à me laisser aller et à essayer de penser à mon bien-être. Je refuse de laisser chaque petit évènement se transformer en drame dans ma tête.

Je m'écoute penser en souriant. J'avance calmement vers le lycée. J'ai hâte de voir Castiel. Notre petit jeu est tellement exaltant. Je m'écoute penser ... Oh non, je suis amoureuse ! Je profite de l'air matinal. Je me sens plus confiante que jamais. Rien ne peut plus m'atteindre. Je donne raison à ma tante. Je souris bêtement. Je. Suis. Amoureuse.


- Bah alors Nana, t'as vu un fantôme ? - Alexy m'a sauté dessus pour m'enlacer.

- Non. Je viens de faire une introspection. - Je l'ai regardé, effrayée. - Je suis amoureuse, Alex.

- Mais c'est trop bien ça ! - Il me secouait par les épaules. Mon visage était figé. - Et je sais qui est l'heureux élu. Il est en train de fumer tout seul juste là. - Il a pris mon visage entre ses mains et l'a tourné vers Castiel.

- Merde.


Mon cœur bat la chamade et j'ai la nausée. J'ai pris mon ami par la main et ai pressé le pas en direction de celui qui me hante. Il avait été rejoint par Lysandre qui lui montrait des pages de son mystérieux carnet. Je me suis postée devant mon beau brun et ai attrapé son paquet de cigarettes pour m'en servir une en me penchant exagérément vers lui. Qu'est-ce qu'il me prend ? Je porte un décolleté en plus. Je le fixe intensément. Il est troublé par la vue que je lui offre. Je lui ai claqué une bise avant de me décaler vers son meilleur ami pour le saluer de la même façon, mais sans être aguicheuse, en cachant mon col de ma main. Je me suis redressée pour allumer ma blonde. Alexy s'est assis près de ses amis en me dévisageant. Lysandre a le nez dans ses notes. Castiel, lui, me regarde, assommé. Il s'est finalement détendu et s'est laissé aller en arrière, les bras sur le dossier. Il a écarté les jambes et m'a fait un clin d'œil en mordant sa lèvre.


- Joli décolleté, fillette. - Lysandre a levé le nez vers son ami.

- T'es vraiment un goujat ma parole. Il serait peut-être temps que tu te trouves une copine. Et encore, ce n'est pas en parlant comme ça aux filles que tu vas leur plaire. N'est-ce pas, Hanna ? - Il me pose une colle. Je n'ai pas su quoi répondre.

- Merci de ta réponse Hanna. Tu vois, elle aime ça ! - Il a tapé dans le dos de Lys. Oui, j'aime ça quand ça vient de toi.

- Elle est sensible et délicate, tu ne peux pas toujours t'adresser à elle comme un prédateur. - J'observe la joute verbale. Ça m'excite un peu.

Promets-moi de ne jamais me libérer de toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant