Chapitre VII. Tension.

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Le début de la semaine a mal commencé. Après un week-end d'abus avec ma nouvelle meilleure amie, j'ai passé mon lundi au lit. J'ai eu des nouvelles de Rosalya. Elle non plus n'est pas allée en cours. Je ne me mettrai plus jamais dans un état pareil. Alexy nous a harcelé de messages sur la conversation « Shopaholics ! » qu'il a créé pour nous trois. Il nous maudissait de le laisser tout seul et nous disait qu'on avait que ce qu'on méritait. Un retour de karma pour l'appel qu'on lui a passé alors qu'on était éméchées. Il n'a pas arrêté de se plaindre de cette journée et nous a menacé de balancer à Mme Silva que nous n'étions pas vraiment malades si on ne revenait pas demain.

J'ai dormi une bonne partie de la journée. Je suis barbouillée et j'ai l'impression que ma tête va exploser. J'ai essayé de lire, mais les mots qui défilent sous mes yeux me donnent envie de vomir. Je me reposais, en boule entre mes draps, quand Agata m'a passé un appel. C'est bizarre, elle pourrait monter. Quoique ce n'est pas encore l'heure de fermeture du shop. J'ai décroché.


- Tu peux descendre, pétasse ? - Elle me parlait doucement, sachant l'état dans lequel je me trouve.

- Je suis malade Agata. Je reste au lit. Tu me diras après. - J'articulais comme je le pouvais.

- Non Hanna. Tu n'es pas malade, tu décuves là. - Elle ne sait pas être douce très longtemps. - Le shop est fermé, personne ne rentrera. Donc tu lèves ton cul et tu viens. Maintenant !


J'ai grommelé et me suis exécutée. Dans le même petit pyjama que ce week-end, pieds nus et les cheveux remontés en un chignon emmêlé. Je me suis traînée jusqu'à la boutique. C'est un guet-apens ! J'ai fait demi-tour pour repartir, mais je me suis fait rattraper par ma tante qui me criait presque dessus.


- Tu croyais pouvoir filer ? Ce n'est pas comme ça que je t'ai élevée. - Elle m'a tapé l'arrière de la tête. J'ai grimacé en fermant les yeux sous la douleur. Elle sait très bien que j'ai mal au crâne, elle exagère.

- On a fait des folies ce week-end, fillette ? - Castiel était accoudé au comptoir, le regard moqueur. J'ai marché paresseusement vers lui.

- Qu'est-ce que tu fais là ? - Il a sorti des feuilles de son sac et me les a tendues. - Ça ne pouvait pas attendre demain ?

- Willem et Verger nous ont filé des trucs à faire pour demain. Je pensais que ça t'intéresserait.

- Merci. - J'ai attrapé les copies et me suis retournée. Mais mon camarade a posé sa main sur mon bras. Je lui ai refait face.

- Cool le pyjama. - Il me lorgne de bas en haut en souriant. J'ai levé mon majeur à hauteur de ses yeux. - L'alcool a effacé ton humour ?

- Dommage qu'il ne t'ait pas effacé de ma mémoire. T'es gentil, mais je retourne me coucher. A demain.

- Je préfère ça, fillette. - Il m'a de nouveau retenu. - Ce sont les cours de Lysandre, il aurait pu t'envoyer un mail. Je suis passé parce que je sais que tu galères en maths. Ta tante est d'accord pour que je monte t'aider avec tout ça. - Il a montré les notes que je tenais de son menton. - Je sais que dans ton état tu ne vas même pas daigner y jeter un œil. Alors je me propose de te motiver.

- Ça t'intéresse l'école maintenant ?

- Non. Je me suis proposé pour te motiver, pas pour faire le prof.

Je lui ai fait signe de me suivre. Nous nous sommes assis au milieu de mon lit. J'ai pris mes affaires de cours et ai rangé ceux que Castiel venait de me donner.

Promets-moi de ne jamais me libérer de toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant