Chapitre XIV. Luxure.

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Samedi 12 mars 2011. Je n'arrive pas à croire que presque trois mois se sont passés depuis mon arrivée à Amoris. Je n'aurais jamais pu prédire tous les évènements que j'ai traversés ces dernières semaines. Une nouvelle ville, un nouveau lycée, des nouveaux amis et même un copain. Je laisse échapper un rire en rinçant mes cheveux. Je n'aurais vraiment pas parié. J'ai l'impression d'être une nouvelle Hanna, changée, un peu plus grande. Tout va si vite à seize ans.

Je sèche rapidement mes longueurs blondes et saute dans les premiers vêtements confortables que je trouve. Une paire de leggings, un sweat et une paire de Nike. Je me blottis contre le pull en fermant les yeux. Cette odeur, je pourrais en faire ma drogue. Castiel l'a oublié lors de l'une de ses visites nocturnes clandestines. Quand il n'arrive ni à dormir, ni à composer, il marche jusqu'à chez moi et se glisse dans mes draps. Là, il arrive enfin à se reposer, ce qui n'a pas l'air si simple pour un insomniaque.

Je fourre tout ce dont j'ai besoin dans mes poches et entraîne Léna dans le parc pour notre sortie hebdomadaire avec Kentin et Cookie. Ce dernier a énormément grandi et les deux chiens commencent à avoir des jeux un peu plus énergiques. Mais ma Louloute a toujours l'ascendant et sait le remettre à sa place quand il le faut. Je suis toujours ravie de ces moments privilégiés avec mon ami, on se voit malheureusement très peu à l'école. Quand je lui ai annoncé être en couple, sans surprise, il ne l'a pas très bien pris. Mais il a remarqué que j'étais très épanouie et a bien vu que Castiel se comportait comme un ange avec moi. Il était choqué de ce revirement de comportement. Il ne veut pas assumer l'avoir toujours mal jugé alors que c'est une crème. Ou bien il est comme ça qu'avec moi ? Oui, il a certainement cette douceur qu'avec moi. Nous marchons jusqu'à notre spot habituel, le kiosque, face à l'océan.


- Tu viens à la soirée chez Armin et Alex la semaine prochaine ?

- Bien-sûr ! Comme si j'allais louper « la fête du printemps et des fleurs » de mon meilleur ami ?! - Nous éclatons de rire. Alexy trouve toujours des prétextes bizarres.

- J'imagine que tu vas venir avec ton Sid Vicious ? - Il roule des yeux. Je lui plante mon coude dans les côtes.

- Castiel sera là, oui. Il a été invité par Alex. Je te rappelle qu'ils sont amis !

- Je suis toujours choqué qu'il ait des amis. Et que tu sois sa petite amie ...

- Change de disque, Kentinou ! Tu ne le connais pas. Forcément, si vous jouez aux durs dès que vous êtes ensemble ... J'aimerais bien que tu arrêtes de le juger. Parce que toi aussi tu te donnes un genre de mec dur, le militaire viril et sans émotions. Alors que t'es un garçon gentil et sensible. Lui, c'est pareil, hein. - Il a eu un rire nerveux.

- C'est sûr que les premiers mots qui me viennent quand je pense à lui sont plutôt « connard », « melon » et « gros lourd ». Il a de la chance de frôler le mètre quatre-vingt-dix et de faire une tête de plus que moi.

- Je trouvais que les relations entre filles étaient pénibles. On se critique, on se tacle sur le physique, c'est de la mesquinerie de gamines. Mais vous les mecs, c'est juste de l'égo et du concours de gros bras, ou plutôt de celui qui a la plus grosse. C'est fini les cowboys et on n'est pas dans un de vos films d'action tout pété !

- Mouais, je ne suis pas convaincu. On se respecte déjà plus que vous vous respectez entre filles. Mais bon, tu ne me feras pas changer d'avis comme ça. Je ne sais pas ce que tu lui trouves ...

- Afin de t'éviter une crise de jalousie ridicule, je vais t'éclairer. Déjà, il est canon. Il est grand, et j'adore les mecs grands. - Kentin a soupiré, il est assez complexé par son mètre soixante-quinze. - J'aime sa personnalité. Il est caractériel, ok. Mais j'aime sa façon de toujours foncer tête baissée, d'être sûr de lui et d'aller au bout des choses. Et quand tu grattes un peu, il est adorable, gentil, sensible, à l'écoute, doux ... - Il a de nouveau soufflé. Ce qui m'a coupé dans mon énumération. - Et, je ne sais pas ... Mais depuis le début j'ai senti qu'il y avait un truc particulier entre nous, même si je ne voulais pas me l'avouer. C'est chimique, passionnel ... Nous deux c'est explosif, apocalyptique ... - Il m'a coupé la parole.

Promets-moi de ne jamais me libérer de toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant