Chapitre XI. Crime.

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Je n'ai pas vu Castiel depuis jeudi. Mais nous nous sommes appelés plusieurs fois. Nous avons décidé de prendre notre temps et de profiter de chaque instant, ensemble. Il est toujours un peu inquiet de la réaction que pourrait avoir Lysandre et il souhaite que l'on continue à rester discrets. Je suis du même avis. Rien que d'imaginer l'état d'Ambre lorsqu'elle apprendra pour nous me donne des frissons. Je redoute aussi le comportement de Kentin quand il sera au courant. Il croit toujours son adverse coupable de violences sur son ex petite amie. D'ailleurs, nos rapports se sont un peu refroidis depuis leur bagarre. De toute façon, ce n'est pas le moment de penser à tout ça. La rentrée n'est que dans deux semaines.

Aujourd'hui je commence ma formation BAFA. Je suis un peu angoissée de passer une semaine avec des inconnus. Je n'aurais pas non plus le temps de voir mes amis ou mon copain. J'essaie de me remonter le moral en pensant aux heures de jeux, entrecoupés de quelques cours quand même, qui m'attendent ces prochains jours. Et je suis contente de passer un diplôme qui me permettra de bientôt gagner mon propre argent.

Après une demie heure de bus, je suis arrivée dans une cour pavée où quelques jeunes, et certains moins jeunes, patientent. Nous nous regardons tous avec curiosité, n'osant pas aller les uns vers les autres. Trois formateurs, Elodie, Xavier et Sébastien, se sont présentés et nous ont accueillis dans une grande salle. Elle est divisée en deux parties. La première est agencée comme une salle de classe avec des tables en U et un grand tableau. La seconde est remplie de jeux, loisirs créatifs et autres déguisements, il y a aussi un buffet petit-déjeuner.

Je me suis servie un café et ai croqué dans une viennoiserie puis je suis ressortie fumer. Deux filles m'ont rejoint et nous avons commencé à discuter. Elles s'appellent Lucie et Suzanna, ont mon âge et sont scolarisées dans deux différents lycées publics. C'est toujours délicat de trouver des sujets de conversation avec des inconnus, alors nous parlions de l'école et de choses que nous aimons. Suzanna, une jolie métisse, adore la musique et chante dans un groupe de Gospel. Notre conversation s'est orientée sur nos goûts musicaux et Lucie, une brune malicieuse, a lancé un débat sur les meilleurs groupes de tous les temps. Visiblement, nous étions toutes les trois du même avis. L'ambiance s'est détendue et nous avons beaucoup ri.

Tout le monde a fini par arriver et nous sommes retournées à l'intérieur. Les formateurs s'apprêtaient à faire l'appel. Je me suis assise aux côtés de mes deux nouvelles copines. J'ai demandé à la jeune femme qui était installée sur la chaise voisine si elle attendait quelqu'un. Elle m'a regardée et un large sourire s'est affiché sur son visage.


- Non. - Je suis restée figée par la surprise. - Je t'en prie Hanna, ça me fait plaisir. De toute façon c'est la dernière place, il est trop tard pour t'enfuir. - Je ne l'avais pas vue arriver.


Debrah. Qu'est-ce qu'une malade comme elle fait ici ? Elle pense vraiment être capable de s'occuper d'enfants ? Ils ne doivent pas être très regardant quant aux personnes qui s'inscrivent. Ça fait un peu peur. En soi, elle n'a pas de casier judiciaire, juste un passage en unité psy. Mais bon, vu ce qu'elle est capable de faire, je ne lui laisserais pas mes gosses ... Je vais passer une bonne semaine, tiens. J'ai vraiment un don pour toujours me retrouver dans des situations qui ne me plaisent pas.

Une fois l'appel fait, on nous a fait faire un tour de table pour que chacun puisse se présenter. Tous parlaient de leurs motivations à passer ce diplôme, leurs engagements associatifs, leurs expériences passées. Je ne sais pas ce que je vais bien pouvoir raconter. Suzanna a terminé et m'a laissé la parole.


- Bonjour à tous. Je m'appelle Hanna, j'ai seize ans et suis en classe de première au lycée Sweet Amoris. J'ai eu envie de passer mon BAFA pour pouvoir travailler lors des vacances scolaires. J'aimerais devenir infirmière, donc avoir une expérience avec un public que je serai amenée à rencontrer dans ce métier est toujours un plus. J'ai eu la chance de passer une partie de mes étés en colonie et j'adorais ça. J'ai hâte de proposer aux enfants d'aussi belles vacances que celles que j'ai pu connaître. Je laisse ma voisine se présenter. - Debrah a passé sa main dans ses cheveux en exagérant le mouvement de ceux-ci.

Promets-moi de ne jamais me libérer de toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant