Chapitre I. Famille.

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            J'ai passé mon premier week-end à Amoris entre sorties au parc près de chez moi avec Léna, déballage de mes cartons et appels à Laëti. Elle a voulu connaître tous les détails de mon nouveau lycée. Au moment où j'ai voulu lui dire que ça avait l'air sympa, mais que je n'avais pas encore fait le tour, elle m'a coupée avec un ton désespéré.



- Mais tu le fais exprès Hanna ... ? Arrête de jouer les prudes. Je m'en fiche de ton lycée. Mais par contre la chair masculine m'intéresse un peu plus ! J'ai juste hâte que tu me fasses fantasmer avec la virilité balnéaire. Rencontrer des mâles par procuration, tu comprends ? Si tu savais comme j'en ai marre de voir toujours les mêmes têtes, j'ai fait le tour je crois. – Elle a terminé sa phrase avec son éternel rire espiègle.



Laëtitia Russo, amatrice de beaux garçons et beauf à ses heures perdues. Mais c'est ce que j'aime chez elle. Ce n'est pas comme si je ne m'intéressais pas aux garçons, bien au contraire. Et ça m'a bien valu quelques problèmes ces derniers temps. J'ai pris l'initiative de faire une pause et de prendre mon temps. Ce qui n'est pas du tout au goût de Laëti, qui continue de papillonner de fleur en fleur.

J'ai donc entrepris de lui décrire les trois garçons que j'ai croisés lors de mon inscription. L'intrigant dandy dans la lune aux yeux vairons, le « Mr Vielmont » ténébreux aux cheveux longs et le chaleureux Nathaniel tiré à quatre épingles. Elle m'a prié pour savoir lequel je préférais. Ne les connaissant pas, je ne peux pas donner un avis. Et j'ai bien insisté sur le bénéfice de ma pause en termes de prise de recul sur mes relations avec les garçons. Il faut déjà que je m'adapte à une nouvelle vie, je ne peux pas me permettre de souffrir encore.



- Bon, reprenons. Pause ne veut pas dire que ta copine ne peut pas tenir les paris. – Elle ricane comme la chipie qu'elle est. – Déjà, le Nathaniel, next. Il est délégué en chef, même s'il peut te permettre de bien te faire voir auprès de tout le lycée, il doit être à cheval sur les règles. T'auras pas moyen de t'amuser avec lui dans son bureau, si tu vois ce que je veux dire.

- Oui, oui, je vois très bien ce que tu veux dire. – Elle me fait rire, je l'aime beaucoup trop.

- Et puis, tu m'as dit qu'il était blond. Donc ça ne va pas aller. Deux blonds ensemble, ce n'est pas assorti, tu le sais bien ! Ma cote va plutôt sur les deux qui sont copains, ils ont l'air d'avoir du style en plus. Tu traînes avec eux, tu les cherches en battant de tes longs cils. Personne ne résiste à tes grands yeux. Le premier qui tombe est à toi. Et au cas où, tu te rabats sur l'autre. – Je crois qu'elle sait que ce qu'elle dit est absurde, je l'imagine pleurer au téléphone tellement elle rit. J'accompagne son fou rire.

- Tu m'épuises Laëti ! Les garçons ne sont pas de simples consommables, on en a déjà discuté. – Je ne peux plus m'arrêter de rire.

- Ouiiii Hanna, le grand amour, le coup de foudre, les papillons, tout ça. C'est bien un sujet sur lequel on n'est pas d'accord. D'ailleurs c'est ça qui t'a fait tant de mal la dernière fois, sans vouloir remuer le couteau dans la plaie.


Nous avons discuté de tout et de rien dans la bonne humeur pendant deux heures. Entre fous rires et moments dramatiques où je remettais toute ma nouvelle situation sur le tapis en exagérant mon désespoir d'être loin de tout ce que je connais. Ça m'a fait du bien de discuter avec Laëti, ça me permet de prendre les choses avec plus d'optimisme, elle déteint sur moi. Les amis ça sert aussi à voir la vie du bon côté.

Promets-moi de ne jamais me libérer de toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant