Promets-moi de ne jamais me libérer de toi.

Chapitre XII. Promesse.

Mes amis et mon copain ont été outrés quand je leur ai raconté mes mésaventures. Castiel est passé plusieurs fois au shop d'Agata pour lui expliquer toute la situation. Elle a fini par comprendre mais a refusé de lever ma punition et je n'ai pas pu le voir. C'est tellement frustrant de savoir qu'il était juste à côté et de ne pas pouvoir profiter de lui. Ce n'est pas que j'ai forcément besoin de beaucoup sortir d'habitude, mais être obligée de rester enfermée sans voir personne à part ma tante me déprime. Je n'ai rien envie de faire. Je passe mes journées au lit, en pyjama, à manger tout un tas de cochonneries et à trop fumer. J'ai beaucoup trop le temps de cogiter sur trop de choses et je déteste ça. Je ne peux pas m'empêcher de repasser ma vie dans ma tête. Ça me met extrêmement mal à l'aise. D'un autre côté, ça me permet de réfléchir. Et je crois que c'est ce qu'Agata attend de moi. Je n'ai pourtant aucun remord quant à mon comportement vis-à-vis du directeur et de Debrah. J'aurais tout de même préféré garder mon calme. Je ne peux pas revenir sur mes actes. Je dois juste accepter cette expérience comme une leçon et apprendre à gérer mes émotions.

Je me suis empressée de faire mon sac pour me rendre chez Rosalya dès le samedi matin. J'ai passé une tête chez Agata, elle n'est pas là. J'ai fouillé dans le petit panier posé sur sa table basse et ai caché un gros sachet d'herbe dans ma poche. Je l'ai finalement trouvée dans son salon de tatouage. Je l'ai rapidement saluée en précisant que je ne savais pas quand je rentrais. Je ne peux plus voir cet immeuble en peinture après avoir passé trois jours bloqués entre ses murs. J'ai grimpé dans le premier bus et suis arrivée devant une jolie maison dans un quartier résidentiel chic. Crystal et Peter m'ont accueillie chaleureusement. Ils sont entourés de valises et semblent pressés. Rosalya a dévalé les escaliers et m'a presque étouffée dans ses bras.

- Je suis trop contente de te voir ma belle ! Tu m'as trop manqué et il faut qu'on se dise plein de choses.

- Tes parents ne restent pas ? - Mes yeux se posaient sur les sacs dispersés au sol.

- Non, ils fêtent leurs vingt ans de mariage. Ils partent toute la semaine en Espagne, en amoureux. - Elle s'est mise à sautiller. - On va être tranquiiiiille !

Mr et Mme de Meilhan nous ont briefé avant leur départ. Pas de bazar, pas de casse, pas d'alcool, pas de garçons, pas de fête, pas de dépenses excessives ... La maman est très à cheval et nous énumère toute une liste de points à respecter. Son mari lui dit de lâcher du lest et de nous laisser nous amuser un peu, comme elle le faisait à notre âge. Ils nous ont quittées en nous soufflant des bises.

- Comme si j'allais écouter ma mère ! J'ai déjà tout prévu de toute façon. Alexy ne devrait plus tarder à arriver avec notre déjeuner.

Nous sommes montées dans sa chambre et j'ai posé mes affaires. Je lui ai aussi tendu tout un tas de snacks et de boissons. Nous nous sommes affalées dans son lit.

- Bon, on parle de tout ce qu'il s'est passé dernièrement ?

- Attends, tu m'as dit qu'Alex arrivait. Je ne vais pas le priver du plaisir d'entendre toutes mes histoires !

Nous avons discuté de banalités pendant environ une demie heure. La sonnette de l'entrée a retenti et Rosalya a ouvert à notre ami qui était chargé de plusieurs sacs. Il a déballé des boîtes de traiteur thaï sur le mange-debout. Nous avons, tous les trois, sauté sur les délicieux mets. Je voyais leurs yeux curieux me dévisager. J'ai finalement rompu le silence dans lequel on n'entendait que des bruits de mastication.