Promets-moi de ne jamais me libérer de toi.

Chapitre XXIII. Révélations.

            J'essaie de consoler Alexy. Il est dans tous ses états et tourne en rond dans le salon. Castiel tente de sortir les vers du nez de notre ami. Sans succès. Le jeune homme se plaint, tourmenté de ne pas avoir été suffisamment présent pour son frère. Rosalya, Leigh et Lysandre sont arrivés, essoufflés. Ma meilleure amie a forcé Alex à s'asseoir et à tout nous expliquer. Nous le regardons, attentifs.

- Je n'ai rien compris. J'étais tranquillement dans ma chambre en train d'écouter de la musique quand j'ai entendu un fracas chez Armin. J'ai sorti ma tête dans le couloir et j'ai vu des types en uniforme plaquer mon frère contre le mur. Les parents étaient sur le cul. Moi aussi. – Il se frotte nerveusement le visage. – On a tous été dans la cuisine et un gars en civil, je pense que c'était le chef, nous a expliqué qu'ils avaient repéré des intrusions dans des dossiers confidentiels appartenant à l'Etat depuis chez nous. Ils sont remontés jusqu'à Armin. – Le garçon a soupiré. – Je lui avais pourtant dit de se calmer avec ses magouilles.

- L'Etat ? – Lys fronce ses sourcils. – Tu as une idée de ce qu'il pouvait bien rechercher ? C'est une accusation grave. Même mineur il peut encourir à une peine ...

- Je ne sais pas. Je ne sais pas. Je ne sais pas ! – Mon meilleur ami s'est stoppé d'un coup. – Oh putain ! Mais quel crétin. Je pensais pourtant qu'il s'en fichait ... - Rosa s'est agenouillée devant lui.

- De quoi tu parles, mon chou ?

- Imbécile. C'est impossible que je partage mon ADN avec cet imbécile ! – Le garçon s'est mis à sangloter. J'ai posé ma tête sur son épaule et entouré sa taille de mon bras. La fausse blonde essuie ses larmes. – Nos parents biologiques. C'est ça qu'il doit chercher.

Je repense à la conversation que j'ai eue avec Armin la semaine dernière. Il doit chercher des réponses à ses tourments. J'ai calé mon dos contre le dossier et deviens spectatrice de mes amis débattant de l'arrestation et de la cause présumée de celle-ci. De ce que je saisis, dans un an, à leur majorité, les jumeaux auraient eu tout le loisir de demander leur dossier d'Etat Civil pour découvrir la raison de leur placement. Pourquoi risquer autant aujourd'hui ?

J'ai piqué du nez malgré l'effervescence autour de moi. Castiel m'a réveillée peu après minuit. Les parents des jumeaux sont rentrés avec leur fils. Nous allons les laisser en famille. Alexy est profondément vexé d'avoir été mis à l'écart des recherches de son frère. Il souhaite que l'on se retrouve au centre commercial demain avec Rosa. Une bonne séance de shopping lui fera du bien.

Je me prépare à sortir. Il fait si chaud aujourd'hui. Je ne me souviens pas avoir déjà autant transpiré. Ce doit encore être un coup des hormones ! Je les remercie de l'effet qu'elles ont sur ma peau. Je n'ai pas besoin d'appliquer de poudre ou autre. C'est comme si j'étais déjà maquillée. J'ai bonne mine et mes pores sont comme floutés. Un peu de mascara et de baume à lèvres suffiront. Mes cheveux et mes ongles sont aussi magnifiques et si longs. Ayant définitivement dit adieu à mes shorts, j'ai enfilé une longue robe. Mes rondeurs naissantes seront bien camouflées sous cette coupe empire. Pourquoi cache-t-on aux femmes que leurs pieds deviennent informes lorsqu'elles sont enceintes ? J'ai fini par trouver une paire de sandales compensées et ai filé jusqu'au bus.

Mes meilleurs amis me remontent les bretelles à cause de mon retard. Je n'y peux rien si je commence à avoir du mal à m'habiller. Ils se mettent à rire en m'annonçant que je suis au bon endroit pour commencer à renouveler ma garde-robe. Je souris poliment mais je ne peux pas me permettre de dépenser mon argent dans des fringues alors que les robes que j'ai me feront sans doute tout l'été. J'ai changé. Ça me frustre un peu mais je dois prioriser. Je me contente de suivre les deux tornades dans leur folie de consommation. J'ai fini par m'éloigner dans le rayon bébé.