Chapitre VIII. Danger.

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                 Comme prévu, Castiel n'est pas revenu en cours de toute la fin de semaine. Je lui ai envoyé des dizaines de messages auxquels il n'a pas pris la peine de répondre. Je lui ai passé autant d'appels. Il ne laissait même pas sonner, il raccrochait. Cette situation me plongeait dans une profonde tristesse. Je restais enfermée dans mon studio et me rendais en cours comme un fantôme. Je ne parlais même pas à Agata. On passait notre temps à nous disputer lorsque l'on se croisait. J'étais pendue au téléphone avec Laëti ou Rosalya. Alexy m'appelait aussi. J'en ai profité pour lui raconter en détail mes aventures avec Castiel. Il a enfin compris pourquoi la situation avait dégénéré aussi vite. Ambre, quant à elle, a reçu des heures de colle. Mais ça ne l'empêche pas de me lancer des remarques sans subtilité. Je l'ignore et me concentre sur mes amis. D'ailleurs, j'essaie au maximum d'être attentive à Lysandre. Je suis parfois un peu gênée par notre proximité, il est toujours si tendrement tactile, mais c'est si facile pour nous de parler ensemble. Il est préoccupé pour son meilleur ami alors je ne peux pas le laisser tomber. Et je n'ai aucune envie de mettre de la distance entre nous.

J'ai passé mon samedi matin dans le parc avec Kentin et nos chiens. C'est notre unique moment seuls de toute la semaine. On ne fait que se croiser au réfectoire ou en pause. Nous marchons jusqu'au kiosque où l'on s'assoit face à l'océan pour discuter.


- J'ai entendu ce qu'il s'est passé entre toi, Castiel et Ambre. Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ?

- Je n'avais pas spécialement envie de remettre tout ça sur le tapis. Je ne suis pas fière de la tournure qu'ont pris les choses. – Il a acquiescé, pensif. Puis son regard s'est perdu dans l'horizon.

- De ce que j'ai compris, Castiel a bien mérité sa sanction. Je lui en suis reconnaissant de t'avoir défendue, j'aurais réagi de la même manière. – Je l'ai regardé, surprise. - Mais cette façon qu'il a d'être avec toi, j'ai envie de lui en mettre une. Tu devrais éviter de trop traîner avec lui.

- C'est mon ami. Je l'apprécie beaucoup donc c'est normal que l'on passe du temps ensemble.

- Tu ne comprends pas, Hanna. – Il a serré des dents. – Tu crois que je n'ai pas remarqué les yeux qu'il pose sur toi ? C'est un sale type !

- Tu dis ça parce que vous ne vous aimez pas. – Il a grogné et m'a lancé des yeux sévères.

- Tu es bien naïve. Ce mec te veut dans son lit, c'est flagrant ! Je ne peux pas m'empêcher de le surveiller quand on est tous ensemble. Il te fixe comme s'il te déshabillait. – Il a pris mon visage entre ses mains et a posé son front contre le mien. Ses yeux émeraude dans mes iris. – Je ne supporterai pas que ce connard te touche.


J'ai été prise d'une douce chaleur. Il prend un rôle de grand frère avec moi. Mais il n'a pas de quoi s'en faire, parce que c'est moi qui porte ce genre d'intentions sur Castiel. Il ne s'en est juste pas aperçu. De toute façon, il n'a plus de quoi s'inquiéter. Après cette semaine, je ne pense pas qu'il me désire encore. S'il m'a vraiment désiré un jour. Il est renvoyé de ma faute. Il ne répond même pas à mes appels. Kentin est resté contre moi quelques instants. Mais avant que je ne m'en rende compte, il avait glissé ses doigts dans mes cheveux et posé ses lèvres sur les miennes. Je l'ai repoussé et me suis levée. Et dire qu'il n'y a pas si longtemps je n'aurais sûrement pas hésité à lui rendre ce baiser. Mais c'est sans regrets.


- D-désolé. J-je ne sais pas ce qu'il m'a pris. – Il a laissé tomber sa tête dans ses mains.

Promets-moi de ne jamais me libérer de toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant