Chapitre 6 - Une découverte macabre

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Effectivement, je ne m'étais pas trompé. En mettant un pied hors du lit, je sentis ma cuisse se crisper. Mon manque de souplesse était flagrant. Satané cours de gym.

Je ne commençais qu'à dix heures aujourd'hui, mais je m'étais réveillé tôt. J'avais besoin de faire le point sur les récents événements. Mon père était déjà parti, me laissant vaquer librement à mes occupations. Je descendis chercher un verre de jus d'orange et j'ouvris mon ordinateur. Il fallait que je retrouve l'article sur James Wolf. Je ne l'avais même pas lu hier, le titre parlait de lui-même. Je jetais un coup d'œil à l'horloge ; sept heures quinze. Il me restait donc deux heures avant de partir. Parfait.

James Wolf, le cannibale qui sévissait au début des années 1900
Chers lecteurs, vous connaissez déjà cette histoire atroce si comme moi, vous vous intéressez de près aux faits divers les plus anciens. Pour les nouveaux à la recherche de frissons, vous êtes au bon endroit. Laissez-moi vous parler de James Wolf, un homme d'apparence aussi normale de vous et moi, mais qui était en réalité un monstre. Je vais vous conter le récit de son histoire, qu'il avait pris soin de noter dans un carnet retrouvé dans une vieille maison abandonnée.

Je me dis intérieurement que je faisais bien de lire ça ce matin, et non ce soir. Jim m'aurait traité de mauviette mais j'en aurais fait des cauchemars. Je repris.

James Wolf était mineur dans une des mines les plus profondes du pays, en plein cœur de la forêt de Fernwood. Une Gueule Noire comme on les appelait, à cause de la suie du charbon. Marié depuis dix ans et père de deux enfants, il n'avait jamais été impliqué dans des méfaits et menait une vie des plus tranquilles. Il partait tôt le matin, et rentrait tard le soir.

Un jour d'été caniculaire pour l'époque, la mine avait dû être fermée pour risque d'effondrement, causé par la chaleur. Les mineurs étaient donc rentrés auprès de leur famille, profitant de cet instant de répis. Tous, à l'exception de James. Il errait dans la forêt où se trouvait la mine, dont les arbres commençaient à être rasés. Il avait un piège à loup dans un gros sac qu'il portait à la main. Il voulait ramener du gibier à sa femme, ce qui permettrait de nourrir sa famille pour une bonne semaine.
Il l'installa près d'un chêne, se posta un peu plus loin et attendit. Il devait s'être endormi car un cri, qui ne ressemblait en rien à celui d'une bête, le tira de son sommeil. Lorsqu'il s'approcha, ce n'est pas une biche ou un chevreuil qu'il vit mais un enfant, qui ne devait pas avoir plus de douze ans. Son pied droit avait été broyé par les mâchoires rouillées du piège. Il perdait du sang, beaucoup de sang, et implorait James de le sauver. Je ne sais pas ce qu'il se passa dans sa tête à ce moment-là mais au lieu d'essayer d'ouvrir les dents d'acier qui retenaient ce qui devait être un mollet, il passa un doigt sur la jambe du garçon et le porta à sa bouche. Un sourire vint illuminer son visage. D'un coup, il frappa violemment la tête du pauvre petit et l'emmena jusqu'à la mine.
Il alla chercher une scie, qui servait à l'origine à couper des planches pour soutenir les rails des wagons de charbon, et commença à découper le corps maintenant sans vie qui se trouvait devant lui.

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