Chapitre 7 - La disparition

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Je ne pouvais pas croire ce que je venais de lire. Mon cœur battait toujours à vive allure, mes mains tremblaient, et mon front suait. D'un coup, je me sentais vulnérable. Comme si à tout moment, une force pouvait s'abattre sur moi et me réduire à néant, sans que je ne puisse rien faire. Il fallait que je me calme, que je respire.

L'écran de mon ordinateur était toujours allumé, et j'avais toujours les yeux rivés sur les photos. Putain, James Wolf pourrait bien être le père de James Junior. Ils avaient ce truc en commun dans le regard, ce truc qui te dit "ne fait pas le con gamin, je t'ai à l'œil".

Huit heures trente. J'avais passé une heure à lire le moindre mot, chercher le moindre indice. Et je peux vous dire que je n'en avais pas trouvé qu'un, tout concordait, tout était clair. C'était terrifiant.

"Si vous avez une information, aussi infime soit-elle pour vous, contactez-moi je vous en prie."

Oui, j'en ai une. James Junior est professeur d'anglais dans mon lycée, et aujourd'hui, il nous fait cours dans la forêt. Il sent l'animal et a des mains énormes. Voilà mon infime information. Contacter la personne ayant écrit cet article aurait pu être une évidence pour vous, mais pas pour moi. Et si c'était un piège ? Si quelqu'un avait écrit cet article dans le but de retrouver des personnes qui, comme moi, avaient croisé sa route et s'étaient posées les mêmes questions à son sujet ? Pour les faire disparaître. Ou pire. Alors je décida d'attendre. Et si cela devenait trop insoutenable, alors peut-être, peut-être que j'enverrai un message à ce fameux correspondant anonyme.

Je pris une douche brûlante. Je me sentais sale, et j'espérais que cela m'aiderait à me sentir mieux. Échec. Je ne me sentais pas mieux, mais pas plus mal. Voir le positif, j'ai dit. Mon reflet dans le miroir me fit presque peur. J'avais de sacrés cernes sous les yeux et le teint livide. Une serviette accrochée à ma taille, je partis en direction de ma chambre et mis les premières fringues qui me passaient sous la main.

Il fallait que je pense à autre chose. Mon téléphone en main, j'écrivis un message à Jim.

À : Jim
Yo mec, on se verra pas ce matin Wolf nous fait cours dehors. T'es dispo ce midi ?
De : Jim
Salut mon pote, ouais bien sûr. Hot dog ?
À : Jim
Tu lis dans mes pensées !

Un bus scolaire attendait devant le lycée. Sûrement pour nous. La forêt de Fernwood n'était pas très loin mais j'étais plutôt content de savoir que nous n'aurions pas à marcher une bonne trentaine de minutes, si ce n'est plus. Nous les lycéens, on se dissipe vite, surtout en sortie. Soudain, j'espérais que c'est bien là-bas que nous allions. Personne d'autre que moi n'était au courant alors mieux valait ne pas faire de gaffe.

Les élèves de la classe se rassemblaient près du bus, attendant Wolf. Il était dix heures moins le quart quand il fit son apparition, vêtu du même costume noir qu'il portait la première fois que je l'avais vu. Était-ce son habit de meurte ? Quand il tuait des enfants, est-ce qu'il le changeait ou bien lavait-il son trois pièces ? Tu dérailles complet Josh. J'étais seul, et Lewis n'était pas encore arrivé. Merde, s'il ne venait pas aujourd'hui, je me demandais bien à côté de qui j'allais m'asseoir dans le bus. Et avec qui je pourrais discuter. Mes pensées furent interrompues par une voix rauque qui s'élevait derrière moi.

"Bonjour à tous. Aujourd'hui est le premier jour de notre cours particulier. Nous allons nous rendre dans la forêt de Fernwood, où je vous enseignerai la défense et la survie. Suite aux disparitions des derniers mois, j'ai été engagé par votre école afin de vous inculquer mon savoir. Vous l'aurez deviné, je ne suis pas juste un professeur d'anglais. J'ai exercé pendant de nombreuses années au gouvernement, et mettre mes connaissances à profit est un honneur pour moi."

Le SentierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant