Hunted. [Réécriture en suspend]

Chapitre 2 [C]

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Une forêt. Des cris. Des tonneaux dans une voiture. Du sang, beaucoup de sang.

Je me redressai précipitamment, le cœur battant, couverte de sueur et haletante. Toutes les nuits je revivais ces flashs angoissants de mon passé. Etait-il aussi affreux que toutes ces visions d'horreur qui me hantaient?

Je me levai et partis prendre une douche pour me changer les idées. L'eau chaude qui coulait sur ma peau pâle semblait me laver de toutes les mauvaises pensées qui m'habitaient et mes cheveux bruns me collaient à la peau.

Après un quart d'heure à m'être vidée la tête, je sortis de la douche, m'habillai simplement et me maquillai légèrement. Ayant la chance d'avoir une peau lisse et d'une couleur unie, je ne mis rien dessus. Non, ce que je mettais en valeurs étant ma plus grande fierté étaient mes yeux vairons. Etrangement, au lieu d'être vert et bleu, ils étaient marron et bleu, mais je les adorais quand même pour leur singularité.

Une fois ma toilette finie, je sortis de la salle de bain, fis mon sac, attrapai un paquet de biscuits et sortis de ma maison.

Je n'aimais pas rester chez moi trop longtemps, la solitude m'inquiétait. Quand j'étais entourée de gens, je me sentais un peu mieux. Je n'achetais pas d'animaux de compagnie pour les simples et bonnes raisons que les chats me détestaient et à chaque fois que j'adoptais un chien, il ne tenait pas un mois... Je m'en occupais pourtant, mais quand je revenais de l'école, je le trouvais mort. Alors après avoir tenté l'expérience avec cinq chiens et qu'ils finissaient tous enterrés dans le jardin, j'avais abandonné car j'en avais marre de pleurer pour eux.

Enfin bref, je me rendis à la gare près de mon lycée, attendant l'heure où ils ouvriront ses grilles. Il y avait de nombreux élèves, mais tous passaient devant moi en m'ignorant complètement. Ça me fis mal au cœur d'être considérée ainsi, comme une erreur de la nature ou quelque chose de méprisable, un vulgaire déchet.

Après l'accident, tout le monde s'était moqué de moi, et au lieu de me soutenir dans ce moment difficile, on m'avait enfoncée encore plus en me disant que j'aurais dû mourir avec mes parents et que je devrais avoir honte d'être encore en vie alors qu'eux non.

J'avais pris du temps pour réussir à passer au-dessus de ces insultes, et je ne les écoutais plus désormais. Je sais ce que je dois penser, et c'est tout.

Je levai les yeux vers la pendule de la gare, j'étais en retard. Sans me presser, je pris mon sac et partis vers mon établissement scolaire.

***

-Vous avez dépassé les bornes Mademoiselle Stridenman, votre attitude désinvolte est inacceptable! Nous nous surpassons pour vous intégrer au mieux parmi nous et voilà comment vous nous remerciez ? Vociféra mon proviseur en frappant du poing sur son bureau en bois verni.

Après une matinée de cours, les professeurs n'en pouvaient déjà plus, j'avais donc été convoquée chez Mr Shoper.

Je détaillai ce grand homme blond hors de lui, et constatai avec amusement que la veine de son front pulsait anormalement fort, signe chez lui d'un état d'énervement assez conséquent. Comment je prenais plaisir à le voir s'égosiller et à le faire tourner en bourrique, je lâchai :

-Laissez-moi.

Le proviseur me considéra gravement, éberlué, mais se ressaisit rapidement.

-Vous voyez?! C'est de cela dont je parle, vous n'avez de respect pour personne! Quelle éducation avez-vous eu petite insolente?!

Soudain, il s'arrêta de parler pour mettre les mains devant sa bouche, se rendant compte avec effroi de ce qu'il venait de dire. J'étais profondément choquée, comment osait-il dire une chose pareille.

Je me levai brutalement de ma chaise, les larmes me brûlant les yeux, tandis qu'il se confondit en excuse, mais je n'entendais plus rien. Je claquai la porte et sortis en courant.

Il allait me le payer.