Je suis dans ma chambre. Je recherche le sommeil. Après une telle journée, il me faut du repos. Je me dois pitié et complaisance. C'est pas ce que j'espérais vivre à l'université. Et je sais bien que je ne suis pas le seul. Beaucoup d'étudiants subissent la même chose et font les mêmes erreurs. J'ai choisi d'écrire. Donc actuellement, c'est mon seul moyen d'épanouissement.
Je prends mon second téléphone pour poster quelques lignes. Car j'en ai 2 couleurs. Je ne veux pas paraître inaperçu. Alors je commence à publier :
Mon premier post :
J’ai couché des phrases sur le bord de mon lit. En attendant de trouver mieux, au beau milieu de la nuit. J’ai rêvé d’inspirations aussi fruitées que les gorgées du vin doux de saison que mon sang avait dilué. Dans les veines de mon néant qui braconne mes idées, naissantes, timides, froussardes, absentes. Celles qui se sont vidées en trombes, comme tombent les torrents de pluie sur le sol desséché que reflètent mes pupilles.
Mon second post :
Je calcine mes heures sombres dans un bidon d’essence, le smog s’impose, tousse, titube puis danse quand les flammes dessinent des ombres sur les catelles en faïence, je m’endors ventre à terre et pour sauver les apparences. Dans mes songes sous somnifère, je pêche des mots dans un typhon; J’écris des poèmes à la chaîne comme si c’était ma profession; Je crache du ver par tous les pores, je transpire en Alexandrins.
Mais quand je reprends mes esprits, tout s’évapore et puis plus rien.Mon troisième post :
J’ai la phobie de la page blanche, et des lignes dans mes cahiers. Alors pour noyer le poisson, je dessine des ronds dans des carrés.
Et dans les marges je tire des traits qui se finissent en pointillés, qui se prolongent sur la table, contre les murs, sur le plancher. Je gribouille des fresques à grande échelle avec une langue imaginaire. J’y cherche un mirage, une vision en les regardant à l’envers.
J’ai fumé les verbes du Bescherelle, et les noms propres du dictionnaire. J’ai arraché toutes mes plumes pour aller les vendre aux enchères. J’ai dévoré MC Solaar, Barbara et Aznavour, en dansant nue sur du Mozart, j’ai vomi leur chansons d’amour. Sous l’oeil narquois du correcteur qui comptait mes fautes de grammaire, J’ai déposé mon stylo bille pour empoigner un revolver et j’ai tiré des balles à blanc dans mon crâne qui grouille de vide.Mon quatrième post :
Les textes tout comme les sentiments mènent parfois à l’homicide, Intolérant, inexpliqué, inexplicable, involontaire. C’est en assommant les syntaxes que l’on tue un vocabulaire. Par hasard, dans un miroir, j’ai trébuché sur mon sourire avec son allure de taulard il m’a fait piger qu’y avait pire que de se languir à crever d’un truc qui allait revenir.
Si la parole est un royaume, le silence lui est un empire.
Alors j’ai fermé mon bec, sur le bord de mon nid en regardant le matin naître au beau milieu de la nuit. J’ai rêvé d’inspirations aussi légères que les moineaux qui se laissent porter par le vent, sans se faire coiffer au poteau. J’ai attendu que les jours passent et passent les semaines, le moral est revenu à la vitesse de la gangrène. J’ai déterré Baudelaire et j’ai recollé les morceaux de son spleen en paillettes et de mon coeur en lambeaux.
De mes traits sont nées des lettres et de mes lettres de nouveaux mots. Quand je n’ai plus de papier, j’encoche des arbres, recto verso.
J’ai enterré mon encrier comme une graine dans un potager et je sens pousser ma folie en voyant fleurir mes idées.Une heure d'écriture. Maintenant, je me sens mieux, je me sens bien, je peux dormir. Le sommeil évacue pour un laps de temps nos soucis. On voyage dans l'autre monde.
8h précise, je recommence mes investigations. Je me rendais au restaurant, et j'ai rencontré la fille. Pas celle qui tenait mon tel, mais celle que j'avais croisé au robinet. Tout devient flou pour moi. Elle fixa d'un air bizarre. J'ai eu peur. Elle ne m'a pas salué. Quel est son problème ? Ah, j'ai faim en tout cas.
Au restaurant, je vais y passer une heure. A mon arrivée, le pain était épuisé. Le personnel de la restauration nous informe qu'une commande de pain a été effectuée en ville. Nous demandant ainsi de patienter. La ville était situé à 12 kilomètres de l'université.
C'est normal, vous trouvez ?J'avais porté ce jour un lacoste sur lequel j'y avais floqué mon nom (ISSAGA). Une fille me fait signe par derrière.
- Issaga, j'ai le téléphone, ne fais pas de bruit et suis moi tout doucement si tu veux le ravoir.
Je me lève aussitôt et je l'accompagne. Elle me demande de se rendre dans son village. C'était pas loin non plus du restaurant. C'était au village B. Un village qui ne loge que des filles. A première vue, on croirai qu'il y en a aussi des garçons mais non.
On est dans sa chambre. Elle me demande de prendre place. J'exécute sans hésité.Elle était habillé correctement. Mais voulant prendre une douche, elle se déshabille. Elle me demande de lui passer la serviette.Oh, non, elle m'instrumentalise. J’ai besoin de vos remèdes et ça peut pas attendre demain.
J’ai mal au coeur, je me vois plus les mains
Je me tords de douleur, je m’éteins c’est certain. Ça devient chaud et je me demande si elle détient réellement mon téléphone. Mais pour elle, c'est comme si je n'étais présent. Je lui passe la serviette. Elle entre dans la douche. Moi je l'attend.
VOUS LISEZ
JUSTICE
Adventure( JUSTICE) ♥️🙏🏻🙏🏻♥️♥️ Ma plume débite, déboîte, déroule, déballe, déambule, détonne, décale (souvent) et désarme (parfois). Armée d'une lucidité élastique, d'une cadence électrique et d'une formule magique poétique qui lui permet de défier l'ave...