Chapitre 10 : Le message

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Enfin je me suis reposé.  Mon organisme en avait grave besoin.  J'avais oublié à un moment que j'étais humain.  Mais finalement alhamdoulillah.  Je saisis mon téléphone pour vérifier l'heure.  Il est déjà 10 heures passée de 3 minutes.  Je ne peux plus me rendre au restaurant.  J'ai raté le petit déjeuner.  D'habitude c'est comme ça.  Tu te lèves juste après l'heure et oups, t'es en retard.  Je viens de rater un cours aussi.  Ce n'était pas mes habitudes.  Je commence à changer j'ai fait le constat.  Je dépose mon téléphone et je tire ma serviette qui n'était pas loin. Je me lève du lit et me dirige vers la douche.  Je pendicule d'abord.  Naturellement,  c'est comme ça surtout quand la journée a été dure.

Je ne crains pas les coups du sort quand je les entends arriver, en entrechats, en pas chassés, lorsqu’ils font partie du décor. Rien n’arrive jamais par hasard, ni les coups durs, ni les victoires. Tombe la veste des remords quand se rhabillent les coups d’un soir. L'eau était très fraîche. Pas vraiment facile hein. La plupart des étudiants ne se lavent pas. Ils ne comptent que sur leurs parfums de marque.  Si seulement,  vous pouviez les voir marcher dans le campus.

Bon, mon défis actuel c'est L'eau. Je dois prendre une douche. C'est obligatoire.  Je sens pas trop bon.

J'ai fini par le faire même avec tous les problèmes naturels du monde.
Je reprends mon téléphone et y trouve un message non lu. Je m'en souviens automatiquement.  Le message d'hier.  J'essaie de voir ce que c'était.  Le message disait :

"Je sais tout. J'ai tout entendue.  Je comprends maintenant pourquoi ta chemise était taché de sang. Je vais tout dire à la police.  Je ne peux plus cacher ça longtemps."

Je panique.  Mes camarades de chambre étaient en cours. Je ne savais quoi faire. Dois-je quitter l'université ? Dois-je me rendre ? Dois-je rentrer chez moi ? Où habite cette fille ?
Je m'en vais au village B. Je dois récupérer le téléphone.  Cette fois je dois le faire.  C'est une nécessité.  Sinon je suis foutu,  sinon je suis pourri.  Mon village n'était pas loin de celui du village B. 2 minutes de marche rapide.  Je suis arrivé.  Je frappe à la porte.  Une fille m'ouvre.  C'est la même,  c'est elle.

- J'ai besoin du téléphone stp !

- Je ne t'ai pas revu la fois dernière,  t'étais passé où ?

- Je t'expliquerai plus tard.

Elle ressort le téléphone et me le rend.  C'était trop facile non. Mais disons que j'avais déjà payé ma dette,  j'avais déjà rempli ma part du marché.  Elle a ce qu'elle voulait.  En redescendant,  je vérifie si bien l'enregistrement y était.  Et je me rend compte que non. Elle joue avec moi. Je retourne dans la chambre.  Elle s'y attendait.  J'ouvre brusquement la porte. 

- C'est quoi ces bêtises ?

- Où sont passés les règles de bienséance ?

- Où est l'enregistrement ?

- Je l'ai avec moi. Tu vas devoir faire une dernière chose.

- Quoi encore ? T'as pas pitié de moi. T'es quoi au juste.

- T'es tombé sur la mauvaise personne.  Je suis une prostituée.  Connais-tu le réseau de prostitution qui se trouve au campus ?

- Non je n'en ai aucune idée !

- Ce réseau fonctionne bien. Et nous y travaillons avec toute sorte d'individus.  Des vigiles, des étudiants,  des boutiquiers,  tout..et même des professeurs.

Et oui, au campus il y a bien vrai un réseau de prostitution. L'université,  l'univers des cités. Des valets de pique en plein cœur, des as de trèfle mauvais joueurs, épinglant les cartes perdantes sur les branches des saules pleureurs. Des âmes perdues et vendus au diable.
Il est des vies où le tourment se domestique par les sinus, la prostitution s'élargit où le gentil s’appelle “méchant”, aussi perfide qu’un cactus. C’est pas le fruit qui est menaçant mais les picots qui le tapissent.
À consommer du boniment, tu passes du zénith aux abysses. Les parents eux n'en savent rien. T’as pas la frousse de la police mais c’est le vice qui te tracasse. La prostitution est bien un vice. Cela ajouter à quand t’as la tristesse à tes trousses, tes angoisses deviennent tes complices. Elles tressent de fausses astuces cocasses qui te cadenassent dans la détresse, celle qui efface les traces en douce de tes cicatrices de surface.
Il est des lignes entre lesquelles il ne vaut mieux pas lire, des actions qu'il vaut mieux ne pas commettre. Ces derniers sans consonnes ni voyelles, aussi précieuses que le saphir, celles qui te font robot de bois dont les charnières se dévissent à la vitesse du grand malfrat, dans le viseur de la justice. Ma position actuelle. Quand les étoiles se font poussières, l’univers tire à courte paille entre les portes de l’enfer et un paradis en pagaille.
C’est un voyage en stratosphère mais y’a personne au gouvernail. Une euphorie mensongère, présage d’un train-train qui déraille. Les étudiants ne savent plus,  les parents n'en savent et l'université greffe de mauvaises habitudes à leurs enfants. 
Vous savez quoi ? L'université c'est du temps mort, temps perdu, temps tué à tue-tête,
On est têtus mais là, c’est le temps qui nous a eus. On peut bien tenter de tâter à tâtons le béton mais même si c’est tentant, on doit rester dedans. L'université nous emprisonne et nous empoisonne avec son pourri système LMD.
Lutte
Danse
Musique

A suivre...

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