Je suis à l'hôpital. C'est trop rapide. Rose ne doit pas mourir. Apparemment elle est très faible et bien fragile. Des histoires d'amour impossibles qui tournent à la dérive. J'ai honte de moi. Je patiente dans la salle d'attente. Rose est à l'intérieur. Ça fait un bout de temps. Je griffone. J'ai chaud, tantôt froid. J'ai peur on dirait, en vrai, j'ai peur de la perdre. Je veux qu'elle soit là. Je veux qu'elle revienne.
L'attente fut très longue. Une dame sort de la salle. Elle me retrouve à l'extérieur. J'étais sans espoir. Cela a pris du temps. Elle me demande quel lien j'entretiens avec Rose. Je réponds que je suis son frère. Elle me demande de lui rejoindre dans son bureau. J'avais trop peur.
Alhamdoulillah, Rose va bien. Elle est bien portante. C'était juste une crise dû au stress, plus la fatigue. Elle m'a bien foutue la trouille.
Mais, attention, suis-je amoureux pour de vrai ? Oh, non ! Pas ça !
Je ne peux pas sortir avec elle. Son père demeure plus ou moins une cible. Oui , je ne peux pas me permettre cette distraction. Le commissaire a été claire dans ses consignes. Pas de distraction dans ma mission. D'étudiant, je suis passé à l'agent des services secrets de l'état. Cruel non ?Je peux maintenant voir Rose. J'entre dans la Salle. Elle était allongée. Elle me regardait avec amour. Elle était comblé par ma présence. Cette lueur d'espoir que dégageait son regard ne pouvait me laisser indifférent.
Je suis humain après tout. Je me dois d'être empathique. L’amour est bien souvent imperceptible, c’est-à-dire qu’il ne se voit pas. Tu vas pouvoir le montrer à l’autre bien sûr mais c’est avant tout un sentiment intérieur. Une expression, un mot qu’il-elle dit, une attitude va te toucher et te faire vibrer. « J’adore son rire, son odeur, comment il/elle me regarde, sa manière de me parler… » Autant de petites choses qui te font l’aimer davantage chaque fois que vous passez du temps ensemble. Le sentiment amoureux n’est pas facile à décrire, il va bien au-delà des mots. Avant de se sentir totalement « in love », il faut d’abord se rencontrer. Les rencontres peuvent se provoquer, en sortant avec des amis par exemple. Mais l’attirance, elle, ne se provoque pas. Tu peux la ressentir dès le premier regard, les premiers mots échangés… tu sens au fond de toi que cette personne te « fait de l’effet ». Car au fond l’amour, ou du moins ses débuts, nous fait ressentir des choses inhabituelles.
Rose semble être une fille très jalouse. Être jaloux, c'est vraiment très compliqué. Pour l'autre, et davantage pour soi. La jalousie n'est pas l'épine dont l'amour est la rose. La jalousie est une ortie. Une ortie brûlante et genante, sans fleurs, qui repousse même lorsqu'on tente de l'arracher avec grande ardeur. La jalousie est cette fleur interdite qui pousse toujours dans le beau jardin de l'amour, elle devient le fruit qui pimente et saline notre amour, elle est enfin ce fil léger qui multiplie par seconde nos ressentis. La jalousie n'est pas une preuve d'amour, elle est l'amour. Son excès demeure autre chose !
Après un bon moment de discussion, je dois retourner dans ma chambre. J'ai un coup à monter et cela ne doit point attendre. C'est l'étape une du plan. Saliou va souffrir. Étape par étape jusqu'à ce qu'il avoue.
Saliou est de cette catégorie de personnes hypocrites, qui chaque jour marchent avec toi mais ne t'aiment pas. Ils sont difficiles à détecter, seul Dieu peut nous protéger d'eux, on ne peut se séparer d'eux. Ils sont toujours avec nous, et sans nous leur quotidien manque de sens et de quintessence. Ils sont juste des mauvais fan's, de la mauvaise partie de la pièce.
J'ai bien plus de respect pour les esprits contradictoires que pour les personnes gangrenées par une pensée unique. Primo, parce que l'esprit contradictoire fait preuve d'intelligence. Secondo, parce qu'à l'inverse du têtu frappé de certitude, il a au moins le mérite, dans ses vagues et sa divague, de ne pas être hypocrite. Il dit ce qu'il pense et demeure toujours sincère. Il est s'il le devient, un bon ami.
L'université est espace de délire, un cadre où le mensonge est une religion, un jardin où la méchanceté est une tradition et un lieu où le masque coûte moins cher car porté par tous.
Certains y souffrent mais ne disent rien et essayent de survivre. J'ai une grande affection pour les personnes qui hurlent en silence, dont le sourire, quasi parfait, cache une cicatrice brûlante. J'admire ces gens-là parce qu'ils ont, sans le savoir, l'intelligence de ne pas transmettre à l'autre la démence du chagrin, parce qu'ils ont l'élégance de le garder pour soi. Il est des âmes si pures, si nues, qu'elles n'ont nul besoin de tout nous dire. Seuls quelques mots futiles suffisent pour crier ce qui brûle en elles. Ces âmes-là, trop rares, sont faites d'une magie qui est telle, que lorsqu'elles s'en vont, leur absence nous pousse, esclaves de nos propres papillons grouillant au fond du ventre, à les chercher constamment en chacun.
18h passé de 45 minutes, le réal Madrid doit jouer un match de ligue des champions à 20h. Mon club préféré. Saliou aime voir le Réal perdre. Alors qu'aujourd'hui, il a espoir que nous allons perdre. Alors il viendra certainement suivre le match dans mon village. Je ne suis pas pressé. J'ai pour l'instant acheté le pain comme prévu.
Saliou est l'un des plus grands gourmands que je connais. Le commissaire m'a remis une petite puce. Je me dois de la mélanger avec un gâteau ou de l'insérer dans un pain. Saliou doit l'avaler. Cela nous permettra de contrôler ses déplacements.
Il m'appelle au téléphone à 19h. Je prends l'appel.- Fils, comment ça ?
- oui Zale, ça va alhamdoulillah.
- Bro, je ne te reconnais plus, y a quoi ?
- Désolé frère, j'étais pris par ces humeurs négatives. Pardon.
- Je m'excuse aussi pour tout. Vraiment j'ai honte de moi.
- Ne t'inquiètes pas Saliou. Je t'ai pardonné.
- C'est un peu louche mais je te fais confiance. Tu suis le match où aujourd'hui ?
- Dans mon village.
- D'accord je te rejoins.
- Attend que je finisse mon pain avant de venir.
- Issaga, t'as du pain avec toi, je me dépêches d'ailleurs.Quel salo ce gars. Il file droit dans le piège. Je l'attend de toute façon.
16 minutes plus tard il frappe à ma porte. Je le laisse entré.
- Mais boy, t'as pas touché au pain ?
- Saliou, tu sais bien que j'allais t'attendre.D'abord, il avait peur. Il croit que je prépare quelque chose, genre l'empoisonner. Donc il opte la prudence. Je l'ai compris. Je saisi par ma main le pain. Je commence à manger. Il m'observe un moment. Je ne dis rien. Il voit que je mange à fond. Il s'approche et demande sa part. Je lui remet une moitié. C'est a dire celle que je mangeais. Il demanda l'autre car pour lui je suis capable de tout. Il ignorait que c'était fait exprès. Je lui remets l'autre morceau. Il commence à bouffer. Il avait apparemment trop faim. C'est un animal ce gars. Il finit par tout manger, même la puce. Étape une du plan accompli. Où il ira, je saurai.
Reste l'étape 2. Saliou va souffrir.
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JUSTICE
Adventure( JUSTICE) ♥️🙏🏻🙏🏻♥️♥️ Ma plume débite, déboîte, déroule, déballe, déambule, détonne, décale (souvent) et désarme (parfois). Armée d'une lucidité élastique, d'une cadence électrique et d'une formule magique poétique qui lui permet de défier l'ave...