JUSTICE

Chapitre 12 :

Mentir est la chose la plus difficile à faire. Tu calcules tous les détails d'un centime près. Le père de Rose me fixe des yeux. Le vieux est inquiet pour sa fille. Il se rapproche de moi.

- Toi, on s'est déjà vu ..

- Vous devriez vous tromper.

- N'es-tu pas l'ami de Saliou ?

Hé mon Dieu, j'ai oublié ce détail. Il le connaissait. Il connaissait Saliou. Vous savez quoi, ça va cravacher. Chacun de nous a pu en faire l'expérience : arriver sur terre n'est pas une mince affaire. Se retrouver avec ce vieux n'en n'est pas une aussi. Brutalement expulsé après 9 mois de tranquillité, le bébé se voit immédiatement confronté à de multiples problèmes auxquels il n'est absolument pas préparé. Je ne m'étais pas préparé à ce coups. Et vous voulez que je l'affronte. Le vieux a déjà un point d'avance. Il sait que je mens.

- Oui je suis l'ami à Saliou.

- Pourquoi l'avoir nié alors ?

- Je ne l'ai jamais fait.

- Quoi ?

- Ce que j'ai nié n'est pas mon amitié avec Zale. Mais si on se serait une fois vue ?

Rose est de retour. Elle me regarde comme si c'était dans un films. Son père reçoit un appel. Un client très important. Il doit partir. Je vais rester avec Rose et profiter de la soirée. Saliou m'appelle. J'ai refusé de décrocher. Devant Rose, mon cœur qui battait déjà à mille à l'heure s'emballa. Plus rien n'existait. Plus rien ne comptait. Seulement cette voix, la voix de Rose.

Je fûs pris de frissons qui parcoururent l'intégralité de mon corps. Une érection incontrôlable amena mon sexe à durcir soudainement. Il était devenu dur comme la roche. Il raccrocha. Des milliers de questions submergèrent mon cerveau. Des millions d'émotions parcoururent mes cellules. J'étais totalement désemparé. Complètement déboussolé. Absolument envoûté.

Que fallait-il faire ? Lui fallait-il rappeler et dire ce qui lui passait par la tête ?

Je me lève en l'état spatial qui m'enivrait. Une puissance inconnue me poussa à sortir de son monde."

- Issaga, t'es là ?

- Euh oui désolé, j'ai eu une journée très surchargé. Ron père revient quand ?

- Ça dépend du client qu'il a.

Rose fait juste semblant. Mais elle a déjà remarqué l'envie chez moi. La (re)construction d'une femme au travers de ses rencontres et errances érotiques, ses questionnements et réflexions, ses émois et ses doutes sous couvert d'un ton caustique et cinglant, parfois drôle, une plongée dans la vie des quadra "céli-battantes".
Rose me pose ainsi la question que j'ai tant attendu.

- Issaga, mon père n'est pas là. Es-tu amoureux de moi ?

- Rose, pourquoi cette question surprise ?

- Réponds s'il te plaît ! Je n'en peux plus.

- Je te mentirai si je te disais le contraire.

- Ta réponse est vague.

- Mais c'est ma réponse.

- D'accord, comme tu voudras.

Qui juger ? Qui bannir ? Celle amoureuse qui s'est fait ridiculisée, ou celui amoureux qui a peur ? De toute façon, chacun est responsable de ses sentiments. Une demie heure passée, je dois rentrer au campus. Une demie-heure sans de discussion fructueuses, on s'est presque regarder toute la soirée. Elle devait me raccompagner. Dans la rue, elle m'arrête et commence à parler.

- Issaga, je ne sais pas ce que tu fais de ton cœur, mais le mien n'est pas un jouet. J'en ai toujours prit soin. Je ne suis jamais tombé amoureuse. Le pourquoi, tu le sais. Par peur d'être déçu, d'être trahi, d'être blessé, j'ai préféré mettre un pied sur mes sentiments. Tu as tout gâché. Je suis amoureuses de toi. J'ai été prise par le piège de ton charme. Soit tu assume, soit on se dit Adieu.

- Je ne veux pas te faire de mal ?

- Tu n'es pas comme les autres garçons !

- Tu n'en sais rien..

- Tu as toujours été honnête toi.

- Pas toujours Rose. Il y a des choses que tu ignore de moi.

- Comme quoi ?

- Je ne peux pas t'en parler !

- Ce qui prouve que tu n'as rien à cacher. Tu es presque parfait. Tu es l'homme idéal pour moi.

Rose n'avait aucune idée de qui je suis. Elle ne se base que sur l'apparence. Chose qui paraît parfois trompeuse.

- On en parlera demain au campus. Je dois rentrer.

Rose retourne chez elle. Elle pleurait. La fille est amoureuse. Elle ne peut pas comprendre. Je ne suis pas l'homme idéal. Je n'ai pas envie de la traîner dans mes conneries. L'ignorance, est la pire des choses qui puisse exister.
Le savoir, nous apporte la sérénité...Il y a un âge pour tout faire et tout ne doit pas être fait. Néanmoins, certaines attirances sont plus fortes que d'autres. Comme disait un certain Oscar Wilde « le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder... ».

Le père de Rose est de retour.

- Ma fille, où est ton invité ? Qu'est-ce t'as ?

- Rien papa !

- Qu'est-ce qu'il t'a fait ? Donne moi ton téléphone !

- Papa, arrête.

- Il s'appelle Issaga, n'est-ce pas ?

- Oui papa, tu vas faire quoi ?

- Je vais prendre son numéro.

- Non pa, il n'a rien fait de mal. C'est moi le problème.

- Tu peux m'expliquer ma fille.

Son père a relevé mon numéro. Il décide d'enquêter sur moi.

Je suis arrivé au CAMPUS. Juste au portail, Saliou m'attendait. Qu'ai-je fait pour avoir ce mec dans ma vie ?

- T'étais passé où ? Pourquoi tu ne prenais pas mes appels ?

- Primo, je ne suis pas ton fils, secundo tu n'as aucune prérogative sur moi. Alors arrête de me harceler.

- Dis-moi où T'étais ?

- Ce ne sont pas tes affaires ! Pousse de ma vue. Tu deviens chiant en fin de compte. On a pas terminé cette bousculade. La police était déjà sur les lieux.

- Monsieur Issaga Diop, vous êtes en état d'arrestation pour meurtre. Vous avez le droit de garder le silence sinon tout ce que vous direz sera retenu contre vous lors d'un procès dans un tribunal. Vous avez droit à un avocat, si vous ne pouvez pas vous en procurer un, un vous sera commis d'office.

Saliou m'a piégé.

A suivre....