(Il étouffe, laissez passer, vite vite, où est le médecin, il a besoin d'aide), tels étaient le vocabulaire qui polarisait le lit de Saliou. Cette brancard où il agonisait, il n'y avait pas espoir. Saliou risque de s'en aller à jamais.
Mais attention, que se passe-t-il ? Non seulement Saliou a reçu une balle, chose qui arrange d'un coup la Fatou Bintou qui veut elle-même se faire justice. Ce à quoi je pense, c'est que Saliou n'avait aucune autre porte de sortie.
J'étais sur le point de l'empoisonner. Je ne savais plus dans quoi j'étais.Saliou n'a pas survécu. Saliou est parti. Saliou a été assassiné par l'Etat du Sénégal.
Qui l'aurait imaginer un jour ? Retour en arrière !
Dans l'obscurité oppressante de l'université, j'ai franchi ces portes avec un sourire fragile aux lèvres, portant sur mes épaules le fardeau des attentes familiales et des espoirs collectifs. Choyé, disent-ils, car j'ai le toit, la nourriture et la rémunération( ma bourse). Mais qui se soucie vraiment de mon état intérieur? Mes pensées, mes luttes pour la vérité sont vilipendée, accusées de perturber l'ordre établi, de miner les fondations sacrées des institutions.
Affamé, parfois au bord de l'effondrement, je persistais dans ma quête du savoir, de la justice, car je savais que derrière moi, des âmes croyaient en ma réussite. Chaque repas indigne avalé, chaque mensonge murmuré sur mon bien-être dissimulait la vérité lancinante : la peur de troubler mes parents, de les inquiéter. Car le lien entre parent et enfant est sacré, un fil ténu nouant nos cœurs.
Est-ce un crime de réclamer ses droits lorsque son avenir est en jeu? Saliou ne voulait que ses camarades vivent dans de meilleures conditions.
Eux clament leur dû, mais où sont nos droits humains? Depuis quand l'égalité des droits se traduit-elle par une balle dans le corps d'un enfant, arraché à ses parents, emportant avec lui les espoirs et les rêves? Aujourd'hui, une seule balle a éteint une flamme, plongeant dans le deuil, l'amertume, la douleur, et la peur, tout un peuple qui pleure son fils sacrifié sur l'autel de l'injustice.
Hélas je n'ai rien appris dans l'histoire, si ce n'est que cette promotion à outrance de la haine et de l'injustice.
Saliou n'était pas parfait, mais au moins il ne méritait pas de mourir aussi vite. Il méritait de vivre. Mon téléphone sonnait sans cesse, c'est Fatou Bintou qui essayait de me joindre. J'ai refusé de décrocher. L'agent de la gendarmerie aussi ne cessait de m'appeler. Il voulait vérifier ce qui s'était réellement passé. Je n'avais plus de force pour supporter cela.
Ses mots résonnent encore dans mes oreilles, comme un écho douloureux de son dernier souffle. Perdu dans un tourbillon de chagrin, je me tiens là, les larmes brûlant, coulant le long de mes joues, mon cœur déchiré par la cruelle injustice qui a volé la vie de mon ami.
Il était bien plus qu'un camarade d'études, bien plus qu'un simple compagnon de lutte. Il était mon confident, mon complice dans nos rêves de changer le monde. Et maintenant, il gît froid et silencieux, emportant avec lui nos espoirs et nos aspirations.
Comment peut-on rester silencieux face à cette tragédie? Comment pouvons-nous accepter passivement que nos voix soient étouffées, nos droits bafoués? Nous sommes des étudiants, oui, mais nous sommes aussi des êtres humains, dignes de respect et de considération.
Cette violence aveugle qui nous frappe, cette indifférence flagrante envers nos vies et nos aspirations, cela ne peut plus continuer. Nous devons nous lever, unis dans notre douleur et notre colère, pour exiger justice pour mon ami, pour tous ceux qui ont été injustement arrachés à nous.
Aujourd'hui, je pleure la perte d'un ami cher, mais demain, je me lèverai pour dénoncer cette injustice et défendre nos droits avec toute la force de mon être. Mon ami ne sera pas mort en vain.- Bonjour monsieur ! Vous êtes son ami, me demandait un des médecins à peine sortie de la salle.
- Je suis son frère.
- Veuillez informer ses proches. Le corps doit être acheminé à Dakar pour des questions d'autopsie.
Je ne savais plus quoi faire. Un des Délégués vient d'arriver après avoir reçu la nouvelle.
Saliou n'était pas quelqu'un méchant. Il a peut-être commis certaines erreurs, mais il était blanc d'âme.
Dans un coin obscur de la pièce, dans l'ombre des larmes et du chagrin, je pleure sa perte avec une douleur qui transperce mon âme. Mon visage, autrefois éclairé par l'espoir et la joie de l'amitié, est maintenant assombri par le deuil et l'incompréhension.
"Comment peut-on accepter une telle injustice?" sanglote-t-elle, ses mots étouffés par la tristesse.
Il était notre lumière, notre force, et ils l'ont arraché de nous sans pitié, sans remords. Les étudiants, ceux qui osent rêver, espérer, sont-ils condamnés à être sacrifiés sur l'autel de la négligence et de l'indifférence?"
Sa voix tremble d'émotion alors qu'elle dénonce avec passion les failles d'un système qui n'a pas su protéger ses enfants. "Nous ne sommes pas des pions à manipuler à leur guise, nous sommes des êtres humains avec des rêves, des aspirations, des droits! Combien d'autres vies devront être brisées avant que justice ne soit rendue?"
Dans mes yeux baignés de larmes, on lit la détermination d'une génération meurtrie mais résolue à se battre pour un avenir où la dignité et la justice prévaudront.
La communauté estudiantine est au courant. La tristesse envahi le campus. Le front vient juste de prendre fin. On a perdu un camarade aujourd'hui. On ne quémandait rien, on ne réclamait que notre dû.
La coordination des étudiants par preuve de bonne conscience, décrète en attendant, une journée sans tickets renouvelable. Elle décrète 48 heures de CAP.Tout le monde est touché par la perte de Saliou.
Rose vient de me rejoindre.- Issaga, il est parti à jamais (pleures)
- Oui bb, il nous a quitté. Comment je ferais sans lui ?
- Ça va aller mon amour, me soufflait Rose, en me prenant dans ses bras.
Ça fait mal. Mais justice doit être rendue. Pour Saliou, JUSTICE NOUS RÉCLAMONS !!!
Abonnez-vous à mon compte pour recevoir la suite de l'histoire !
N'oubliez pas de commenter et d'aimer l'histoire.A suivre.....
VOUS LISEZ
JUSTICE
Adventure( JUSTICE) ♥️🙏🏻🙏🏻♥️♥️ Ma plume débite, déboîte, déroule, déballe, déambule, détonne, décale (souvent) et désarme (parfois). Armée d'une lucidité élastique, d'une cadence électrique et d'une formule magique poétique qui lui permet de défier l'ave...