Chapitre 25 : Issaga, enfant adoptif ?

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Il y a bien mais il y a mieux. Elle a bien dit père adoptif.  Qui a été adopté ? Mais de qui parle t-elle ? Non, n'est-ce pas ?

Parfois,  c'est dur et très difficile d'accepter la réalité.  On sait et sent qu'elle existe mais, on s'en fiche.  On s'accroche à cette marge de mensonge qui nous fait ressentir notre bonheur.  On s'enlise dans l'univers de ces fausses habitudes qui par dessus cache notre parcelle de bonne humeur. 

L'urgence pour Issaga n'est plus ce qu'il a fait du ventre de Rose. Cette fois-ci,  le problème prend une autre tournure.  Enfant légitime ou adoptif, la question se pose et s'impose. 

D'où Faby tire tous ces informations,  voilà ce qui me pause problème.  Elle parle comme si elle me faisait surveiller. 

Et si Rose était enceinte de moi ? Et si c'était ma sœur ? Serait-ce de  l'inceste ?

En tout cas, ça fait un moment que le bonheur me fuit.

Le temps est devenue pour moi une notion incontournable.  On ne peut pas retenir le temps. Il passe. Il coule entre tes doigts
comme l'eau de la fontaine. Il glisse dans ta main comme le sable de la mer. On ne peut rattraper le passé. Il n'est plus. Il s'en est allé
comme le couchant d'hier. Il est disparu comme un souvenir perdu. On ne peux emprisonner le futur. Il n'est pas encore. Il viendra à son heure comme le levant de demain. Il te rejoindra comme la vague qui s'approche du rivage. Le temps est un bien précieux et mérite un contrôle absolu.

Et pourtant j'ai bien écouté Faby, ce que beaucoup ne font pas bien. Écouter n'est pas donné a tous. Apprendre à écouter quelqu'un, c'est l'exercice le plus utile que nous puissions faire pour nous libérer de nos propres détresses (c'est pour cela qu'il est si difficile d'écouter et que lorsque nous avons vraiment écouté une personne, nous éprouvons le besoin de pleurer...). Écouter, c'est donner à l'autre ce que l'on ne nous a peut-être encore jamais donné : de l'attention, du temps, une présence affectueuse. C'est en apprenant à écouter les autres que nous arrivons à nous écouter nous-mêmes, notre corps et toutes nos émotions, c'est le chemin pour apprendre à écouter la terre et la vie, c'est devenir poète, c'est-à-dire sentir le coeur et voir l'âme des choses. A celui qui sait écouter est donné de ne plus vivre à la surface : il communie à la vibration intérieure de tout vivant.
J'ai décidé de rendre visite à mon père.  Je n'en pouvais plus. Et de là,  régnait l'urgence de connaître la vérité.  Qui suis-je ?

J'ai décidé de rejoindre ma demeure le l'enseignement.  Cette nuit, j'ai l'impression que le sommeil va me fuir.  Il y a un nombre massif d'émotions incontrôlables actuellement en moi.
Ça fait beaucoup trop en une seule année.  Je crois que c'est le summum de la souffrance que je traverse. 

Rose de son côté,  par tous les minuscules moyens dont elle disposait,  essayait de cacher à son père,  ce qu'elle a.  Le vieux savait pertinemment que quelque chose n'allait pas bien.  Il en avait bien conscience.  Cela peut se comprendre.  C'est sa fille après tout.

Il y a un sentiment particulier qui nous traverse tous, la solitude. 
Pourtant on est jamais seul. 
Il y a des gens qui « existent » pour nous. Peut-être ne les avons-nous vus, aperçus, qu'une seule fois. Peut-être en avons-nous seulement entendu parler. Cependant ils sont parmi ces témoins intérieurs qui nous accompagnent, qui nous sont force et lumière pour vivre.

Tel souvenir, telle image d'homme ou de femme
m'aide à vivre depuis des années. J'ai besoin de savoir que ce sourire, cet humour, ce regard
sont toujours vivants, même de bien loin dans l'espace et dans le temps. Si je savais qu'ils se sont éteints, le monde et ma vie en seraient ternis et affaiblis. Comme si l'on annonçait que désormais il n'y aura plus d'étoiles.

Ces êtres crient la vie. Ils sont source, pour beaucoup, fontaine vive de liberté, chant d'humanité. Bien au-delà du sommeil de la mort,
leur parole, leurs gestes, leur visage unique
donne la vie. La contagion de leur être, jusqu'où ira-t-elle, fécondité sans limite ?

A mes côtés,  j'avais Saliou, que son âme repose en paix.   Aujourd'hui plus personne.  Tous ceux qui s'approchent de moi, se crée des ennuis.  Je ne suis pas un être que l'on pourrait aimer.  Je ne sais pas aimer.  Je  n'impose que souffrance et tristesse.  Je suis pourtant apprécié et admirer par tous. N'empêche,  je ne m'arrête de faire du mal à ceux qui m'aiment le plus.

Je suis de retour chez moi. En pleine année scolaire.  Je me fiche bien peu des cours que je vais manquer.  Seule la vérité m'importe actuellement.  Qui suis-je réellement ? Suis-je comme me l'a soufflé Faby, un enfant adoptif ?

Mes parents sont surpris de me voir.  J'ai automatiquement senti l'inquiétude dans le regard de ma mère,  vu le rythme accéléré de son sang dans ses veines.  Elle savait qu'il y a un souci. 

J'avais l'impression que,  de toute ma vie je n'allais dépendre de personne. Cependant personne n'est une île. Nous avons besoin des autres pour survivre. Même si nous apprécions parfois l'éloignement et la solitude, nous restons des animaux politiques, c'est-à-dire des êtres qui s'épanouissent au milieu de leurs semblables. Ceux qui renoncent au commerce des hommes finissent souvent comme cette petite île : ils ne sont plus ravitaillés, dépérissent, se sentent frustrés, tentent de vivre sur leurs propres ressources... et les épuisent. Contre l'ennui, contre l'affaiblissement : ressourcez vous auprès de vos proches, amis ou famille.

" Il y a dans le coeur de chacun un aimant qui attire les véritables amis. Cet aimant, c'est l'altruisme, la disposition à s'intéresser d'abord à autrui. ".

- Mon fils, comment vas-tu ?

- Je ne sais pas si je dois t'appeler maman ou...?

- Mais Issaga,  qu'est-ce que t'as ?

- Où est ton mari ?

- Ton père tu veux dire ?

- Hum, mon père,  c'est bien possible qu'il le soit.

Ma mère n'est pas folle.  Elle avait compris.  Elle savait que je savais.  Oui elle sait maintenant que je sais.  Je sais qu'elle sait que je sais. Je sais qu'elle ne sait pas comment je l'ai su. Elle sait tout simplement que je le sais.  Elle sait aussi que mon père ne sait pas qu'elle sait que je sais.

Trop de sait, pour la découverte d'une vérité. 
De toute façon,  je suis patient.  J'attends mon père.  Il sera bientôt de retour.
Je n'arrête pas de répéter,  mon père ! Très bizarre cette appellation depuis que Faby m'a branché sur ce cas.

Rose n'arrive pas à voir ses règles.  Peut-être que pour elle c'est un peu tôt,  mais pour moi,  c'est un autre problème.  C'est tout un enchaînement de choses incertaines. Ça fait beaucoup de choses à penser. 

Papa est là.  Surpris comme Maman. Je ne le laisse pas respirer.

- Qui est mon vrai père ?

A suivre..

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 29 ⏰

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