Chapitre 13 : Le vieux

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Parlez moi de confiance et je vous dirai qu'elle n'existe pas. Des gens font intrusion dans votre vie, vous les accueillez, vous les installez et vous les prêtez confiance.  N'empêche,  ils ne vous calculent même pas. Ils n'agissent qu'en fonction de leurs intérêts.  Et un jour, ça vous retombe dessus. Ils auront tout donné pour vous voir à terre,  vous les avez tous évité pour se retrouver au sommet.  Ne laissez jamais quelqu'un vous faire croire que votre rêve n'est qu'ullusion et caduque.  Ne vous sous-estimez jamais et ne vous rabaissez non plus pour des choses qui n'en valent pas la peine. Ayez le sens des priorités. Vous êtes né pour briller et vous allez briller; mot d'ordre et dor !

Je ne sais même pas pourquoi et qui m'a fait arrêter.  Le trajet du commissariat est devenu mon préféré.  J'avoue que ça commence à me chier à la gueule.  Mais ce qui m'inquiète,  c'est  le pourquoi Saliou avait besoin de moi. Cette dispute surprise.  Je dois avouer qu'il avait plus peur que moi lorsque la police est venue. 
Ohh. C'est lui, le père de Rose. Le Gars mentait.  Il n'avait pas reçu d'appel.  Il n'avait pas de client à transporter.  Il était tout simplement retourné sur  les lieux. Il avait une intuition depuis le début.  Il soupçonnait quelque chose. Mais pourquoi moi, alors qu'il ne connaissait que Saliou ?

Saliou était passé avant moi. Il était chez Rose. Il savait pertinemment que le vieux allait fouiller.  Alors il s'était préparé à ça. 
Il a eu un compromis avec le vieux.  Ils se sont foutu de ma gueule. 

Comment me suis-je fait avoir si facilement ?
Mais attends,  la police n'a rien contre moi, ça sera leur parole contre la mienne.

Temps mort, temps perdu, temps tué à tue-tête. Je suis têtus mais là, c’est le temps qui m'a eus. On peut bien tenter de tâter à tâtons le béton, mais même si c’est tentant, on doit rester dedans. Le temps c’est de l’argent, Je rois qu’ça c’est bien connu. Mais tout le temps qu’on perd. Bah c’est celui qu’on ne rattrapera plus. Alors moi j’fouille dans les temps forts, dans les souvenirs, dans les décors. Je retourne vivre au bon vieux temps
Où tout fonctionnait encore. Parce que le temps ne me plaît plus. Je retourne dans mon passé.  Seul dans cette voiture de police.  J'y repense. Ces bons moments.
À vingt ans, j’étais avec papa maman, on se prenait dans les bras et si nos mains avaient des gants, c'est parce qu’on faisait la vaisselle
Et qu’on voulait aider maman. Moi j’faisais des bulles arc-en-ciel et mon père tapait dedans.

À 15 ans, j’étais avec papa maman. On se prenait dans les bras. Et si nos bouches étaient masquées, c’est qu’on portait un bandana pour faire une blague à ma grande mère en l’honneur de cette fois où elle avait perdu son dentier.

À 10 ans, j’étais avec papa maman, on se prenait toujours dans les bras. Et si papa toussotait, c’est qu’il avait bu en riant pendant que maman lui disait que pour elle le pied géant, c'était  de manger devant la télé.

A 5 ans, j’étais avec papa maman. On se prenait dans les bras. Et si maman pleurait, c’était parce que papa passait la musique que maman aimait. Et moi je pleurais aussi, juste parce que j’en avais envie. Puis avant, et bein j’étais pas là hein. Ils se prenaient dans les bras et quand ils s’embrassaient, et bein ils s’embrassaient parce qu’ils pouvaient s’embrasser. Et avec leur bonne volonté, c’est grâce à ça que je suis née.

Et maintenant, je suis loin de papa maman.
On ne pourra plus se prendre dans les bras, parce que j'ai agit différemment.

Je ne suis pas seuls dans ce tourment mais on est tous isolés. On nous a volé un printemps, un de perdu, dix de retrouvés.

C’est peut-être une phrase à la con mais autant devenir philosophe, quand on a l'amoral en portion, caché sous un morceau d’étoffe.

Je ne sais plus à qui ni à quoi je pense.  Ce que je sais dall, c'est que je me dirige vers la prison. 
Juste à la porte, le commissaire m'attendait avec la valise ... je me suis automatiquement rendu compte que je suis foutu.  Mais je pensais toujours à l'enregistrement.  La seule chose qui pouvait m'innocenter !
J'ai laissé ce téléphone bien caché dans mon tiroir.  J'ai effectué deux copies de l'enregistrement sur deux clés USB différentes. 
Je dois vraiment prouver mon innocence.  Mais aucun élément ne lit Saliou à ce meurtre.
Mon cas ne sera pas facile.
On me fait entrer à l'intérieur.  La scène de mon arrestation était public.  Mes parents furent illico informés.  Mon père essaie de ralier la région.  Ma mère pleurait le fait que son fils, bien éduqué soit devenu un criminel.  La nouvelle s'est rependu dans l'université.  Tous des négateurs de Dieu, ils vont certainement précipité des commentaires.  Le gardien qui m'a accueilli était très proche de moi. On avait fait connaissance lors de ma première arrestation.  On était devenu ami. Je dirai,  le seul qui me croit dans cette prison.  Qui croit que je sois innocent. 
J'ai été immédiatement conduit en cellule.  J'étais seul dans cette case sombre bourdonnante de moustiques. Je vais passer la nuit ici.
Le corps de la fille a été transporté par les médecins légistes, la police scientifique : il l'appellent comme ça je pense. Pour des besoins d'enquête,  ils ont besoin de prélever des empreintes. 
Mais si je ne me trompe,  on avait tout nettoyé. 
Un gardien marchait vers moi. Le bruit des pas de ses pieds raisonnait dans ma tête. Il me regardait comme si j'étais un vrai criminel.  Il me haïssait.  Le gars devait me faire sortir.  Il m'a tiré par la chemise.  Il m'a giflé et insulté.  L'autre gardien était immobile et impuissant.  Ma bouche était pleine de sang.  Le gars va me tuer. 
Je devais me déshabille selon les règles pénitentiaires.
Le gars a fini de faire son boulot,  il me ramène à l'intérieur et me donne un coup au ventre : espèce de criminel,  murmurait-il avant de partir.

L'autre gardien se rapproche et me file un mouchoir. 

- Je vais t'aider petit.  Je sais que t'es innocent,  comme toi..on en a vu des centaines qui périssent. Toi non. Explique moi tout...
Le moment de vérité est arrivé..

A suivre......

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