Chapitre 16 : Le retour de Issaga au campus

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Vous serez bien surpris que moi. Quelque chose ne va pas. Le commissaire me dit que je suis libre.  Mais attendez,  que se passe-t-il,  la question que je me suis mille fois posée. Bien sûr que j'allai recevoir d'explications. Il l'avait bien prévu.  J'étais juste impatient. 
J'ai retrouvé mon père dehors.  Il m'a serré très fort. J'étais juste muet et je ne sentais rien de tout ça.  Je me demande juste le pourquoi de ma libération.  Mon père a-t-il un lien avec ça ? Un agent me demande de le suivre dans le bureau du commissaire.  C'était pas trop nette cette histoire. 
Je suis tranquillement l'agent.  Je le reconnais tout de même. C'est lui qui m'avait frappé.  Je le hais ce gars. J'ai failli ne pas le suivre étant donné que j'étais déjà libre. Mais bon, je dois comprendre ce qui se passe. Je suis obligé.  Je l'ai suivi. 
Le commissaire m'attendait.  Il était accompagné d'un homme vêtu en tenu de médecin. 
C'était la police scientifique je crois. 

- Prenez place Monsieur Baldé.

- Que se passe-t-il commissaire ?

- Je vais laisser le docteur Gueye vous expliquer tout.

- Monsieur Baldé,  nous vous présentons d'abord nos excuses.  Je suis le docteur Birane Gueye. Je suis de la police scientifique.  Je me suis chargé des prélèvements d'empreintes sur les valises. Les résultats m'ont beaucoup choqué. Nous avons retrouvé du sang sur l'un des draps.  C'était le sang de Fatou Bintou.  Aucune trace de vous. Aucune trace de Fatou Bintou.  Dites-moi,  était-elle morte ? Qu'est-ce ce qui vous lie à tout ça ? Nous voulons vraiment comprendre.

A ce moment le vieux gardien entre dans le bureau.

- Tu peux tout leur dire Issaga.

J'ai ainsi, après avoir été rassuré par le vieux,  raconté l'histoire.  Le vieux m'a tendu mon téléphone. J'étais surpris.  C'était le téléphone qui contenait l'enregistrement.  Il m'a demandé de le débloquer et de mettre l'audio.  Comment l'a-t-il retrouvé ? J'ai regardé le commissaire,  il m'a fixé des yeux,  j'ai récupéré le téléphone. J'ai débloqué.  J'ai recherché l'audio.  Je l'ai fait écouter au commissaire. Tout était clair.  Mon père a voulu se jeter sur moi.  Il a été retenu par l'agent. 

- Comment as-tu oser participer à une telle simonie ? criait-il...

J'avais honte d'une part.  Mais j'avais aussi un argument solide qu'ils ignoraient.

- Ousmane,  dis leur ! murmurait le gardien.

- Le gars était prêt à tout pour garder son secret.  J'avais peur de mourir.

- Le gars s'appelle Saliou non ? me demanda le commissaire ?

- Oui.

- Le même Saliou ?

- Oui, c'est lui !

Saliou cette fois-ci était foutu.

Mais le commissaire voulait bien gérer ce dossier.  Donc il faut des preuves.  Le procureur doit recevoir un dossier solide.
Alors pour coffrer Saliou, il nous en faut plus. Fatou Bintou est introuvable.  Personne ne sait si elle est vivante ou morte !

Le commissaire me remet une feuille et un stylo.  Il me donne quelques instructions que j'ai recopié. Il m'a remis sa carte.  Mon père était pressé de me voir hors de ce commissariat.  Il m'avait compris. 

Je suis maintenant libre. On doit travailler de concert pour arrêter le vrai coupable. 
Mon père me ramène à l'université. 
Sur le chemin nous avons beaucoup discuté.

- J'ai cru que nous n'allions jamais te  voir dehors. 

- Je sais papa, et je suis désolé pour ces peines causés.

- Ne t'inquiètes pas mon fils. J'ai informé ta maman. 

Je suis enfin de retour au campus.  Mon père m'a déposé à mon village.  Les gens étaient surpris de me voir. Apparemment,  Saliou a rependu la nouvelle,  celle que je fus arrêté pour meurtre de Fatou Bintou.  Les étudiantes se demandent comment cela est-il possible que je sois aussitôt libre ?

J'ai tranquillement rejoins ma chambre.  J'ai trouvé ces derniers autour de livres coraniques,  récitant des sourates pour ma liberté.  Ils ont sauté de joie lorsqu'il m'ont vu. Saliou était présent parmi eux. Lui il était juste surpris.  Il savait que sa fin approchait.  Il avait peur lorsqu'il m'a vu.

C'était pas trop clair pour lui.
La confiance,  il ne faut jamais la briser. Il n'y a jamais de justification pour les actes de terreur contre des personnes innocentes, qui nous étaient proches,  c'est l'acte essentiel de déshumanisation et de non-reconnaissance de la sainteté des autres, c'est le symbole visible d'un monde de plus en plus irrationnel et hors du contrôle.
Mais Saliou payera bientôt.  Tôt où tard je le ferai tomber. Pour moi le bonheur ressemble à un jeu de cartes.

Même si certaines d'entre elles manquent à mon jeu - pour moi, la carte de la santé - j'ai d'autres atouts qui peuvent me permettre de gagner la partie et donc de connaître le bonheur. J'ai assez souffert comme ça. 

Quand la violence devient si répandue partout dans la planète, il est trop facile de parler tout simplement "d'esprits dérangés". Nous avons besoin de nous demander, "qu'y a-t-il dans la façon dont nous vivons, organisons nos sociétés et nous traitons les uns les autres qui fait que la violence semble plausible à tant de personnes ?"
C'est normal de se demander tout cela.

Mais nous vivons dans un monde de plus en plus interconnecté avec chacun et les forces qui jettent les gens dans l'humiliation, la colère et le désespoir en fin de compte frappent nos propres vies quotidiennes.

- Mais Issaga ? Que fais-tu ici ? Comment es-tu sorti de prison ?

Tels sont les premiers mots de Saliou. 

- Bienvenue parmi nous très cher. Tu nous avais manqué.  On avait perdu espoir revoir dehors vu ce que Saliou nous a raconté. 

Donc Saliou aurait donc créé une histoire à mon absence à ce que je vois. On va jouer mon cher.  J'ai un accord avec la police. 
Le problème est que personne ne sait où est Fatou Bintou. 

Je suis de retour au campus...

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