THE HUNT - [Sexy Dark Academia Halloween Romance]

Chapitre 1

1er octobre 2023,

Cambridge University,

Département des Architectures

OLIVIA

Mon pied s'agite frénétiquement sur ma jambe croisée à mesure que je patiente, assise là, dans le bureau du Directeur du Département des Architectures. Mon regard survole les différentes maquettes exposées dans la pièce en passant par les croquis de Leonardo Da Vinci placardés en grand sur ses murs. Son bagage académique est également affiché dans un beau cadre en bois de noyer, s'accordant à la perfection avec son mobilier, ses sièges en cuir capitonnés et sa vieille lampe de bureau en laiton datant des années 1950. Tout est vintage et d'époque ici, rien n'a jamais évolué.

La seule trace de modernité que je vois : c'est mon prototype. Le polycopié a été imprimé en couleur et repose sagement sur le sous-main du Directeur Samuel Foster, assis en face de moi, en train de siroter un café. Ce dernier a récemment dépassé la soixantaine, possède une horrible verrue sur le nez, un crâne dégarni et des sourcils partant dans tous les sens.

Les maniaques comme moi se retiennent de sortir leur brosse à sourcils de leur sac à main pour réarranger son arcade.

Je dévie le regard et tâche de me concentrer sur autre chose. Déjà que je déteste attendre mais si en plus, je dois me concentrer sur les défauts perfectibles de mon Directeur, je risque de ne pas tenir la demi-heure.

Foster redresse la tête et mon regard alerte vient aussitôt trouver le sien. Je lève un sourcil, l'invitant à briser ce silence interminable mais il se contente de m'adresser un sourire poli et gêné. Il passe son regard sombre sur sa montre et constate que ça fait exactement 7 minutes et 32 secondes que nous attendons.

Je déteste attendre. Pire : attendre sur quelqu'un d'autre.

— Votre collègue devrait bientôt être là, m'adresse Foster d'un ton convaincu alors que lui et moi savons très bien que c'est faux.

Il ne sait rien et ne maîtrise rien. Pour cette raison, je ne réponds pas, je lui adresse seulement un sourire forcé tandis que mon pied agité repart de plus belle.

— Merci en tout cas, Docteur Harrington, pour votre disponibilité, enchaîne-t-il. Il est vrai que je vous ai prévenue au dernier moment mais je me suis dit que ce serait plus simple si nous... – il s'interrompt face à mes traits impassibles. Si nous faisions une pierre deux coups, termine-t-il en souriant.

— Aucun problème, me forcé-je à répondre.

Je mens et il le sait. Mais nous sommes trop polis pour le souligner alors il m'ignore et retourne s'enfouir dans ce silence long et interminable.

De toute façon, je sais de quoi il est question. Mon équipe d'ingénieurs en urbanisme et moi-même avons passé l'année entière à bosser sur le projet Athéna, un tout nouveau projet de construction qui vise à étendre le campus universitaire de Cambridge. Nous avons soumis notre prototype avant les congés estivaux d'août et à présent, nous sommes en octobre : date à laquelle nous sommes censés savoir si notre projet a été retenu ou non.

Pas besoin d'être un génie pour comprendre qu'il souhaite me parler d'Athéna. Et s'il me fait attendre, c'est que mon prototype n'a pas été retenu. D'où le fait que mon humeur se détériore d'instant en instant. En plus, on ne m'a même pas proposé de café.

Je retiens un soupir et plonge la main dans mon sac à main pour retirer mon téléphone portable. Il est 9 h 42 à présent. Je décroise et recroise mes jambes et check mes notifications pour tuer le temps.