Chapitre 19

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OLIVIA

— Oli, rit Isa. Je suis terriblement désolée. Tu t'étais endormie et je voulais te laisser tranquille le temps d'aller chercher notre petit-déj, mais il y avait une file énorme à la cantine, j'ai pris plus de temps que prévu et Blackworth a récupéré l'amphi, je suis vraiment...

— C'est rien, soupiré-je. Il s'en remettra.

— Tu as dû bien profiter de ta nuit en tout cas, pour t'endormir aussi facilement, souligne-t-elle en me tendant mon troisième café de la matinée.

Je l'accepte sans broncher et viens aussitôt imbiber mon palais. Mes paupières sont lourdes et mon esprit est loin, très loin. Trop loin. Il est toujours avec Ghostface et ça m'emmerde. On dirait une putain d'ado qui découvre ce que ça fait d'avoir un crush pour la première fois.

Minute. J'ai vraiment pensé ça ?! Putain oui. Je suis en crush sur Ghostface. Lorsque la vérité me percute, j'avale une deuxième gorgée de café, comme si ça allait me sauver et m'aider à mieux affronter la situation. Quelle idiote.

— J'ai dormi chez lui, mais il ne s'est rien passé, j'étais trop bourrée, expliqué-je à Isa.

— Oh. Gentleman ?

— Je... J'en sais rien. C'est louche, grommelé-je. La soirée était vraiment parfaite. On a beaucoup parlé et fait connaissance. Mais je sais pas...

J'omets volontairement de lui dire que sous l'impulsion de l'alcool, je lui ai parlé de mes problèmes avec mon père au risque qu'elle le prenne mal. En sept ans d'amitié, je ne lui ai jamais raconté autant que tout ce que j'ai pu confier à Ghostface en une simple soirée. Mais c'est sans doute parce qu'il ignore tout de mon identité et que nous portons des masques. C'est plus simple de se confier dans ces conditions.

— Pourquoi un gars bien serait louche ? s'amuse Isa alors que nous traversons le bâtiment pour aller nous poser près du coffee corner du deuxième étage.

Elle prend place en face de moi sur un siège et commence à déballer sa pâtisserie. Moi, j'ai l'estomac tout retourné. Je ne peux rien avaler à part de la caféine.

— Parce que ça n'existe pas, répliqué-je, tendue.

— Écoute, tu verras bien. Ne te prends pas la tête avec ça pour le moment et contente-toi de profiter du moment présent.

— C'est trop tard, indiqué-je en grinçant des dents. Je me prends déjà la tête.

— À ce point ? s'étonne mon amie en clignant des yeux.

Je claque ma langue d'agacement, plus pour moi-même qu'autre chose et je croise et décroise mes jambes sur mon assise. Je lui explique vaguement la soirée d'hier, mon sentiment de panique au réveil ce matin, et le fait que trois heures après mon départ, je n'ai toujours pas de nouvelles de sa part. C'est stupide d'attendre comme ça, je n'aime pas cette sensation, j'ai l'impression de perdre le contrôle sur une situation qui n'avait pas besoin d'être contrôlée justement, car elle était censée se dérouler sans encombre et voilà qu'elle prend le pas sur tout le reste.

— Ouah, souffle Isa. J'ai l'impression que c'est le fait de vous embrasser qui a tout changé.

— Je crois aussi, avoué-je. Il a cette façon de me toucher, Isa. Et ce qui est dingue, c'est qu'il n'avait aucune gêne. On était les deux seuls cons du pub à être masqués et on s'en fichait complètement et il m'embrassait comme ça, sans pudeur. Il me réclamait. C'était comme s'il voulait montrer à tout le monde que je sais pas, que j'étais avec lui. Il m'assumait, tu vois ?

THE HUNT - [Sexy Dark Academia Halloween Romance]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant