Et puis merde, je vais le faire et puis c'est tout !
Criant intérieurement comme jamais, ses fesses se posèrent brutalement à côté de Todu. Les mains sur les genoux, son regard est figé sur le sol jonché d'herbes vertes.
— Bakugo ? Lâche Todu avec de gros yeux, visiblement surprise par son intrusion sans aucune douceur.
Bakugo ouvre son déjeuner, et le mange avec une rapidité déconcertante. Entre-temps, Ren s'est levé. Décidément, la vision de ce mec ne le ravissait absolument pas. Il s'excuse auprès de son amie, mais il mangera ailleurs ce midi. Et c'est comme ça que Todu et Bakugo se retrouvèrent entre eux dans la cour de l'établissement.
— Dis, commença Todu encore surprise, t'as le béguin pour moi c'est ça ?
Bakugo manqua de s'étouffer avec son riz, il se tapa le torse avec le poing, et après avoir bu une gorgée de sa gourde il se retourna vivement face à la brune.
— T'es une grosse malade, jamais de la vie ! Eurk !
Bakugo tira la langue pour exprimer son profond dégoût. Todu quant à elle, explosa de rire avant de taper amicalement l'épaule du blond qui ne fit que crier encore plus fort. Suivant du silence, où les deux mangeaient tout naturellement. Bakugo ne savait absolument pas comment aborder le sujet de son nom de famille. Alors il ne l'aborda pas, et pensa à autre chose.
— Pourquoi tu t'exprimes comme une gosse de cinq ans ? Sérieux, c'est carrément chiant. Pour sa fierté personnelle, Bakugo fit attention de ne pas paraître trop doux dans le ton de sa voix.
— Honnêtement ? Bah, j'sais pas, j'aime bien parler comme ça en fait.
Donc il avait tout simplement douté d'elle parce qu'elle parlait comme une gosse sans avoir pensé un seul instant qu'elle pourrait aimer ça ? Il s'est senti hyper idiot à ce moment-là, mais il s'est abstenu de le faire remarquer à lui-même rejetant plutôt la faute sur Todoroki pour avoir pensé comme lui.
— Et ton nom de famille là, t'es la gosse de ce tueur ?
Enfin, il l'a quand même abordé en fin de compte ce sujet.
— Il n'est plus tueur à ce que je sache, c'est mon père si tu veux être au courant, mais il m'a abandonnée.
Du coin de l'œil, Bakugo vérifie sa réaction. Elle ne semble pas plus peinée que ça, et continue de manger dans le plus grand des calmes. Les gens qui écoutent derrière le micro remarquèrent cependant une chose étrange, sa façon de le dire résonnait beaucoup plus comme un texte appris par cœur que des paroles qui sonnaient du cœur. Cela se confirme encore plus quand on remarque qu'elle n'avait pas répondu avec un "oui" tout simple à la question de Bakugo qui demandait si elle était sa fille. D'ailleurs, ce dernier ne comptait pas en finir là, il devait récolter beaucoup plus d'indices, il veut être celui qui recevra les éloges à la fin de cette affaire.
— Et tu vis où du coup ?
— J'ai plus de mère, du coup c'est chez une famille d'accueil, ils sont sympas, ils ont un chien.
— Je pourrais passer le voir ? Ses paroles résonnent sèchement mais malgré ça, il est plein d'assurance.
— Quoi, t'aimes les chiens ?
— Bah ouais.
Todu tressaillit, jusque là, on ne lui avait jamais demandé de venir chez elle. Alors elle eut un moment de panique, qu'est-ce qu'elle doit dire, qu'est-ce qu'elle doit faire ? Elle resta silencieuse pendant un instant. Ce scénario, elle ne l'avait pas prévu, pas du tout même.
— Euh... elle bégaie, essayant de reprendre contenance.
Derrière le micro, ils sont attentifs, ce moment est capital, ce bégaiement, cette hésitation... il y a clairement anguille sous roche !
Tout à coup, Todu éclata de rire, elle rigole si fort que Bakugo n'a pas pu s'empêcher de sursauter faiblement des jambes et des épaules. La brune essuie les larmes à ses yeux avant de lâcher un soupire satisfait, et de rencontrer le regard désorienté du blond.
— Je pourrais pas, désolée !
Et puis elle s'est levée du banc et s'est tournée face à Bakugo.
— Je te trouve extrêmement intrusif aujourd'hui Bakugo, j'ai un doute...
Mince.
— T'aurais vraiment pas le béguin pour moi dis ?
— Argh, mais puisque je te dis que c'est impossible, abrutie !
Bakugo voulait encore lui poser une question, il y a eu un vol au festival, chez cette dame qui vendait des aliments légers. Il avait regardé la foule se regrouper au loin et puis toi, et il vous avait entendues accompagnées de deux policiers. Et la description de la dame correspondait trait pour trait à Todu :
— ...C'était, je crois... que... c'était... une petite fille, voilà, elle avait les cheveux noirs et courts, et des yeux violets je crois...
Pendant ce temps là à l'intérieur de la cantine, Midoriya joue à l'aide de ses baguettes avec le contenu de son bento. Il n'arrive pas à avaler un seul morceau, entièrement préoccupé par autre chose. Il sursaute fortement quand une voix, beaucoup trop proche de lui, s'éleva dans l'air, interrompant son triste silence :
— T'es ailleurs depuis ce matin.
— T... Todoroki-kun ?!
Ses épaules s'affaissèrent, et une nouvelle lueur de morosité vint teinter ses orbes verdâtres. Comment lui expliquer, comment lui dire qu'il est profondément chagriné pour T/p ? Il ne veut pas le déranger avec ses histoires de cœur, Todoroki devait être une personne ancrée dans la réalité, peut-être qu'il ne se préoccupe absolument pas de ce genre de choses. Midoriya se frotte l'arrière du crâne, et dit tout bas :
— C'est rien.
— Pour Todu, j'ai envoyé Bakugo pour lui parler.
— Hein, K...Kacchan, comment ça ?!
Todoroki le regarde droit dans les yeux, son visage est si neutre qu'il en paraît irréel.
— Il va lui poser des questions, et y a un micro pour que les coéquipiers de mon père puissent écouter et enregistrer leur discussion. Normalement, ça se passe bien.
Comprenant enfin, Midoriya se calma un instant avant de fixer à nouveau son plat encore indemne. Si tu étais là, c'est sûr que ça serait à toi d'aller vers Todu. Mais ce n'est pas le cas. Mais heureusement, il n'a pas à s'en faire pour Kacchan, il sait qu'il pourra gérer la situation bien mieux que n'importe qui. Reste encore à déterminer si Todu allait être coopérative. Mais vu son air naïf, ça ne devrait pas être un problème. Perdu de nouveau dans sa tête, Todoroki le regarda encore une fois avant de baisser les yeux sur le plat de son voisin de table. Et malgré les apparences, il commençait à s'inquiéter, juste un peu.
— T'as pas faim ? Le questionne le bicolore.
— Ah ! Non, pas trop, tu veux ? Lui propose gentiment le vert.
— Non, faut que tu manges si tu veux avoir de la force pour le reste de la journée. Madame Hawaii va nous faire un contrôle surprise.
Si Todoroki s'était décidé à partager cette information, c'est par simple empathie. Malgré son visage inexpressif, à l'intérieur de lui sommeil un être plus doux encore.
— Comment tu sais ? Suite à sa déclaration, les yeux de Midoriya devinrent plus gros.
— Elle sourit plus que d'habitude, et puis, c'est qu'une simple intuition. Mange.
Midoriya ne se fit pas prier, en cet instant, Todoroki avait réussi à réconforter le vert un tant soit peu. S'il n'avait pas mangé, il n'aurait sûrement pas pu réfléchir efficacement pour cet examen de mathématiques. Intérieurement, il remercia fortement Todoroki d'être ce qu'il est malgré son air habituellement détaché.
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Humaine ⁱᶻᵘᵏᵘ ˣ ʳᵉᵃᵈᵉʳ
Фанфик𝐓𝐎𝐌𝐄 𝐈𝐈 𝐈𝐳𝐮𝐤𝐮 × 𝐫𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫𝐟𝐞𝐦𝐚𝐥𝐞 •☆• Dans un monde où l'humain n'en est plus un, s'étant abaissé en un simple outil muni d'un pouvoir pour servir l'humanité. Une silhouette au loin promet de changer cela, elle n'est pas très bell...