«𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 6» : 𝖩𝗂𝗋𝖺𝗂 𝖧𝗂𝖼𝗁𝗂𝗋𝗈

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Une silhouette marche légèrement au milieu d'une déchèterie, ses cheveux de couleur ébène remuent dans le même sens que le vent. Sa robe blanche légère semble trop pure pour ce paysage spectrale.

— Papa, où es-tu ? Appelle-t-elle d'une voix mielleuse.

Silence, il n'y a que le sifflement de la douce brise.

— Papa, réponds-moi, je suis de retour !

Toujours pas de bruit, le vent devient de plus en plus violent. Les cheveux de la fillette bougent plus fortement qu'ils pourraient presque se détacher de son crâne.

— Papa ! Cette fois, sa voix est plus forte.

Son souffle devient irrégulier, une main contre son torse, les larmes lui montent aux yeux.

Il m'a dit qu'il ne bougera pas d'ici, il me l'a promis !

En réalité, la brune a tendance à s'éclipser de son soi-disant foyer sans prévenir son tuteur. Il semblerait aussi qu'elle a une pression plus forte sur lui qu'il ne l'a sur elle. On se demanderait presque qui est le parent dans l'histoire, mais évidemment, il n'y a pas de vrai lien de parenté entre ces deux là, parce que la fillette préfère l'appeler ainsi. Mais à cet instant, la tourmente secoue le ciel et les yeux violets de la fille à la robe blanche, elle se sent trahie, comme un couteau qui troue sa poche thoracique. De loin, on dirait une scène tout droit sortie d'un k-drama, on dirait que la fillette en fait trop, on lui dirait de se calmer.

Pourtant, c'est la réalité, et souvent, elle blesse plus fort qu'il ne paraît.

Cette nuit-là, on ne voit pas ces belles étoiles, mais plutôt des épais nuages couvrir le dessus des têtes des habitants de Musutafu. Ce soir aussi, l'enquête sur le vilain de la pluie avait avancé d'une façon considérable et inattendue.

À cinq heures du matin, trois policiers avaient compris une chose, ce vilain de la pluie, il vient d'un endroit délabré, car on l'avait repéré vers trois heures et demi puis on l'avait suivi à quatre heures cinquante et il y était, il était dans la plus grosse déchèterie de la ville. Il s'est assis, et là, la pluie a commencé à couler sur sa tête et seulement sur sa tête. Il attendait quelqu'un, mais qui ?

Les policiers attendirent jusqu'à sept heures du matin, jusqu'à ce qu'ils virent une fillette sortir d'un bus sans roues et sans vitres, elle est munie d'un sac à dos plutôt joli. Jusque là, il n'y avait que Endeavor et All might qui savaient. Rappelons-le, suite au fait que la pluie ne coulait pas souvent à une certaine école primaire de Musutafu, le héros enflammé avait conclu que le vilain avait un complice à cet endroit. Pour All might, c'était toi qui lui en avait parlé, parce que tu sais qu'un personnage est de trop.

En bref, les trois policiers furent surpris de voir une petite fille dans un endroit pareil. L'un d'eux, a failli lâcher un petit cri si son collègue n'avait pas eu la bonne conscience de lui plaquer la main contre la bouche.

— Je croyais que le retour en cours se faisait lundi. Lâche le vilain à l'attention de la petite écolière.

— Et donc, j'avais prévu pour ce week-end de dormir chez mon petit-ami.

— Avec cette simple robe blanche légèrement tachée ? Audacieux.

— Tais-toi le vieux, déjà que t'es pas rentré à minuit comme je te l'avais ordonné. En plus je n'ai pas eu le temps d'aller à la laverie, dis-toi que mes deux ensembles sont déjà au sale et que j'ai dû me couper les cheveux avec ton coupe ongles dégueulasse.

— Cette histoire de coupe ongles date depuis le jour qui a précédé la rentrée ma fille, t'y es encore ?

Le vilain aussi la considérait comme sa fille, après tout la petite fille ne lui avait pas laissé le choix. C'était son caprice, un caprice d'un enfant.

— J'ai dû les recouper un peu, en tout cas, je vais les laisser pousser pour cet automne et cet hiver et t'as intérêt à m'acheter des ciseaux comme cadeau pour Noël !

— T'as ceux que tu utilises pour tes cours, non ?

— Justement, non, je dois en permanence demander ceux de mon camarade. Qui est mon petit-ami au passage, bouffon pense-t-elle après avoir parlé mais pas d'une façon amoureuse, elle avait plutôt l'air agacée de cette soi-disante chance d'avoir un copain.

Un policier se nommant Ocha se surprend à bailler, la discussion entre ces deux criminels est ennuyante. La fille à la robe blanche s'en va, celui qui avait baillé, Ocha, se demande si elle se rend compte dans quel pétrin elle se fourre en accompagnant ce vilain dans ses crimes. Avant, quand le vilain était encore avec ses alliés, ils braquaient plusieurs banques grâce à son Alter de pluie qui faisait office de diversion. Il s'agirait que dans ses archives, on l'a plaidé coupable de plusieurs meurtres quand il avait la vingtaine avant d'arrêter subitement alors qu'il allait tuer une autre personne : une riche commerçante qui allait prendre le train. Si les policiers le savent à ce jour, c'est parce que celle qui allait devenir une victime avait reçu une lettre mal écrite.

"J'allais te tuer, mais j'arrête. Du coup, pas besoin de me poursuivre puisque j'arrête définitivement de me salir les mains. 
Ciao ciao my amigos. 
Jirai Hichiro"

Ocha sent qu'on lui tape légèrement l'épaule, il tourne la tête vers Mei qui le regardait d'un air grave.

— On arrête pour aujourd'hui, Ray, t'as tout enregistré ? Dit le chef du groupe.

— Yes, ce vilain de la pluie ne va pas faire long feu. Répond le policier en levant la main dans laquelle se trouve un mini micro.

— Bien, on se casse.

Malheureusement, il est difficile de se déplacer dans ce genre d'endroit. Après la gaffe qu'il allait commettre, pousser un cri, ce n'était pas la dernière pour Ocha. Tellement pressé d'entrer, il glisse sur une canette et sa tête heurte rapidement le sol le laissant inconscient, les yeux grands ouverts.

— Ocha ! Crie doucement Mei en se précipitant vers lui.

Le malheur n'a pas fini de les frapper, malgré eux le vilain a eu conscience de leur petite visite. On entendit ses vêtements froissés, ses pieds éclaboussant le sol mouillé. Mei qui n'avait pas fini de tirer le bras de son collègue pour le relever, lève brusquement la tête, affolé.

— Laisse-le là Mei, il arrive vers nous, l'enregistrement est beaucoup plus important ! Chuchote fortement Ray, une goutte de sueur coulant sur sa tempe.

Comme devenu sourd, Mei porte Ocha sur son épaule et commence à courir avec beaucoup de lenteur.

— C'est pas dans mes principes de laisser tomber mes collègues. lâche le chef, confiant.

Malgré son grand cœur, en un clin d'œil, le vilain de la pluie anciennement appelé Hichiro, est apparu devant eux. Ses longs cheveux blancs neige aux racines ébènes, mouillant son cou nu, remuent vers la gauche de là où il est venu. Il correspond trait pour trait au monsieur puant qui t'avait accosté et accompagné au festival d'été.

Les deux policiers restèrent paralysés. Le vilain ne fit qu'un pas pour que Ray, porteur de l'enregistrement, s'effondre au sol tout sueur.

— Des policiers ? Eh bien, vous voilà bien avancés pour votre enquête. La voix du prénommé Hichiro est monotone, ce qui effraie davantage les deux hommes.

— Tss, on est dans la merde. Dit Mei à voix basse tout en serrant les doigts et les dents.

Il avait bien raison, ils étaient cuits. Le soir même, on les retrouva inconscients sous un pont, recouverts de graves blessures, certes pas mortelles. L'enregistrement introuvable, tout comme leurs souvenirs de la veille.

Le fossé s'agrandit, encore un peu, et personne ne pouvait résoudre l'affaire. Même pas All Might, le numéro un des super-héros. Mais bien entendu, cela est impossible.

Humaine ⁱᶻᵘᵏᵘ ˣ ʳᵉᵃᵈᵉʳOù les histoires vivent. Découvrez maintenant