«𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 11» : 𝗅'𝗈𝗋𝗀𝗎𝖾𝗂𝗅𝗅𝖾𝗎𝗑

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— Hein, Todu ?! Demande Bakugo, son visage forme une fâcheuse grimace.

Il a oublié qui c'était...

— On parle de moi à ce que je vois, je peux connaître le sujet de la conversation, vu que je suis inclue ?

Un sursaut collectif, et un silence de mort. Cette personne qui vient de s'infiltrer, n'est que Todu en chair et en os, la seule, la vraie, de son grand sourire innocent et de ses brillants yeux mauves.

Vous la regardez tous surpris, il faut que vous parliez, pour pas que ça paraisse trop suspect.

Allez...

Parle...

Quelqu'un !

— Euh... non.

Shoto !

— Comment ça non ? S'indigne Todu, les sourcils levés.

Le bicolore te regarde, te suppliant de ses pupilles hétérochromes de répondre quelque chose à sa place. Tu t'exécute donc, face à l'ennemie, tu te retrouves complètement dépassée, le stress t'enveloppe de toute sa force laissant tes épaules lourdes.

— Alors... commences-tu en reliant tes doigts moites... non, mais pas non, genre...

Malheur ! Tu n'arrives plus à parler !

— Mais mêle toi de tes fesses toi ! Crie Bakugo en la pointant de son magnifique majeure.

— Hé, je te permets pas, je te rappelle que je suis quand même inclue dans votre conversation, j'ai de quoi me mêler ! Proteste Todu en le pointant de son index.

— Qui dis que ce n'est pas une autre Todu, hein ?!

— ... Oh, vous connaissez une personne qui porte le même prénom que moi ?! Se rejouit-elle avant de s'assoir près de Shoto.

Bravo Bakugo, maintenant elle nous colle aux basques.

Le blond lâche un grognement, le visage sur le côté et les mains dans les poches de son short, il contracte sa mâchoire.

— Euh, on parlait de... tente Midoriya à son tour en remuant des mains. D'une histoire qu'on invente tous ensemble, tu sais, c'est pas très intéressant, mais si tu veux savoir, ça parle de héros mais pas n'importe lesquels genre... des héros qui portent le même nom que les gens qu'on connaît et...murmure, murmure, murmure...

— Argh, ferme là sale nerd !

—  Oh... c'est archi long en fait, et je comprends pas tout... bon, désolée, je m'en vais !

Elle se lève avant de sautiller et de s'en aller dans une direction inconnue, affolés, Bakugo, Shoto et toi, vous vous regardez tous en même temps. Décidément, Midoriya est le héros du jour.

— Bravo ! Tu t'éxclames, stoppant par la même occasion le vert dans ses murmures étourdissants.

Midoriya n'en revenait pas, mais il ne se montra pas excentrique pour autant — ce que Bakugo aurait fait volontier —, rapidement Shoto vous rappela à la réalité.

— À première vue, elle ne ressemble qu'à une petite fille sans aucun antécédent.

Bakugo avait tilté quelque chose dans ses paroles.

— Mais encore ?

Shoto le regarde, ils hochérent tous les deux de la tête entendus, ils s'étaint compris et avaient la même idée en tête.

— Sa façon de parler. Répond le bicolore.

Tu sursuates avant de taper ton poing sur la paume de ta main, mais oui ! Comment n'as-tu pas pu le voir avant ?!

...Et puis, tu n'as pas à t'inquiéter T/p, la moi que tu as vu ce jour-là n'était que la petite fille que je suis, non ? Ses paroles résonnent encore en toi.

Midoriya n'y comprend rien, et vous regarde tous un par un. Todu, il n'aurait jamais douté de cette fille, elle est tout aussi gentille que Ren.

Elle parle mystérieusement par moment, ça doit être ça !

— Elle est beaucoup trop enfantine. Répliquèrent Bakugo et Todoroki en se regardant du coin de l'œil.

Ah, j'ai eu tout faux.

— Comment ça, enfantine ? J'ai pas compris. Dit Midoriya, les sourcils froncés par l'incompréhension, il s'avance légèrement.

— Mais, commences-tu, mais on est des enfants, c'est normal non ?

— Mais tu te crois encore en maternelle ou quoi ?! S'écrie Bakugo en avançant son pied droit.

— C'est... c'est peut-être sa façon de parler, qui sait ! Justifie Midoriya, en espérant faire changer d'avis ses camarades.

Toi non plus, tu ne veux pas y croire. Mais si les deux génies le disent, alors que peux-tu bien répliquer pour sa défense ? Rien. C'est vrai que Todu se montre étrange ces derniers temps. Toi non plus, tu n'as pas le droit de flancher parce qu'elle est ton amie. Ces histoires de cœur, tu dois les laisser de côté, pour le moment.

— Pfff, de toute façon, pas de chance que cette nana soit l'alliée, elle a un gros retard mental. S'enorgueillit Bakugo, les poings sur ses hanches.

— C'est avec ça qu'elle arrive à te piéger. Déclare Shoto en le jugeant du regard.

— Me regarde pas comme ça double face, je vais t'exploser !

— Donc, reprend le bicolore en ignorant majestueusement Bakugo, on se concentre tous sur Todu, c'est ça ?

Vous restez dans un silence lourd de sens, réfléchissant à cette fâcheuse option. Étonnamment, Bakugo accepta rapidement cette idée pour une raison qui lui est totalement intime. Pour Midoriya, c'est tout une autre histoire. Comme pour Ren, il ne peut pas envisager cette idée. Il te regarde alors d'un air déconcerté, demandant implicitement ton humble avis.

Il sait qu'il peut te faire confiance, malgré tes airs insouciants, tu pouvais avoir la tête froide par moment et il était bon de t'écouter dans ces moments-là.

Pour réponse, tu hoches la tête en signe d'approbation pour lui faire comprendre qu'il fallait les suivre. De toute façon, vous n'avez pas trop le choix, c'est ça ou le groupe se divisera. Et puis, vous n'aviez pas quelqu'un de plus suspect à viser. De plus, tu avais des raisons qui confirmaient vos doutes, il ne fallait que les prouver, prouver que Todu est bel et bien l'alliée de ce super-vilain de la pluie.

Avant que vous n'ayez le temps de vous concerter sur un plan d'action, la cloche retentit dans l'air devenu peu à peu humide et inerte. Les quelques oiseaux accrochés aux branches des arbres aux alentours, surpris, prirent leur envol bien loin derrière les nuages doublés d'épaisseur et de couleur grisâtre. Le soleil, timide, ne pointe que sa forme ovale. Ce jour-là, étant pâle, il ne partagea pas ses beaux rayons aux habitants de Musutafu.

Dans des mouvement robotiques, tous regagnèrent leurs obligations dans l'établissement. La cloche fut l'effet d'une alerte, comme un devoir, elle indiquait, non, elle obligeait aux habitants de l'école de ne pas faillir à leurs tâches. Depuis le départ de l'arbre chantant, Jun, il n'y fait plus bon dans cette banale prison du système.

Humaine ⁱᶻᵘᵏᵘ ˣ ʳᵉᵃᵈᵉʳOù les histoires vivent. Découvrez maintenant