«𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 17» : 𝗊𝗎𝖾𝗌𝗍𝗂𝗈𝗇𝗌

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Faites que ces jolis souvenirs ne s'estompent jamais.

C'est alors que les paroles du mec qui pue au festival te reviennent à l'esprit :

C'est trop tard. On ne peut plus arrêter l'inévitable, tout va s'enchaîner rapidement, petite. J'aurai fait de mon mieux, mais retiens bien ça, je n'ai pas qu'un seul alter, c'est la faute à AFO. Dis-le à All Might, c'est lui qui t'a accompagné tout à l'heure, non ?

Mais alors que tu t'apprêtes à lui en parler, un vertige s'empare de toi, le visage de ton frère devient de plus en plus indescriptible. La peur t'étouffe alors que tu ne parviens plus à respirer.

Il ne faut pas que je panique, sinon, ça va s'empirer. Respire T/p, respire !

Les mains entourant ton cou et le visage penché vers l'avant, tu reprends ton souffle petit à petit. Rien à faire, ta vision ne s'arrange pas, tout à coup, tu te sens chaude et lourde à la fois. Tu commences à tousser, tes oreilles bourdonnent. Et c'est comme si une grande force vient implanter la pire des choses dans ton corps.

Ma gorge... j'ai peut-être chopé une grippe, avec toutes ces averses.

Tu continues de tousser, les genoux aux sol. Ton frère, paniqué, se précipite vers toi. Il met une main sur ton front et la brûlante température de celui-ci fait qu'il retire rapidement sa main.

— T/p, tu es brûlante ! S'étonne-t-il, avant de se précipiter à te porter pour t'allonger sur le canapé.

La main posé contre sa bouche, la panique le ronge alors que des gouttes de sueur viennent couler sur ses tempes.

Que faire, allez, réfléchis Yagi, qu'est-ce que je peux faire ?!

Sans réfléchir plus longtemps, il se dépêche de mettre un vêtement imperméable, de rapporter le tien pour le mettre autour de tes épaules frêles avant de te porter jusqu'à sa voiture. Il te dépose maladroitement à l'arrière, et se met rapidement devant le volant. Ni une ni deux, il démarre le véhicule et roule du plus vite qu'il peut vers l'hôpital.

J'espère que ce n'est pas sa maladie qui refait surface... s'inquiète Yagi en te jetant un regard par le rétroviseur.

×××

Ton point de vue :

J'entends ma respiration saccader, les battements affolés de mon cœur. Mes cils battent de manière constante, mon corps fourmille. Je me sens lourde, je n'arrive même pas à bouger le petit doigt, en fait, je ne sens plus rien, mon corps ne m'appartient plus.

Malgré tout, j'arrive à sentir cette odeur de désinfectant, à écouter des bruits inaudibles derrière l'espace qui m'entoure, à voir la lumière accroché au plafond blanc.

J'ai une forte envie de m'asseoir, mais de ses mains collantes et imaginaires, le lit m'emporte dans ses draps. Je suis incapable d'ouvrir de nouveau les yeux, je m'endors.

Le noir m'entoure, des tâches colorées viennent décorer cet endroit terne. Et soudain, un mot vient se loger dans mon esprit, malgré toute la volonté du monde je n'arrive pas à m'en défaire.

Papa.

C'est lui, c'est lui qui a convaincu ma mère d'aller voir All For One pour m'offrir un alter. Je pourrai lui en vouloir, clamer haut et fort que tout est de sa faute. Mais à cet instant, il n'y a que le flux de souvenirs qui viennent noyer mes prunelles.

Je me rappelle de sa grande main qui venait entourer la mienne, main dans la main, elles se balancaient dans un rythme harmonieux alors qu'on marchait pour que je puisse aller à mon école.

Papa, papa !

Qu'est-ce que t'as ?

Tu sais, j'ai un ami qui est gentil avec moi !

Ah oui et comment il s'appelle ?

Akitto... euh... Hina Akitto !

Mon père est resté silencieux un instant, mais il m'a sourit, et il n'a pas empêché cette forte amitié naissante de voir le jour. Et puis, il y a ce jour-là à la patinoire, on avait invité Akitto et il y avait mes parents. Papa s'entendait plutôt bien avec mon ami, il lui apprenait à glisser sur la glace. Maman, de son côté, était assise dans les gradins à nous regarder en nous filmant munie d'un large sourire derrière son appareil. Akitto et moi, on se prenait plusieurs fois la glace au visage alors que nous tentions de faire les fous. C'est vrai que, ce jour-là, j'avais énormément ri et papa aussi.

Papa.

Il était mauvais par moments, c'est vrai, mais je n'arrive pas à lui en vouloir. N'était-il pas simplement une personne comme les autres pour avoir ses tristes faiblesses ? Maintenant, je me demande, qu'a-t-il bien pu vivre pour se sentir si mal dans sa peau ? Je ne me la suis jamais posée, cette question. J'étais tellement focalisée par ma pauvre personne, que je n'ai pas songé une seule seconde à ce que pouvaient vivre ceux qui m'entouraient.

Ren, le sans-alter, s'était-il senti si opressé par quelque chose pour avoir blâmé mon protégé pour une erreur qu'il a lui-même commise ? Todu, la fille aux nuages, être l'allié du vilain de la pluie, mais pourquoi ? Bakugo, le garçon aux explosions, pourquoi embête-t-il Izuku à ce point, est-ce à cause de son égo, mais pour quelle raison ? Shoto, le fils d'Endeavor, comment peut-il tenir dans ce chaos qu'est chez lui, pourquoi est-il aussi fort ? Maman, elle aussi, elle a dû subir mes crises de nerfs, pourquoi n'ai-je pas pu la rendre assez fière ?

Tout compte fait, j'aurais peut-être dû... laisser la maladie m'emporter.

×××

Point de vue Izuku :

— ...parce que la cavalerie est là !

Je regarde encore cette vieille vidéo de All Might, il faut dire qu'en ce moment, plusieurs pensées ruminent dans mon esprit. La regarder, me fait tout simplement du bien.

Devant l'ordinateur du salon, je remets encore une fois la lecture de la vidéo. Malgré le petit-déjeuner que j’ai pris tout à l'heure, j'ai encore faim, je vais peut-être aller grignoter quelque chose dans la cuisine. Je remarque ma mère qui passe un coup de fil à l'entrée, je prends donc l'initiative de baisser le volume du son. Pourtant, l'état dans lequel ma mère parle, m'inquiète quelque peu. Alors je mets ma vidéo en pause, et retourne ma chaise vers le combiné téléphonique.

— ...Et elle va mieux ? Demande-t-elle en entourant le fil du téléphone autour de son index.

Un silence, ses cheveux lisses, cachent l'expression qu'elle peut aborder à cet instant.

— ...Et, est-ce-que l'heure des visites n'est pas dépassée ? Cette fois, elle me regarde. Je pense qu'Izuku aimerait la voir.

J'ai un mauvais pressentiment.

Humaine ⁱᶻᵘᵏᵘ ˣ ʳᵉᵃᵈᵉʳOù les histoires vivent. Découvrez maintenant