«𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 3» : 𝗅'𝗈𝗋𝗉𝗁𝖾𝗅𝗂𝗇 𝖾𝗍 𝗅𝖾 𝗉𝗈𝗌𝗌𝖾́𝖽𝖾́

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Point de vue extérieur :

Derrière la grande porte coulissante, dans cette pièce plongée dans l'obscurité totale, un jeune garçon se trouve là, ruminant ses pensées noires.

— C'est pas juste, je le déteste... suffoque-t-il dans sa barbe.

Son père avait catégoriquement refusé qu'il sorte pour ce soir. Pourtant, il avait essayé, mais rien n'a abouti. Pour une fois qu'il lance la conversation, il pouvait être sympa quand même.

Viens s'il te plaît Todoroki-kun, ça va être super drôle ! avais-tu insisté avant d'aller jeter le carton vide de ton sandwich.

Je ne sais pas.

Il voulait vraiment y aller, Shoto avait envie de découvrir ce que c'était un festival sans se fier aux livres. Pour une fois, il voulait essayer.

— Ce satané père, je le déteste... Qu'il aille en enfer, marmonne Shoto, sa voix brisée se mélange avec ses sanglots discrets alors que la colère coule dans ses veines.

Pour lui, tu étais une chouette fille et la première qui lui souriait pour de vrai. Shoto sait quand quelqu'un semble honnête avec lui, il n'a pas besoin qu'on lui dise pour qu'il le sache, et Midoriya n'y fait pas exception.

Dans le couloir, la lumière s'allume, Shoto tressaille avant de relever la tête. Une ombre imposante se trouve devant la baie de la porte, elle reste silencieuse avant de déclarer d'une voix grave :

— Tu vas pleurer encore longtemps ? Le futur numéro un ne pleure jamais.

Shoto sait, il sait ce que son père attend de lui depuis sa naissance. Pour l'instant, il ne pouvait faire grand-chose, à part vomir ses tripes sur le tatami de la salle d'entraînement, Shoto est impuissant face à son géniteur.

— Hm...

— Je t'ai connu avec beaucoup plus de répartie que ça, Shoto. Dors, il n'y aura pas d'entraînement pour ce soir.

Et sur ces mots froids et sans aucune pitié que l'ombre s'en alla, ce n'est pas pour autant que Shoto lui obéit. Il ne dort pas, il n'y arrive pas et il ne veut pas. Il n'a cessé de penser comment Midoriya et toi pouvez vous amuser dans ce fameux festival à l'heure qu'il est.

Je veux vraiment y aller.

À l'aide de ses coudes, il se relève discrètement, s'approche de la grande porte coulissante et la pousse sur le côté. Les mains au sol, il vérifie dans les longs couloirs interminables de cette grande prison la moindre présence humaine.

— Hey, Shoto, qu'est-ce que...

Effrayé, le bicolore sursaute et tourne sa tête vers la source de cette voix.

— Pourquoi tu fais cette tête, et pourquoi tes yeux sont aussi rouges ?

Shoto ne sait pas quoi dire, il est comme muet, c'est rare qu'il puisse parler avec sa grande sœur. Celle qui s'occupe de lui depuis que sa mère à été internée, c'est la servante de la demeure. Hormis elle et son père, Shoto n'a pas vu ses frères et sa sœur depuis un bon moment déjà.

Alors il baisse la tête sans pour autant la quitter du regard, il ne sait pas s'il doit se justifier ou juste courir.

— N'ai pas peur, papa est parti pour le travail. Il n'est plus là, il n'est plus à la maison.

Elle lui sourit tendrement pour essayer de le rassurer, puis elle s'accroupit à sa hauteur. Mais Shoto eut un mouvement de recul qui surprit la blanche.

— N'approche pas, Fuyumi, si papa le sait, il va se fâcher.

Il n'aime pas qu'il soit avec eux, s'il venait à le savoir, il allait leur crier dessus ou pire, les frapper.

Humaine ⁱᶻᵘᵏᵘ ˣ ʳᵉᵃᵈᵉʳOù les histoires vivent. Découvrez maintenant