«𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 24» : 𝗅'𝗂𝗇𝗌𝗈𝗅𝖾𝗇𝗍𝖾.

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Si cet interrogatoire de dix minutes fut autorisé, c'était en grande partie grâce à Bakugo Katsuki. Pendant les derniers instants qui lui restaient de la pause déjeuner, il y avait une question qui le chiffonnait depuis un moment et qu'il voulait poser à Todu. C'était à propos de ce vol au festival, ça a fait plus de bruit qu'on le croyait, encore maintenant, les policiers n'avaient pas réussi à mettre la main sur le coupable. Bakugo avait regardé la foule se regrouper au loin et puis toi, et il vous avait entendues accompagnées de deux policiers. Et la description de la dame correspondait trait pour trait à Todu, en tout cas c'est ce que lui avait soufflé son instinct, et il ne faisait pas fausse route.

Précipitamment, il lui ordonne de s'arrêter alors qu'elle s'apprêtait à partir, sûrement pour rejoindre Ren. Todu se retourne, intriguée par ce ton trop ferme que Bakugo a pris, en fronçant des sourcils elle lui demande du regard ce qu'il lui veut encore, étant déjà assommée par toutes ses questions étranges. Le blond la regarda fixement de ses yeux carmins, avant de déclarer, confiant :

— C'est toi qui a volé la bouffe de la vieille dame du festival.

Ses pupilles violettes tremblent vivement en regardant Bakugo, Todu n'en revient pas qu'il ait pu deviner. Ce vol a été prévu depuis le début, de son ordre, AFO. La brune essaie de se reprendre en rigolant maladroitement, comme si ce simple rire allait dissiper le stress qui la ronge jusqu'au bout des doigts.

— Mais de quoi tu parles, j'étais avec Ren !

— Tu aurais très bien pu le quitter le temps du vol en prétextant n'importe quoi, mais je peux toujours lui demander.

— Non ! S'est-elle dépêchée de crier, avant de poser ses mains contre sa propre bouche, encore déboussolée.

En vérité, et malgré son air étrangement calme, Bakugo jubilait intérieurement d'avoir atteint son but. Il a réussi à lui faire perdre contenance, cette stupide assurance qu'elle garde derrière son sourire si niais s'est fissurée, de quoi la rendre plus suspecte qu'elle ne l'était déjà. Après avoir avoué être la responsable de ce vol et avoir supplié le blond de ne rien dire de ce "secret", ce dernier s'est déjà relevé pour se diriger vers sa classe. La sonnerie retentit soudainement dans tout l'établissement, voire même en dehors. Ayant l'habitude de l'écouter, les gens continuent leur lasse routine, mais quant à Todu, celle-ci sonne beaucoup plus fortement que d'habitude, englobant son être tant le stress est énorme. Intérieurement, elle sait que c'est sa fin, mais il reste une autre fin possible, il faut juste qu'elle y arrive, il faut qu'elle parvienne à s'enfuir. Après ça, AFO réglera ce mini problème, c'est sûr ! Après tout... elle le croit capable de tout.

Du côté de Bakugo, il se rend aux toilettes. Le lieu de rendez-vous qu'il avait convenu avec Todoroki. Rapidement, le blond lui passe son mini micro et le bicolore le cache de nouveau dans sa petite poche. Ils ne s'adressent pas un mot, même pas après être sortis avec le même pas précipité pour aller rejoindre leur classe. Leur retard va sûrement être réprimander par la cruelle madame Hawaii, mais ça, ils n'en ont que faire, ils avaient réussi leur plan, et brillamment. 

En classe, Todu tremblait beaucoup, pour excuser cela à ses voisines de table, elle avait prétexté avoir un peu froid. Mais la vraie raison était tout autre, elle stressait, plus que de normal. Son esprit scandant entre mille et une pensées, elle devait trouver le moyen de s'enfuir, mais comment faire lorsque ta professeure s'avère plus que rusée ? Rapidement, elle avait trouvé une solution, enfin, il lui semblait en être une.

— Excusez-moi... madame Hawaii ! Todu avait levé son bras nu, quelque peu marqué par les boutons de moustiques.

Étrangement, Akémi Hawaii ne l'avait pas ignorée et semblait beaucoup plus joviale.

— Oui ?

— J'ai... envie d'aller aux toilettes, s'il vous plaît.

Un silence avait plané, futile comme solution penserez-vous, trop connue peut-être ? Effectivement, parce qu'à ce moment-là, Todu n'avait pas toute sa tête, le stress et la peur d'être révélée à jour eurent raison d'elle. Pour la détruire plus qu'elle ne l'était déjà, madame Hawaii avait laissé échapper un énorme rire strident aux oreilles de tous, ce rire qui ne vous ravit pas du tout qui ne vous annonce rien de vraiment chouette, ce même rire diabolique que lâchent les vilaines sorcières dans les comptes pour enfant.

— Absolument pas ! Pour cet après-midi, c'est examen surprise ! Avait-t-elle crié avec une étrange joie dans la voix, enfin "étrange" pour les enfants qui ne comprenaient pas pourquoi un examen surprise devait être quelque chose de joyeux, pour Akémi ce n'était rien d'étrange.

Alors que Todu voyait toutes ses possibilités de fuite s'amoindrir, son cœur se faisait beaucoup plus gros. Alors pris par un élan de courage, elle s'était encore autorisée à prendre la parole :

— Et si je finis avant tout le monde ?!

Un sourire vicieux s'était logé au coin des lèvres rouges sang de Akémi, étant d'humeur un peu plus joviale, elle était prête à prendre ce défi.

— Si tu réponds à toutes les questions, sans exception.

Bakugo et Todoroki avait titillé l'anomalie dans son comportement, normal, vu que c'était eux qui l'avait déclenchée. Ils s'étaient regardé d'un air compris, et chacun de leur côté, faisaient tout de leur possible pour pouvoir terminer avant elle. Ils ne la laisseront pas s'enfuir. Malheureusement, Todu était beaucoup plus maligne que ces deux perfectionnistes, elle n'avait pas répondu sérieusement à aucunes des questions comme ils avaient fait, non, elle avait bâclé son travail pour pouvoir sortir de cette horrible salle à l'air plus que étouffante.

— Madame, j'ai terminé !

Aussitôt dit, aussitôt elle avait posé ses copies sur son bureau et s'était précipitée pour sortir. On l'entendait courir dans les couloirs, alors que madame Hawaii inspectait ce qu'elle avait rendu avec un œil médusé. Entre temps, Bakugo s'était brutalement levé de sa chaise, la faisant fortement cogner sur le pupitre de son voisin à l'arrière.

— Bakugo, on se rassoit, vite ! L'air jovial qu'abordait Akémi il y a quelques minutes s'était complètement évaporé en constatant que l'une de ses élèves avait osé se foutre de sa tronche.

L'insolente.

Bakugo ruminait dans sa barbe alors que la frustration de ne rien pouvoir faire le rongeait tout entier de l'intérieur, et puis merde, il en avait fallu de peu pour qu'elle puisse rester dans cette foutue salle, il ne lui manquait que trois exercices, juste trois...

Pendant ce temps-là, Todu courait avec le peu d'endurance qu'elle possède vers la sortie. Elle doit s'enfuir, c'est la seule pensée qui la domine, tout ce qu'elle voulait, c'était être sauvée et vivre normalement avec son héros, Hichiro Jirai. Elle voulait aussi recouvrir sa mémoire, se comprendre elle-même. Si elle avait écouté AFO et suivi ses plans c'était pour des raisons purement égoïstes, si elle se montrait possessive et étrange envers son héros c'était aussi pour des raisons personnelles. La seule chose qui lui reste depuis toujours, c'est cette promesse envers l'humanité. Elle avait promis de la libérer, mais, il fallait déjà qu'elle se libère elle-même.

Je vais rejoindre Hichiro Jirai, il m'emmènera à AFO, je suis sûre qu'il trouvera une autre manière de réussir dans ses plans !

Malheureusement pour Todu, elle avait croisé la mauvaise personne au mauvais moment. Madame Jun passait par là, pour une raison que nous ne citerons pas. Et en voyant courir Todu aussi rapidement, elle avait eu le réflexe de l'attraper par le bras.

— Todu, qu'est-ce que tu fais ?!

— M...madame Jun ! S'était exclamée la brune, à bout de souffle.

Peut-être que finalement, L'univers n'est pas de son côté.

Humaine ⁱᶻᵘᵏᵘ ˣ ʳᵉᵃᵈᵉʳOù les histoires vivent. Découvrez maintenant