Chapitre 13

41 4 0
                                    


Je m'occupe des chevaux dans la grange tout en réfléchissant à ma discussion avec Andie. J'ai retrouvé un peu de clarté et j'en suis arrivée à une conclusion très simple : Tiago, même quand il semble sympa avec moi, me plonge dans l'embarras. La preuve ? Il me parle de son père et Andie ne me lâche plus. Et tout ça me met extrêmement mal à l'aise ; je ne supporte pas l'idée d'attirer l'attention sur ma vie sentimentale et d'être au centre des potins. En Suisse, je me débrouillais toujours pour être avec des mecs qui me semblaient plus matures, qui trainaient avec des gens un peu hors normes, et qui se foutaient royalement des histoires des uns et des autres. En fait, c'est pas qu'ils sont plus matures, c'est juste qu'ils sont tournés vers leur petit nombril, m'a dit Julie une fois. Et je me demande encore si elle n'avait pas raison. Il est clair que si une simple discussion avec Tiago excite Andie à ce point, alors je dois la calmer au pus vite. Ce qui est également limpide, c'est que personne ne doit savoir que Ricky et moi fricotons à l'occasion. Elle l'a dit, le seul moyen pour qu'elle me lâche la grappe, c'est de parvenir à me comporter normalement avec Tiago, de mettre de l'eau dans mon vin. Ça ne sera pas facile, mais je peux essayer. C'est la seule solution.

Ricky me rejoint avec un sourire canaille hyper craquant.

— Salut beauté. Tu t'es amusée hier ?

— Oui. Tu étais passé où ?

— J'avais des trucs à faire.

Mystérieux, très bien...

— Tu viendras voir le rodéo avec moi ce soir ? je demande, rougissante. Je n'y connais rien, et j'aurais besoin d'un professeur, je me justifie en lui coulant un regard timide que je veux séducteur.

Aller au rodéo ensemble semblera naturel, puisqu'on vit dans la même maison.

— Si tu veux ma belle !

Je me hisse face à lui et dépose un baiser sur sa joue. Il est surpris, jette un coup d'œil à la porte fermée, et me regarde avec gourmandise. Au moins, lui aussi semble préférer qu'on reste discrets. Il attrape ma main qui vient de quitter son épaule et la place autour de son cou épais pour m'attirer vers lui. Tout mon corps réagit instantanément, mon estomac fait un looping, mes ovaires font la ola. Pas de malaise, cette fois. Tout en me serrant contre lui, il me pousse contre le mur en bois, me fixant de ses prunelles azur avec un sourire carnassier. J'en lâche ma fourche qui atterrit dans le foin avec un bruit mou. Il est magnétique, je suis incapable de lui résister. Je suis complètement à sa merci ; son corps puissant m'écrase contre les lattes disjointes, mes seins s'aplatissent sous son torse chaud. L'étreinte est violente, sensuelle, et tellement sauvage que j'en ai la tête qui tourne. Il prend ce qu'il veut et passe à la suite. Je me fige. Qu'est-ce que je fabrique ? Je le connais à peine ? Julie me dirait de foncer, mais je ne suis pas comme ça.

— Ricky, attends, je souffle, alors que sa langue descend le long de mon cou.

Je le pousse doucement, puis un peu plus fort. Il s'écarte de moi dans un grognement.

— Qu'est-ce que tu veux de moi ?

J'halète, encore excitée, mais incapable de le laisser continuer tant que je n'ai pas mis les choses au clair entre nous. Mes joues me brûlent. Je fixe ses iris de tempête. Son regard est dur de contrariété, puis, en une seconde, les nuages disparaissent et il sourit, charmeur.

— Toi, me dit-il d'une voix mielleuse, en s'approchant à nouveau.

Mais je suis ferme. Je ne me laisserai pas avoir par une demie-réponse.

— Ricky, qu'est-ce que tu veux de moi ? je répète, cette fois en croisant les bras sur ma poitrine.

Il grogne à nouveau et passe la main sur sa nuque, manifestement contrarié.

TornadesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant