Chapitre 2

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Les élèves de troisième année avaient du mal à se concentrer sur les consignes du professeur Flitwick qui s'efforçait de leur enseigner le sortilège d'allégresse. La découverte du corps sans vie de l'elfe de maison occupait tous les esprits.

Les premiers enseignants arrivés sur les lieux du drame n'avaient pu que constater le décès de l'elfe et avaient peiné à disperser l'attroupement d'élèves qui s'était formé dans la cour de métamorphose. Ce fut l'arrivée du Directeur en personne, Aristote Brocklehurst, un homme de large stature, très brun avec des favoris, qui convainquit les derniers curieux à rejoindre leurs salles de classe respectives.

Quelques minutes plus tard, le professeur Filius Flitwick, un minuscule sorcier à la voix flûtée, avait accueilli les Poufsouffle et les Serdaigle dans la salle de cours de sortilèges. Devant l'excitation bien compréhensible des élèves, il avait consenti à revenir sur l'incident et à atténuer leurs inquiétudes. Cette elfe du nom de Winky travaillait à Poudlard depuis de nombreuses années. Les causes de la mort n'étaient pas encore élucidées mais rien n'indiquait qu'elles ne pouvaient pas être naturelles. Le cours d'aujourd'hui sur le charme de réjouissance était très important car c'était un sujet qui tombait régulièrement aux examens. Il se refusait désormais à parler d'autre chose que du sortilège, une invention de Felix Labeille et dont la maîtrise demandait beaucoup de concentration.

Le professeur Flitwick passa de table en table pour évaluer le travail des élèves. Mais dès qu'il s'éloignait d'un groupe, la discussion sur les évènements de la matinée reprenait de plus belle.

Andrew Taylor, Solan Esterbe et Elsie Monroe, trois élèves de la maison Serdaigle, avaient vu le corps inanimé et ne croyaient pas un seul instant à une mort naturelle.

- Elle avait le visage violacé, comme si elle avait été asphyxiée, fit remarquer Elsie, une jeune fille brune dont le regard vif perçait derrière des lunettes rondes aux montures dorées.

- Oui, et il y avait de l'écume au coin de sa bouche, précisa Solan, un garçon aux traits fins et dont les cheveux châtain clair tombaient sur les épaules, à qui aucun détail n'avait échappé.

- Ce sont les symptômes d'un empoisonnement, jugea Andrew, visage souriant, nez aquilin et chevelure en bataille. Mais le professeur Lecreuset, qui, parait-il, est un spécialiste en poisons, n'a rien pu faire.

- J'ai entendu l'infirmier Monsieur Pye annoncer au Directeur que la mort remontait à une heure environ.

- Que pouvait bien faire une elfe de maison dans la cour de métamorphose ? Il n'y a pourtant pas...

Solan s'interrompit brusquement car le professeur Flitwick revenait vers eux :

- Et bien Monsieur Esterbe... pourriez-vous me montrer le fruit de vos efforts ?

Le jeune garçon se concentra et effectua deux moulinets avec sa baguette, ce qui eut pour effet de faire pousser un furoncle sur le front de l'enseignant.

Quelques minutes plus tard, les élèves de troisième année se retrouvaient avec des devoirs supplémentaires en sortilèges.

LA LIONNE ET LES AIGLONSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant