Chapitre 7

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La petite distraction ne s'est pas éternisée à mon plus grand bien. Quelques heures plutard à la fin des cours, j'ai rangé mes cahiers dans mon sac à dos et je suis parti directement. Lorsque je me suis retrouvé à l'extérieur de l'établissement, j'ai vu la même scène se produire. Les voitures étaient garées pour récupérer les enfants des tétés (riches) . Parmis ceux-ci j'ai pu remarquer certains de mes camarades de classe.

Moi: Ils ont beaucoup de chance !

Dis-je avant de monter sur mon vélo pour regagner mon domicile. Je fis la même distance qu'au départ et quand je suis arrivé, la nuit commençait à tomber.

Moi: Bonsoir papa, je suis là !

Mon père était entrain d'apprêter la marchandise lorsqu'il m'a vu arriver.

Papa: Bonsoir fiston, tu es déjà là ? Ça a été à l'école ?

Moi: Très bien papa, c'est une très bonne école et je pense que je vais m'y plaire .

Je n'ai pas voulu entrer dans les détails de peur de le frustrer.

Papa : Super, dans ce cas va te laver et tu viens manger. Je t'ai gardé un plat de riz sauté mbounga.

Rien que le fait de l'entendre le dire m'a donné de l'eau à la bouche. J'avais sauvagement faim...

Moi: Merci papa.

La seconde qui suit, je suis allé puiser de l'eau pour me laver. Heureusement le forage n'était pas loin de la maison car avec toute cette fatigue je n'aurais pas tenu.

Une heure plutard.

J'avais fini d'assommer mon plat et je suis allé me coucher. Mon père était déjà parti avec ma grand-mère pour vendre. J'ai dormi jusqu'au petit matin, moi qui avait voulu me lever tôt pour apprendre, c'était peine perdue.

J'ai fait mes travaux et je me suis apprêté pour l'école. Quand je fus prêt quelques instants après, j'ai dit au-revoir à mon père avant de m'en aller. J'ai pris mon vélo pour me rendre à l'établissement. J'étais un peu déçu de n'avoir pas révisé la veille, c'est vrai que le trajet m'avait épuisé mais il fallait que je trouve une stratégie pour continuer à être à l'avance.

Dès que je suis arrivé à l'école, je me suis dirigé directement vers ma salle de classe. La plupart des élèves n'étaient pas encore arrivé du coup j'ai profité pour lire un peu. Sur le programme, nous étions censés avoir le cours de Sciences de la vie et de la terre. Pendant que je me recyclais, les autres élèves sont entrés au fur et à mesure créant ainsi plus de bruits et m'empêchant de me concentrer. J'ai du arrêter ma lecture et attendre l'arrivée de l'enseignant.

Quand celui-ci a fait son entrée, le calme est revenu dans la salle.  Le professeur a commencé par les présentations demandant à chaque élève de se présenter et de donner la profession de ses parents. Je me demandais bien à quoi cela pouvait bien servir de connaître le métiers de nos parents mais j'étais le seul à le penser car chacun s'y donnait en se vatant au point où s'est devenu comme une compétition.

Lorsque vint mon tour , je me suis levé calmement et j'ai pris la parole sans crainte. Je savais que ma présentation allait être l'objet des murmures et ragots mais je m'en fichais. Je n'étais pas là pour quelqu'un mais pour un but.

Moi : Je me nomme Marc Manga, j'ai quinze ans et mon père est un débrouillard.

Comme je l'avais pensé, les rires de moqueries se firent entendre.

"Ça suffit !" Dit l'enseignant.

Les élèves se sont calmés automatiquement et j'ai cru que c'était passé. J'ai voulu m'asseoir mais il m'a interpellé à nouveau.

"Qu'entendez vous par débrouillard ?"

M'a t'il demandé d'un air sérieux .

Moi: Ce qu'il voit il fait , tant que ça peut rapporter de l'argent c'est l'essentiel.

"Humm, je vois ! Qu'en est-il de votre mère ?"

Moi: Elle est décédée à ma naissance.

Dis-je sans hésiter .

J'avais préféré dire cela car c'était bien mieux que la vérité et en même temps ce n'était pas totalement faux. Elle m'a abandonné et dès ce jour , elle est morte à nos yeux.

"Mes sincères condoléances !"

Me dit-il.

Moi: Merci bien.

Après cela, il m'a demandé de m'asseoir. C'était un réel soulagement pour moi car je n'avais plus envie de m'épancher sur ma vie privée. Par la suite, il a terminé les présentations et a enchaîné avec les premiers chapitres de son cours. J'ai pris les notes en faisant l'effort de mémoriser au max ses explications. À la fin, j'ai noté mes points d'ombre et je lui ai posé les questions pour plus d'éclaircissement. Il m'a répondu gentiment sans tenir en considération le fait que j'étais allé un peu en profondeur sur le cour. Lorsqu'il a terminé ses explications, il a donné un petit devoir avant de s'en aller.

C'était l'un des enseignants qui m'avait marqué depuis la veille car j'avais pris plaisir à suivre son cours. Après lui, les autres cours se sont enchaînés successivement jusqu'à ce que vienne l'heure de la pause. Étant légèrement épuisé, j'ai préféré me reposer avant que les autres cours ne se poursuivent. Je ne dormais pas profondément et pendant que j'avais les yeux fermés j'ai entendu certains camarades se moquer de mes chaussures. En temps normal ça m'aurait irrité mais je gardais toujours mon objectif en tête. Nous n'étions pas pareils, en une journée ils avaient la capacité de dépenser ce qu'il m'aurait fallu obtenir en un mois. Du coup à quoi bon s'attarder sur les futilités ?

À la fin de la pause, je me suis redressé et  j'ai attendu le prochain enseignant. C'était le professeur d'anglais et lorsque celle-ci a fait son entrée, la première chose qu'elle nous a fait comprendre c'est qu'il était strictement interdit de communiquer en français durant son cours.  C'était nouveau pour moi et ça m'a amusé quand j'ai vu la réaction de mes camarades de classe. L'anglais était leur bête noire apparemment et ils se sont mis à râler.

"We will start with a brief presentation. Who wants to do it first? ( Nous allons commencer par une brève présentation, qui veut le faire en premier ?)"

J'ai soupiré.

Moi: Encore cette histoire de présentation....pfff!!!

Dis-je à voix basse.

Je pensais qu'en parlant doucement elle n'allait pas m'entendre mais je m'étais trompé.

Père CélibataireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant