26 - Résurrection désespérée

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J'entrai dans la chambre d'hôtel, mes vêtements encore maculés de ma démence qui avait marqué la nuit. Je fus accueillie par le regard ahuri de Milo.

Il s'approcha de moi avec inquiétude.

Ça va ? demanda-t-il.

Mes yeux, froids et brumeux, le fixèrent sans émotion. Les mots de Milo se perdirent dans le silence de ma contemplation.

Qu'est-ce que tu as fait ces derniers jours ! Pourquoi tu es dans cet état ?

La rage déferla en moi à la simple pensée de Lorenzo. Une fureur sombre m'envahit, et Milo, sentant ma distraction, essaya de me ramener à la réalité en me secouant doucement. Mes lèvres murmurèrent des phrases incompréhensibles, des fragments de ma conscience tourmentée.

Reprends tes esprits, Y/n !

Je le repoussa violemment en lui ordonnant de ne pas me toucher.

Pourquoi tu agis comme ça ? demanda-t-il, perdu.

— Ce ne sont pas tes affaires, lui crachai-je, mes paroles sifflant avec la froideur d'une lame.

— Si ! Ça l'est !

M'approchant de lui, j'agrippai son col :

Tu crois que parce que tu m'as sauvé, tu as le droit de me crier dessus ?

— Je m'inquiète juste pour toi- !

— Je ne suis plus cette petite fille qui te chantait des berceuses, articulai-je avec un sourire étrangement sinistre. Arrête de te bercer d'illusions. Je suis un monstre, avide de sang et de chaos.

Milo garda le silence, incapable de décrypter la complexité de ma folie.

— J'aime tuer, entendre les supplices et les cris de douleur de quelqu'un. J'aime la sensation quand j'ôte la vie de quelqu'un. J'aime le fait d'avoir le pouvoir de briser une vie.

Mon regard, empreint de démence, plongea dans ses yeux

— C'est dans ce genre de moment où je me sens vivante. Et même malgré ça, tu prétends t'inquiéter pour moi ?

Milo restait silencieux, témoin de la décadence de mon humanité.

Peut-être était-ce à cause des événements de cette nuit, de cette colère que je n'avais pas su soulager, de cette tristesse qui comble mon cœur, de ce sentiment brisant qui pétrifie tout mon être.

Peut-être que je repousse n'importe quelle forme d'affection, car ça me rappelle Chifuyu.

— Tu aurais dû me laisser mourir ce soir là.

Je lâchai enfin mon emprise, marchant vers les quelques affaires que j'avais. Je me changea à la va vite. Avant de quitter les lieux, je demanda à Milo s'il avait la drogue que je lui avais réclamé. Il détourna le regard sur moi avant de m'indiquer où elle se trouvait. Je la pris aussitôt puis partit, à jamais.

Nos existences ne pouvaient cohabiter, opposées l'une à l'autre. Et je n'avais pas le luxe de penser à autre chose que venger Chifuyu.

Car la seule chose qui pouvait apaiser mon cœur, c'était cette vengeance puérile.

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Après des longues dizaines de minutes de marchent, me voilà arrivée au Bonten. L'éclat artificiel des néons illuminait le hall, révélant une symphonie de marbre et d'acier. Dans cette ambiance scintillante, je m'avançais vers l'ascenseur. Malheureusement, on m'y priva l'accès. J'avais oublié qu'il fallait un laisser-passer.

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