31 - Courroux de la vérité

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La soleil se levait lentement, reflétant les feuilles d'un orangé vive. Devant ce ciel aux milles couleurs, je fumais une cigarette. Milo, emporté par la tempête de ses préoccupations, me rejoignit, des plaintes amères s'échappant de ses lèvres.

— Je n'ai toujours pas de nouvelles de mes hommes. J'ai l'impression que quelque chose c'est passé au manoir.

J'exhalai la fumée, l'enveloppant dans un halo éphémère.

— Calme-toi, Milo. T'emporter ne te mènera nulle part.

— Mais s'il c'est vraiment passé quelque chose, ça va devenir compliqué.

— Peut-être que l'un de nos frères ou sœurs a saisi l'occasion pour prendre le contrôle du manoir.

— C'est possible... Lorenzo est absent depuis un moment donc ils peuvent reprendre le pouvoir.

— Mais si tes gars ce sont fait chopés, ils savant sûrement que tu es au Japon.

Le visage de Milo se plissa, la colère s'insinuant dans ses yeux.

— Putain ! Ça fait chier ! dit-il sous le coup de la frustration.

— Pas besoin d'en faire tout un plat. Les imprévus, ça nous connaît.

— Je vais retourner à l'hôtel pour recueillir plus d'informations.

— Prends ton temps. Je m'occuperai des rats en bas toute seule.

Il s'éloigna, rejoignant précipitamment sa voiture. Me voilà seule, la fumée de ma cigarette se mêlant au vent. Après un dernier souffle, je l'écrasa du bout de ma chaussure.

Revenant à l'intérieur du bâtiment abandonné, je me dirigea vers le sous-sol, descendants doucement les marches.

Je me demande s'ils se sont enfin réveillés.

Les résidus de verres et de déchets grinçaient doucement sous mes pas. Arrivée en bas des escaliers, je regarda Mikey, qui lui me sondait avec une intensité égale à la tempête intérieure qui grondait en lui.

Tournant ma tête vers Kakucho, je constata un voile de choc masquant ses yeux. Il baissa aussitôt la tête lorsque nos regards se croisèrent. Hajime, lui, demeurait encore inconscient. J'en venais à penser que Milo avait peut-être frappé un peu trop fort.

J'entendis alors des murmures à peine audibles qui semblait provenir de Kakucho. Curieuse, je m'approchai.

— Parle plus fort pour que tout le monde t'entendent.

Il releva la tête et me fixa.

— Je croyais en toi...

Sa voix se faisait trouble.

— J'avais confiance en toi...

Un rire s'échappa de mes lèvres, trouvant ses mots bien décevant pour un homme de sa trempe. M'abaissant à son niveau, ma main effleura doucement sa joue.

— Je t'avais prévenu, Kakucho. Je ne suis pas le genre de personne en qui il faut avoir confiance.

Me relevant, je contemplai Kakucho dans sa désillusion.

— Pourquoi ?! On pouvait discuter ! Tu n'avais pas besoin de faire ça !

— J'aurais aimé que les choses soient différentes, mais les circonstances ont fait que je devais agir de la sorte.

Je m'éloigna de lui, mes pas se faisant lourds et résonnants.

— Ce n'est pas trop tard, susurra-t-il.

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