30 - Réalité mise à nu

19 2 1
                                    



La salle vibrait d'une tension palpable, les murs eux-mêmes semblaient retenir leur souffle face à l'urgence de la situation. Assis parmi les hautes figures du Bonten, je pressentais dans chaque regard, chaque parole, un sentiment d'anxiété.

Sanzu, animé par la fureur, lançait des ordres avec une intensité frôlant la démence. Sa voix résonnait, un cri désespéré dans la quête de retrouver Mikey.

Ran, plus calme malgré l'agitation, tentait d'apaiser Sanzu. Leurs paroles s'entremêlaient, une danse chaotique de colère et de pragmatisme.

Tout les autres restaient silencieux jusqu'à que soudain, Hajime brisa le flot de discorde. Son regard perça l'atmosphère tendue, et il énonça ce que beaucoup hésitaient à penser.

— Quelque chose nous échappe.

Sa voix, bien que calme, déferlait une anxiété qu'il n'avait jamais eu auparavant. Les yeux de Hajime se fixèrent sur Sanzu.

— Y/n était vraiment avec toi ? demanda-t-il.

— Je t'ai déjà dit qu'elle est restée avec moi toute la nuit, répliqua Sanzu avec colère.

Rindou, taquin et provocateur, sûrement pour détendre l'atmosphère dit :

— Alors, elle est bonne au lit ? J'aimerais moi aussi me la taper.

— Ce n'est pas le moment de rigoler, avertit Ran.

— Ne dis plus jamais un truc du genre si tu ne veux pas que je te bute ! hurla Sanzu.

Et alors qu'une taquinerie c'était transformé en dispute, je m'efforçais de maintenir ma posture stoïque, bien que les doutes d'Hajime résonnaient en écho dans mes pensées.

Le silence retomba quelques minutes après, tandis que le doute persistait dans mes pensées. Ayant fréquenté Y/n pendant une longue période, je pense la connaître assez pour dire qu'elle est imprévisible.

C'était un jour comme les autres, un énième rendez-vous avec elle. Assis dans l'ombre tamisée d'un petit café éloigné de la frénésie de la ville, nous discutions comme à chaque fois que nous passions des moments ensemble.

Mais ce jour-là, pour une raison que j'ignore, je voulais un peu plus la connaître.

Y/n, en face de moi, trempait distraitement un biscuit dans son café, l'amenant à ses lèvres avec une grâce étrange. Il y avait toujours quelque chose d'insaisissable en elle, une aura mystérieuse qui échappait à ma compréhension.

— Je ne te comprends pas vraiment, avouai-je, laissant échapper la confusion qui habitait mes pensées.

Un sourire énigmatique se dessina sur ses lèvres, comme si elle avait anticipé cette confession.

— Essayer de me cerner est inutile.

Pourtant, la curiosité me poussait à creuser plus profondément.

— Pourquoi es-tu venue au Japon ?

Son regard se perdit un instant dans la vapeur de son café avant de revenir vers moi.

— Parce que ce pays avait l'air chaleureux.

— Réponds sérieusement, insistai-je.

— Je voulais m'éloigner du monde de la criminalité, déclara-t-elle enfin.

Je la fixai, scrutant son visage pour déceler la vérité derrière ses yeux.

— Tu ne sembles pas vouloir t'en éloigner tant que ça.

Sous la surfaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant