1 - Vitre sans tain

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L'apparence de quelqu'un n'est qu'une façade. Comme un sourire hypocrite pour effacer nos peurs. Comme des larmes faite pour apitoyer les plus faibles. Tout est une question de point de vue.

Les gens d'aujourd'hui se soucient de leurs apparences, peur de ne pas répondre aux normes.

C'est un cercle vicieux, où tout le monde veut plaire à tout le monde, où personne ne peut réellement être soit même.

J'était devenue comme ça.

Ne voulant pas être le centre de l'attention, je m'efforçais à paraître normal, comme l'était les autres à mes yeux.

Que ce soit dans mes habitudes, ma manière de parler, de regarder, j'avais tout changée chez moi, même la façon dont les gens me voyait auparavant comme une "femme".

Selyan, ton service est fini ! cria mon collègue.

Cela fait déjà quelques mois que je travaille dans ce bar en plein centre ville, en tant que barman. J'aimais mon boulot, bien qu'il soit assez difficile parfois.

Je te laisse prendre le relais alors.

Les gens me voyaient comme un garçon. Ayant des cheveux mi-longs, portant des vêtements masculin, et même malgré ma voix assez aigue, personne ne se doutait que j'étais une femme.

Je les trompais tous, sous mon faux nom : Selyan.

Déposant mon uniforme dans mon casier, après m'être changée, je quitta ce bar bruyant.

Tokyo était un lieu de contradictions, un mélange de tradition et de modernité qui m'avait toujours fascinée. Les rues étaient bondées de gens, chacun pressé de se rendre quelque part, de faire quelque chose.

Pourtant, il y avait une certaine beauté dans tout cela, dans la façon dont les gens se mouvaient comme des vagues dans la mer.

J'ai marchée dans les rues, laissant mes pas me guider à mon domicile. J'ai flânée devant les étals des marchands, me laissant envoûter par les couleurs et les odeurs. J'ai sentie la chaleur du soleil qui se couchait sur ma peau, la brise légère qui soufflait dans mes cheveux.

En rentrant chez moi, je m'affala directement sur le canapé, épuisée par cette journée éreintante de travail. Mes jambes me faisaient mal, mes paupières étaient lourdes et mes pensées étaient pesantes.

Je fermai les yeux et soupirai, me laissant bercer par la mélodie du silence qui m'entourait. Puis, je sentis une douleur cuisante dans mon estomac.

J'ai faim.

Je me levai lentement et me dirigeai vers la cuisine, mes jambes tremblantes sous mon poids. J'ouvris le frigo et le regardai avec désespoir.

Il était vide.

Mis à part la viande surgelée dans le congélateur, il n'y avait presque rien. Un soupire s'échappa de ma bouche lorsque je ferma la porte, ne sachant plus quoi faire.

Ce n'est pas comme si je savais cuisiner.

C'est alors que j'entendis un bruit de clés dans la serrure de la porte d'entrée. Je me tournai vers elle, mes yeux fixés sur l'ouverture de la porte. Elle s'ouvrit lentement, dévoilant la silhouette d'un homme, ou plutôt, de mon subordonné.

Du nouveau ?

Il me regarda, sûrement surpris que je sois rentrée aussi tôt.

Votre père vous cherche toujours, avoue-t-il en se déchaussant.

Je t'ai déjà dit d'arrêter de me vouvoyer.

Comme toujours, il s'excusa en disant que c'était un réflexe, pour recommencer à me vouvoyer.

Sous la surfaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant